Couiza est une commune rurale qui compte 1 130 habitants en 2022. Elle appartient à l'unité urbaine d'Espéraza. Ses habitants sont appelés les Couizanais ou Couizanaises.
Elle est drainée par l'Aude, la Sals et le ruisseau d'Antugnac, qui constituent un réseau hydrographique de 3 km de longueur totale[3],[Carte 1].
L'Aude, d'une longueur totale de 223,59 km, prend sa source dans la commune des Angles et s'écoule du sud vers le nord. Elle traverse la commune et se jette dans le golfe du Lion à Fleury, après avoir traversé 73 communes[4].
La Sals, d'une longueur totale de 19,9 km, prend sa source dans la commune de Sougraigne et s'écoule d'est en ouest, puis vers le nord, puis à nouveau vers l'ouest. Elle traverse la commune et se jette dans l'Aude sur le territoire communal, après avoir traversé 5 communes[5]. Une crue remarquable de la Sals à Sals#Crues
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 813 mm, avec 10 jours de précipitations en janvier et 4,9 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Granès à 5 km à vol d'oiseau[8], est de 13,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 724,6 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 1[Note 2] est recensée sur la commune[15] : les « pelouses du plateau de Rennes-le-Château » (738 ha), couvrant 3 communes du département[16] et une ZNIEFF de type 2[Note 3],[15] : les « Corbières occidentales » (59 005 ha), couvrant 66 communes du département[17].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Couiza.
Carte de la ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Couiza est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[18].
Elle appartient à l'unité urbaine d'Espéraza, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[19],[I 1]. La commune est en outre hors attraction des villes[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (48,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (56,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (38,8 %), forêts (27 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (21,9 %), zones urbanisées (10,5 %), cultures permanentes (1,9 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Sals et l'Aude. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1988, 1992, 1996, 2009, 2018, 2019 et 2020[25],[23].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 579 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 579 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[26],[Carte 3].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[27].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Couiza est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[30].
Toponymie
En 1253 (1659) Conesa, Coneze.
Histoire
Couiza est très ancienne, elle attire très tôt du fait de sa position et de la proximité du « fleuve Atax » (Strabon, Pline l'Ancien, Pomponius Mela) les Romains. Au Ier siècle, un habitat se développe aux « Oliviers », au « Single » et vers « Gournet ». Les « Oliviers » sont occupés du Ier au IVe siècle. Deux as dont l'un de Nerva (96-98) et l'autre de Dioclétien (284-305) découvert in situ, en témoignent. Les hauteurs environnantes sont préférées aux rives marécageuses de la Salz.
Mais des villae à vocation agricole s'implantent sur les rives de l'Aude et de la Salz, les colons préférant ces meilleures terres. Peut-être que l'origine du mot Couiza, est issu du nom d'un colon romain, Cupitius ou Cusius. Couiza (Couzanum, Coinsanum, Couissan, Couyzan, Couisan, Couvizan, Couyza, Couizan, Couiza) est à la croisée des voies de communication romaines : voie du Razès, des Corbières. Celles-ci seront utilisées jusqu'au Moyen Âge. À l'époque carolingienne, l'évangélisation verra la construction vers le VIIIe siècle, de nombreuses églises et chapelles autour desquelles se regroupent les habitats. Des abbayes vont fleurir çà et là. En 1212 les prêtres de Montazels possèdent l'église de Couiza, tandis que l'abbaye de Joucou possède un moulin à Couiza au XIIIe siècle[31].
Couiza est un carrefour important entre la haute-vallée de l'Aude, la plaine de Carcassonne et les Corbières occidentales, via Arques et Rennes-le-Château. Au fil des siècles, les religieux fortifient sommairement le bourg (XIIe siècle), en témoignent les termes toponymiques : rue de la Force (dérivé du latinforcia) que l'on relève également dans les registres d'enquêtes de l'Inquisition : "dans la force de Couiza" (administration du consolament à Raymond de Roquefeuil et sa mère, la dame de Niort). Le bourg se développe modestement par rapport aux villages et villes fortifiées des alentours et au XIIIe siècle, Couiza ne compte que quelques feux.
Lors de la guerre contre les cathares, les croisés s'en emparent et elle tombe entre les mains de Pierre de Voisins (qui devient également seigneur de Rennes-le-Château, de Coustaussa, d'Arques, d'Antugnac et autres lieux). Une « bataille de la Salz » est décrite par de nombreux auteurs du XIXe siècle, elle se serait déroulée dans les environs de « Gournet ». Des vestiges d'armes furent découverts, mais rien ne prouve que ce sont les conséquences d'une bataille liée à cet épisode. Couiza, habitat isolé, a vu défiler de nombreux envahisseurs qui, du IVe au VIIIe siècle, ravagèrent et pillèrent les campagnes. La fin de la dynastie des Voisins coïncide avec la construction du château vers 1513 par l'alliance avec la famille de Joyeuse. Cette famille donnera d’importants personnages parmi les intendants du Languedoc. Guillaume de Joyeuse s'installe en 1562 au château de Couiza. Il est d'abord évêque d'Alet-les-Bains puis lieutenant-général en 1561 et maréchal en 1582. Il est aussi le chef de la ligue catholique et organise la lutte contre les Montmorency et les huguenots durant les guerres de Religion.
Couiza est à la fin du XIXe siècle et jusqu’aux années 1930 un bourg industriel actif centré sur la chapellerie. L'histoire de la chapellerie dans la vallée, débute à Bugarach. Les prisonniers issus de ce village, durant la guerre de Trente ans, ramenèrent de Pologne le savoir-faire. Puis, ils établissent la fabrique dans la vallée, bénéficiant ainsi d'une énergie naturelle apportée par l'Aude[32].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[36].
En 2022, la commune comptait 1 130 habitants[Note 5], en évolution de +0,09 % par rapport à 2016 (Aude : +2,65 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 520 personnes, parmi lesquelles on compte 69 % d'actifs (57,4 % ayant un emploi et 11,7 % de chômeurs) et 31 % d'inactifs[Note 7],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 7]. Elle compte 400 emplois en 2018, contre 482 en 2013 et 515 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 303, soit un indicateur de concentration d'emploi de 131,9 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 38,2 %[I 8].
Sur ces 303 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 122 travaillent dans la commune, soit 40 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 77,4 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3,6 % les transports en commun, 13,8 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 5,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
115 établissements[Note 8] sont implantés à Couiza au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 9],[I 11].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
115
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
12
10,4 %
(8,8 %)
Construction
4
3,5 %
(14 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
43
37,4 %
(32,3 %)
Activités financières et d'assurance
4
3,5 %
(2,7 %)
Activités immobilières
3
2,6 %
(5,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
14
12,2 %
(13,3 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
23
20 %
(13,2 %)
Autres activités de services
12
10,4 %
(8,8 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 37,4 % du nombre total d'établissements de la commune (43 sur les 115 entreprises implantées à Couiza), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
Entreprises
Les cinq entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[39] :
Occit'alim, supérettes (1 343 k€) ;
Sabrifa SARL, fabrication de carton ondulé (1 278 k€) ;
SARL Des Ducs De Joyeuses, hôtels et hébergement similaire (745 k€) ;
Control Auto Haute Vallee De L'aude - Cahva, contrôle technique automobile (241 k€) ;
Thomas Le Jardinier, autres commerces de détail sur éventaires et marchés (52 k€).
Agriculture
La commune fait partie de la petite région agricole dénommée « Région viticole »[40]. En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 10] sur la commune est la viticulture (appellation et autre)[41].
1988
2000
2010
Exploitations
38
11
10
Superficie agricole utilisée (ha)
203
108
136
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 38 lors du recensement agricole[Note 11] de 1988 à 11 en 2000 puis à 10 en 2010[41], soit une baisse de 74 % en 22 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 52 % de ses exploitations[43]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 203 ha en 1988 à 136 ha en 2010. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 5 à 14 ha[41].
Jean de Joyeuse, chambrier et connétable de France, premier gouverneur de Narbonne et lieutenant général en Languedoc fait bâtir cet édifice entre 1540 et 1550. Son fils Guillaume III assure la suite des travaux qui va connaître un siège en 1577 au cours des guerres de Religion entre protestants et catholiques. Au cours des siècles, le château a connu diverses utilisations. Longtemps abandonné, puis transformé en usine de teinture, avant de servir de centre de formation agricole, il est néanmoins très bien conservé. L'enceinte extérieure médiévale, flanquée de quatre tours, tranche avec la cour intérieure à l'architecture plus chargée de style Renaissance. Classé Monument historique, il est maintenant transformé en hôtel.
Claude de Rebé (1587-1659), prélat français qui fut archevêque de Narbonne, a des attaches familiales à Couiza.
Déodat Roché (1877-1978), magistrat, philosophe, anthroposophe, franc-maçon, homme politique et historien du catharisme, élu conseiller général du canton de Couiza.
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[12].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[28].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[42].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Robert Debant - Le château de Couiza - p. 160-168, dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1973