Cécile Caulier, de son vrai nom Bernadette Marie Thérèse Faucher, est née en Vendée, à Luçon le .
De son enfance à Luçon, capitale du Bas Poitou, dans une famille catholique, elle hérite d'une morale et d'une foi qui ne cesseront de se ressentir discrètement à travers ses écrits. De onze à quatorze ans, c'est-à-dire durant les dernières années de la Seconde Guerre mondiale, elle découvre les activités artistiques et se passionne pour l'animation en direction de l'enfance au sein du mouvement des Jeannettes où elle monte et fait les décors d'un Cendrillon pour les plus petites[5]. À la Libération, elle poursuit sa scolarité secondaire à Angoulême.
Au début des années soixante, mariée à Jean Raymond Caulier (1925-2019), amateur de jazz[6], mère d'un petit Laurent et d'un petit Germain[6], elle habite toujours sa ville natale, en Vendée, et, n'envisageant pas de chanter elle-même, se rend régulièrement à Paris pour essayer de vendre ses chansons à des interprètes.
C'est l'époque où émerge le mouvement yéyé. Elle est sollicitée pour mettre des paroles sur une musique d'Hugues Aufray, que, finalement, le chanteur n'inscrit pas à son répertoire[7]. L'enfant aux papillons sera reprise en 1968 par Sylvie Vartan sur une musique composée par Jean Renard.
Parallèlement, elle est spoliée des droits d'auteur que lui reconnaît la SACEM sur une chanson, dont elle a écrit les paroles, par un compositeur influent, auquel elle intente un procès qu'elle ne gagnera qu'au terme d'années éprouvantes, le 11 janvier 1968[9].
Reconnaissante, Françoise Hardy lui apporte son soutien dans la production d'un premier disque, un super 45 tours de quatre chansons orchestrées par Léo Petit, qui sort en 1967, mais sera le dernier.
En 1977, Michel Drucker l'auditionne pour son émission télévisée Les Rendez-vous du dimanche, mais elle n'est pas prête et manque là «la chance» qui lui a été donnée[10]. S'ensuit une traversée du désert de plusieurs années, avant même qu'elle n'ait pu accéder à la notoriété.
Animatrice de spectacle
À la fin des années 1980, elle élabore un spectacle d'une heure pour enfants, Les Rêves merveilleux de Marie Libellule, qu'elle propose dans les écoles[11].
Elle y rassemble la plus grande part de sa création et, accompagnée au piano et au synthétiseur, chante ses compositions en entrainant les enfants dans une gestuelle dramatique[12]. À l'automne 1990, le succès la conduit jusque dans une tournée québécoise[13].
La scène finale, où les enfants qui le peuvent sont appelés à donner la pièce de dix francs préparée pour ce moment, ayant été une fois dénoncée dans un établissement de la proche banlieue, elle se décourage et abandonne son spectacle[12].
Retraite
Prière à Dieu
Le jour allume
Ton beau soleil
La nuit, la lune
Sur notre sommeil
Puis ressuscite
Les blancs oiseaux
Les marguerites
Et fais-nous cadeau
D'amour, d'amour, d'amour, d'amour.
Poème laissé par Cécile Caulier avec l'indication « Si on chante ou récite que la prière à Dieu, dire avant "Dieu de lumière écoute ma prière" »[14].
En 1996, elle conteste auprès de la SACEM le partage de la propriété sur la musique de sa chanson Mon amie la rose aux héritiers de Jacques Lacome d'Extalenx, compositeur déclaré qui n'était en fait que l'arrangeur au piano[14].
En 1999, elle tente, par voie légale, d'en récupérer auprès de Virgin la totalité des droits d'auteur[14].
En 2000, elle tâche, en vain, d'engager un procès pour récupérer des dividendes sur la diffusion de la même chanson[10], que l'année précédente la chanteuse Natacha Atlas a rendue célèbre aux États-Unis et qui, en mars, a remporté, au Zénith de Paris, une Victoire de la musique[15] pour une réinterprétation orientalisante et « métissée » de ce titre[16]. Oubliée de ce succès renouvelé[17], tenue à l'écart de la presse et de la télévision[14], elle vit alors seule dans un petit studio à Paris[18]. En proie à un sentiment de cabale[10] et de persécutions qu'elle identifie comme étant orchestrées depuis 1964 par une seule et même personne[14], elle intente, à la suite d'un projet télévisuel avorté, un autre procès, qu'elle perd en appel le 14 décembre 2001[10].
Elle meurt huit ans plus tard, le 5 avril 2009 à 79 ans, aux Sables-d'Olonne[19], grand-mère de trois petits-enfants[20]. Elle est enterrée le mardi 7 avril 2009 après un office funèbre tenu en la cathédrale de Luçon[21].
Tiré du dessin animé, un guide, indiquant chansons, thèmes et personnages, a été écrit, sans trouver d'éditeur, pour faire réaliser des spectacles à la maison par les enfants.
Spectacles pour enfants
Les Rêves merveilleux de Marie Libellule.
De son projet de livre, qui date de 1979, Cécile Caulier tire trois comédies musicales pour enfants, dont une pour les tout petits, de douze ou treize chansons chacune, autour desquelles s'insèrent des dialogues invitant à la féérie mais aussi, comme les contes traditionnels, à l'élévation morale[5]. Cf. infra.
Discographie
Arrangements & direction d’orchestre L. Petit, Cécile Caulier, EP no 2215, Welp, 1967[22].
Face A : « La pêche aux étoiles »,
« La mer sauvage ».
Face B : « Les fraises des bois »,
« Un jeune bateau ».
Les Rêves merveilleux de Marie Libellule, vol. I "Pour enfants de deux à cinq ans", Allô éd., réed. CCO2 Duplicolor.
Marie Libellule (version trois ans).
Rikiki qui rit (Petite souris).
Chonchon (Petit cochon).
Dédé, Lélé, Fanfan-Toto (Petits éléphants).
Le Pampam d'Alexandre (Petit ours blanc)
Le Petit Saïmiri.
La tigresse.
La Bergère aux nuages.
Mésanges bleue.
Le Poisson de Zoë.
Le Chevreuil et le chien.
Teuteu le canard.
Les Rêves merveilleux de Marie Libellule, vol. II "Pour enfants de six à neuf ans", Allô éd., réed. CCO2 Duplicolor.