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David Khayat (né le à Sfax[1], en Tunisie) est un oncologue français. Au cours de sa carrière, il est notamment conseiller de Jacques Chirac sur le cancer, puis fondateur et directeur de l'Institut national du cancer dans les années 2000. Il crée en 2013 la Fondation AVEC (dissoute en 2020). Médecin mondain, il devient par ailleurs dans les années 2010 consultant pour diverses industries ; il est notamment rémunéré par Philip Morris International pour une activité de lobbying en faveur du tabac chauffé.
Biographie
Jeunesse et formation
Il est l'aîné des garçons d’une famille juive tunisienne de condition très modeste[2]. David Khayat arrive en France à l'âge de 4 ans et s'établit avec sa famille dans la ville de Nice. À l'âge de 8 ans, un médecin lui diagnostique un rhumatisme articulaire aigu. Ce médecin se trompe. Vers 12 ans, la famille de David ayant plus d'aisance, il l'amène chez un autre médecin qui lui dit qu'il n'a rien. Fasciné par cet homme, il décide de devenir médecin[3].
Après avoir été admis à l'internat de Paris et de Nice en 1980, il décide de poursuivre ses études dans la capitale. Très tôt, il se tourne vers la cancérologie, spécialité qu’il approfondit dans les hôpitaux de Paris où il est nommé interne puis chef de clinique. Entre 1985 et 1989, il occupe le poste de chef de clinique assistant au service d'oncologie médicale du service du professeur Claude Jacquillat à l'Université Pierre-et-Marie-Curie.[réf. nécessaire]
David Khayat est membre des comités de rédaction de revues médicales nationales et internationales mais aussi Associated Editor de deux revues américaines de cancérologie Journal of Clinical Oncology[6] et Cancer (fin en décembre 2010). Il est membre de sociétés savantes comme l’American Association for Cancer Research(en)[7].
Il a été consultant et partenaire du programme LEED de l’OCDE[réf. souhaitée], membre du conseil d'administration de l’INSERM entre 2002 et 2006[réf. souhaitée], conseiller permanent de la mission interministérielle contre le cancer[réf. souhaitée], président de la commission interministérielle bilatérale franco-israélienne[réf. souhaitée] de « haut niveau » et parrain du programme Envie d’Agir[8] du ministère de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche.
David Khayat a été le président fondateur de la Collégiale des cancérologues de l’Assistance publique, de la Fédération française des oncologues médicaux[9].
En 1997, le professeur Khayat fonde sa propre association de lutte contre le cancer : l'Association pour la Vie Espoir contre le Cancer (A.V.E.C) qui devient une fondation d'utilité publique en 2013 : la Fondation AVEC.
Président de l'Institut national du cancer de 2004 à 2006, il démissionne en 2006 à la suite d'un audit gouvernemental et d'un rapport d'enquête parlementaire mettant en cause sa gestion de l'Institut[12],[13].
Médecin du tout-Paris, mondain[14], il fait l'objet en 2009 d'un portrait au vitriol par Justine Lévy, dans le récit qu'elle consacre à sa mère, dont le cancer a été traité par le cancérologue à la demande de Bernard-Henri Lévy, Mauvaise fille — ce qu'il n'apprécie guère[15].
En 2012, des critiques se font jour quant à la gestion opaque de l'association qui deviendra la Fondation AVEC, comparée par le journal Libération à une PME[14]. La même année, la fiche assurance-maladie du praticien indique un tarif de consultation de 500 euros (soit sept fois le tarif de la Sécurité sociale), ramené quelques mois plus tard, après rappel à l’ordre de l’Assurance-maladie, à 173 euros (2,5 fois le tarif de la Sécurité sociale)[16].
En 2014, il est vivement critiqué à la télévision et dans la presse[18] pour avoir prodigué des conseils de prévention du cancer sur la base d'études très marginales, voire réfutées. Des reproches analogues lui avaient déjà été faits à la publication d'un ouvrage en 2010[19].
David Khayat quitte la tête du service d’oncologie médicale de la Pitié-Salpêtrière en 2017. Le , est créé l’Institut international de cancérologie de Paris qu'il préside[20].
Selon une enquête de Stéphane Horel et Jérémie Baruch publiée par Le Monde en et s'appuyant sur un démenti de l'OMS, David Khayat affirme à tort dans son CV avoir été « conseiller du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé à Genève » depuis 2007[21].
Lobbyiste pour l'industrie du tabac
Une enquête de Stéphane Horel et Jérémie Baruch pour Le Monde relate que David Khayat, capitalisant sur ses connaissances mondaines, a entrepris dans les années 2010 une activité de conseil auprès d'industriels sur la « réduction des risques »[21]. Il est ainsi rémunéré par Philip Morris International pour des activités de lobbying en faveur du tabac chauffé, que Philip Morris International commercialise[22]. Il a notamment cherché à influencer les décisions publiques en France (où des sénateurs[11] indiquent n'avoir pas compris, à l'époque, qu'il travaillait pour le cigarettier) et à Hong Kong[21].
Activité d'écriture
En parallèle de ses activités scientifiques, David Khayat a écrit des romans et essais.
Il a également co-écrit deux téléfilms et une pièce de théâtre : Ne meurs pas avec Roger Hanin diffusé sur France 2 (2003), Le serment de Mado avec Line Renaud pour France 3 (2006) et L’Arbre de Joie, pièce jouée sur les planches du Théâtre de la Gaîté-Montparnasse (2007).
L’Éthique de la Souffrance, collection dirigée par D. Khayat et A. Spire, Ellipse, Paris, 2000
D. Khayat, D. Coeffic, E. Ch. Antoine, Overview of medical Treatment of metastatic malignant melanoma, ASCO Spring Educational book, 2000
Susan Noble-Kempen, Kristine Rossof, and David Khayat, Contribution to Ratain/Tempero/Skosey/OUTLINE OF ONCOLOGY THERAPEUTICS, Fran Barlett, Managing Editor , 2000
De Nuremberg à la loi Huriet. Essais Thérapeutiques et recherche médicale, Collection dirigée par D. Khayat et A. Spire, Ellipse, Paris, 2001
Noëlla Jarousse, David Khayat, La volonté d’aimer, Cancer et sexualité : des réponses claires et précises, Éditions Ellébore. 2001
David Khayat, Cancer de la peau et soleil : un enjeu de santé publique le mélanome malin, livre édité dans le prolongement du colloque (mai 2000).
David Khayat and Kristine Rossof, DNA-Binding agents: Drug Fotemustine Outline of Oncology Therapeutics, participation à l’ouvrage p. 10, 2001
O. Rixe, D. Khayat, sous la direction de Gustave Nicolas Fischer, Traité de psychologie de la santé, 2002, « Aspects biomédicaux et psychologiques des cancers et des traitements thérapeutiques » - Participation à l’ouvrage, p. 211-226
D. Khayat, Les chemins de l’Espoir, Ed.Odile Jacob, 2003
D. Khayat, J.B. Meric, O. Rixe, Chapter for Textbook of Melanoma ; Edited by John Thompson, Donald Morton, Bin Br Kroon : « Systemic Chemotherapy and biochemotherapy for non-resected and metastatic melanoma » 2003, 586-601
Mots pour Maux. Collection dirigée par D. Khayat, coordonnée par A. Spire et S. Abtroun, Éditions le bord de l’eau, Paris, 2003
Vincent Launay-Vacher, Hassane Izzedine, Michèle Tubiana-Hulin, Gilbert Deray, Préface du Pr David Khayat, Oncologie et rein, 2006
Cancers et vieillissement. Essais Thérapeutiques et recherche médicale, Collection dirigée par D. Khayat, coordonnée par A. Spire et N. Martin, Éditions le bord de l’eau, Paris, 2006
F. Dagognet, D. Khayat, N. Lasne, Le progrès médical est-il accessible à tous ? Editions le bord de l’eau
David Khayat, Odilon Wenger avec la participation de Dominique Delfieu, Guide pratique du cancer, p. 1-272, Ed. Odile Jacob, 2006
Moïse Namer, Xavier Pivot, Joseph Gligorov and David Khayat, « Antiestrogens in advanced breast cancer: three decades of progresss » (chapter 2, p. 45-66) Breast Cancer Book, Andrew D. Seidman MD, Remedica Editor, (214 pages), 2007
↑David Khayat, interviewé par Catherine Schwaab et Sabine de la Brosse, « David Khayat, le goût de la vie », Paris Match, semaine du 9 au 15 mars 2017, pages 66-71.
↑Gaël Tchakaloff, « David Khayat », Le nouvel Economiste, no 1353,