Carl Maria von Weber a écrit son Concertino pour clarinette en mi bémol majeur, opus 26 / J. 109, pour le clarinettiste Heinrich Bärmann en à Munich, la même année où il rencontre le clarinettiste et s’enthousiasme pour sa nouvelle clarinette à dix clefs. Weber a écrit l'œuvre en trois jours, entre le 29 mars et le 3 avril 1811[1]. Bärmann, premier clarinettiste de la Chapelle de la Cour de Munich, a appris l'œuvre au cours des trois jours suivants et la représentation commandée, pour laquelle le roi Maximilien Ier de Bavière a acheté 50 billets, a eu lieu le soir du 5 avril[2]. Cette pièce était jouée par Bärmann avec une clarinette à dix clefs, acquise deux ans plus tôt à Berlin chez Griessling & Schlott[3]. La clarinette polytonale à treize clefs inventée par Iwan Müller n'apparaît qu'en 1812.
Le concertino est constitué d'un seul mouvement avec des sections enchaînées. La forme est celle de l'introduction, du thème et des variations. La pièce commence par une introduction lente en do mineur. Le thème en mi bémol majeur compte seize mesures[4]. La section suivante est marquée poco più vivo. Dans certaines éditions, elle est suivie par la « variation I » , bien que l'on puisse soutenir que la section précédente est en fait la première variation. Quoi qu'il en soit, la « variation I » présente des variations du thème en triolets. La « variation II » est marquée poco più vivo et présente des doubles croches. La variation suivante est lente et en mineur parallèle. La variation suivante est en 6/8. La pièce se termine par une section marquée con fuoco.
Les enregistrements du concertino sont parfois constitués de trois parties :
Cette pièce appartient aux incontournables de la clarinette classique que le clarinettiste travaille pendant ses études.
Weber possède une connaissance rare des couleurs instrumentales et du timbre de la clarinette et demeure un compositeur indéfectiblement associé à cet instrument dont il a enrichi le répertoire avec six pièces composées pour son ami Bärmann (en comptant le grand duo concertant pour clarinette en mi bémol majeur, op. 48; les sept variations sur un thème de l'opéra Silvana ( voir Silvana(en)), op. 33 ; le quintette pour clarinette en si bémol majeur, op. 34).
Le Concertino est demandé pour l'épreuve de fin de formation du conservatoire national de musique de Paris en 1877. Auparavant l'épreuve de type solo de concours était uniquement écrite par les professeurs de la classe de clarinette (X. Lefevre, Berr, Klosé)[5].
Interprétation
Weber a trouvé avec la clarinette de Bärmann un instrument qui lui permet d'exprimer un nouveau monde de sentiments qui correspond à la fois à la sombre mélancolie romantique et à l'éclat extraverti de son propre tempérament.
Cette pièce est souvent jouée trop vite par les clarinettistes solistes qui perdent l'essence de la musique créée par Weber et s'oublient à ne montrer qu'une virtuosité stérile.
(en) Albert Rice, The Clarinet in the Classical Period, Oxford, Oxford University Press, , 336 p. (ISBN978-0-19-534299-4).
Notes et références
↑(de + en + fr) Carl Maria von Weber / Concertino op. 26 pour clarinette et orchestre - Norbert Gertsch (Editeur)-Johannes Umbreit (Réduction pour piano) - HN718, G. Henle Verlag (ISMN979-0-2018-0718-8, lire en ligne [PDF]).
↑(en) John Warrack, Carl Maria von Weber, Cambridge, Cambridge University Press, , 2e éd., 412 p. (ISBN978-0-521-29121-7), p. 124-125.
↑[Pierre 1900] Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation : Documents historiques et administratifs recueillis ou reconstitués par Constant Pierre, Paris, Imprimerie nationale, , XXVIII-1031 p. (BNF31108675, lire en ligne), p. 633.