Dédié à Alma Mahler-Werfel, la veuve de Gustav Mahler. Encouragé à écrire un concerto par le violoniste polonais Bronislaw Huberman qui avait vu les esquisses de l'œuvre dès 1937, Korngold n'achève la rédaction de son concerto pour violon qu'après-guerre, lorsque Huberman est retourné en Europe. Le compositeur destine donc l'œuvre à son créateur.
Korngold emprunte son matériel thématique aux films de la décennie précédente : Another Dawn/La Tornade (1937) et Juarez (1939) pour le premier mouvement, Anthony Adverse (1936) pour le second. Quant au finale il se base sur des thèmes traversants Le Prince et le Pauvre (1937). Korngold aimait à dire que le concerto était écrit « pour un Caruso du violon, plutôt que pour un Paganini ». Après la création, alors que le succès est retentissant, la critique est peu tendre. Celui du Sun de New York, l'influent Irvin Kolodin, est resté dans l'histoire pour un jeu de mots bien rude sur le nom de Korngold, disant que le concerto était « more corn than gold » (plus de guimauve que d'or, littéralement « plus de maïs que d'or »[3]). Cela résume assez bien le peu de tendresse avec lequel le milieu intellectuel reçoit l'œuvre en ces temps d'atonalisme.