Les comtes souverains de Guînes sont[1] historiquement connus sous le nom de Comtes "par la grâce de Dieu". D'après La Chesnaye-Desbois et Jacques Badier, dans leur Dictionnaire de la noblesse, le comté de Guînes fut l'un des premiers grands comtés qui devinrent héréditaires sous les Carolingiens. C'est l'antique blason des seigneurs de Guînes qui a été relevé par la commune au XIXe siècle. Il est « vairé d'or et d'azur, au chef d'azur à trois fleurs de lys d'or »[réf. nécessaire].
Autre version qui recoupe en partie la précédente : dès le VIIe siècle, le territoire fit partie du comté de Flandre qui englobait tout le pays compris entre la Somme et l'Escaut. Vers 663, Walbert, comte d'Arques, remit entre les mains de saint Bertin, apôtre de la région de Saint-Omer et fondateur de l'abbaye qui porte son nom, toutes les terres qu'il possédait à Guînes ; mais la première mention officielle, si l'on peut dire, du nom de « Gisna », Guînes, ne se trouve qu'en 807 dans un acte de donation daté du de la même année, par lequel une dame nommée Lebtrude transmet aux moines de la célèbre abbaye audomaroise les propriétés qu'elle détient sur les bords de Ghisnervlet, rivière de Guînes, en un lieu-dit Wasconingawalla, mot dans lequel il est facile de reconnaître le nom actuel de La Walle.
En tout état de cause, l'abbaye de Saint-Bertin a sans doute possédé un temps la terre de Guînes (en 877, le roi Charles le Chauve confirme à l'abbaye toutes ses possessions, parmi lesquelles Guînes[3]) et le danois Sifrid ou Siegfried Ier de Guînes apparait bien comme le premier comte avéré.
Au XIIe siècle, le territoire et la ville de Guînes eurent terriblement à souffrir des guerres qui opposèrent le roi de France Philippe Auguste et le comte de Flandre. Ils furent plusieurs fois envahis par les troupes royales ainsi que celles de Renaud de Dammartin, comte de Boulogne.
En dépit de ces catastrophes, Arnould II de Guînes eut pourtant en 1214 la consolation de participer à la bataille de Bouvines aux côtés de Philippe Auguste, dont il était devenu le vassal.
Arnould III, douzième comte de Guînes, fait prisonnier à la bataille de Walcheren (Zélande) le , dut, pour se racheter, vendre son comté au roi de France, en 1283. Huit ans plus tard cependant, en 1295, Philippe le Bel en rendit une partie à Jeanne de Guînes, petite-fille d'Arnould III, épouse de Jean II de Brienne, comte d'Eu, qui prit alors le titre de comte d'Eu et de Guînes. La châtellenie de Tournehem fut cependant détachée du comté de Guînes et rattachée à l'Artois[8].
Le comté de Guînes fut recouvré par Charles VI en 1374 et réuni au domaine de la couronne. Marck et Calais, que les Anglais avaient occupé dès 1347, furent conservés par eux jusqu'en 1558[8].
Le comté de Guînes, tout comme les comtés de Boulogne et de Saint-Pol, entra dans la mouvance de l'Artois, et, à l'exception des territoires qui furent temporairement occupés par l'Angleterre, ils suivirent ses destinées[9].
↑P. Feuchère, « Pairs de principauté et pairs de château. Essai sur l'institution des pairies en Flandre. Étude géographique et institutionnelle », dans Revue belge de Philologie et d'Histoire, Année 1953, Tome 31, fascicule 4, p. 981-982, lire en ligne.
↑Denis Hayot, L'architecture fortifiée capétienne au XIIIe siècle - Un paradigme à l'échelle du royaume : Monographies Picardie, Artois, Flandre, Chagny, Édition du centre de castellologie de Bourgogne, , 568 p. (ISBN979-10-95034-23-0), p. 11.
André Duchesne, Histoire généalogique des maisons de Guines, d'Ardres, de Gand et de Coucy, Paris, (lire en ligne).
Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981), 481 p. (lire en ligne).