S'ils sont tout d'abord vassaux des comtes de Toulouse, les comtes de Foix voient s'accroître leur puissance du XIe siècle au XVe siècle.
Au XI et XIIe siècle, l'administration centrale du comté se limite à la cour des vassaux. Ce conseil réunit les principaux seigneurs du pays autour du comte pour approuver les décisions importantes concernant la politique et la justice du comté. Au XIIIe siècle, une véritable administration centrale remplace le conseil des vassaux. L'administration est dirigée par trois personnages principaux : le sénéchal, le juge mage et le trésorier[3].
L'existence du juge mage est attestée dès 1267. Il est à la tête de la justice ordinaire et au-dessus de tous les personnages qui ont un pouvoir de justice dans le comté (bayles, cours consulaires et juges locaux aussi bien relèvent de la justice comtale que seigneuriale). Ils jugent aussi les affaires que le comte considère comme importantes au détriment de la haute justice communales ou seigneuriales. Il s'agit des affaires touchant le comte, sa famille, son domaine, la trahison, l'hérésie, fausse monnaie ou encore de violation de la paix. Il arbitre aussi les conflits entre communauté et détient le sceau comtal[3]. Le sénéchal est le plus illustre des grands officiers. Toujours recruté parmi les plus grandes familles du comté, il est considéré comme le lieutenant du comte. Il a un important rôle législatif, en promulguant des ordonnances dans différents domaines politiques. Son existence est attestée en 1283. Les attributions du sénéchal et du juge mage sont mal définis et s'interfèrent entre elles. Le trésorier s'occupe lui des affaires financières[4].
Le comté fut uni par alliance en 1290 à la vicomté de Béarn.
Au temps de Gaston Fébus[a] l'administration comtale s'inspire du gouvernement royal. La cour féodale est supplantée par un conseil privé qui devient l'organe principal du gouvernement comtal. Il est composé de conseillers et de commissaires recrutés essentiellement parmi les juristes du comté. Les commissaires ont aussi pour mission d'enquêter administrativement sur le terrain, doté par le comte de pouvoirs considérables pour un temps limité. Ses successeurs reprennent les principes administratifs que Gaston Fébus a mis en place, mais exerce un pouvoir personnel moins prononcé. Ils redonnent un rôle à la cour des vassaux et au sénéchal. Différentes cours font concurrence à la cour de Foix : la cour du sénéchal, la cour mage et la cour d'appeaux. Elles ont de grandes compétences, mais le contour de leurs pouvoirs est flou et probablement en concurrence sur certains domaines. La cour du sénéchal et la cour du juge mage semblent jouer le rôle de cour suprême. La cour d'appeaux représente le dernier degré de justice, au-dessus des juges ordinaires comtaux ou seigneuriaux. Il est un moyen pour le comte d'affaiblir le pouvoir des justices consulaires et seigneuriales. Son existence est connue dès 1317[4].
Le une charte de franchise, la première d'intérêt général, est accordée à la noblesse du pays de Foix par Mathieu de Foix-Castelbon qui a succédé à Gaston Fébus. Cela implique que le comte de Foix doit consulter cette assemblée de nobles, possesseurs de fiefs, afin de pouvoir lever l'impôt et enrôler des hommes pour faire la guerre[5].
Cette même année Isabelle de Foix-Castelbon et son époux Archambaud de Grailly octroient une charte aux trois ordres : noblesse, clergé et communes. Les privilèges attachés, qui concernent le service militaire et l'imposition, sont accordés à la totalité des habitants du territoire. Ce qui crée l'assemblée des états de Foix[7].
Le pays formait anciennement une sénéchaussée comtale siégeant à Foix.
Il comprenait le comté proprement dit et ses annexes.
Le comté était divisé en Haut- et Bas-Comté et comprenait seize châtellenies :
le Haut-Comté ou Haut-Foix comprenait les dix châtellenies de Foix, Tarrascon, Quié, Castelverdun, Mérens, Ax, Montaillou, Lordat, Saint-Paul et Montgailliard ;
le Bas-Comté ou Bas-Foix comprenait les six châtellenies de Varilles, La Bastide-de-Sérou, Saverdun, Le Carlat, Saint-Ybars et Camarade.
Les annexes du comté de Foix étaient :
la cour de Mazères, paréage entre le comte et l'abbé de Boulbonne ;
la cour de Pamiers, paréage entre le comte et l'évêque de Pamiers ;
Lézat (aujourd'hui, Lézat-sur-Lèze) qui ne relevait d'aucune châtellenie ;
l'Andorre, en paréage avec l'évêque d'Urgell. C'est en tant qu'héritiers des droits des derniers comtes de Foix, transmis aux rois de France, que les présidents de la République français sont coprinces d'Andorre.
Armoiries
Les premiers comtes de Foix portaient : D'or à trois pals de gueules.
Après l'union avec la vicomté de Béarn, ils ont écartelé les armes de Foix avec celles du Béarn, ce qui donne : Écartelé en 1 et 4 d'or aux trois pals de gueules et en 2 et 3 d'or aux deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre
Comtes de Foix.
Comtes de Foix et vicomtes de Béarn.
Branche Foix-Grailly.
Philatélie
En 1955, la poste émet un timbre postal de 50 centimes, noir, vert, jaune et rouge représentant les armoiries du comté qui porte la référence YT 1044. Il fait partie de la VIIIe série des Armoiries de provinces[9].
Notes et références
Notes
↑Fébus est le surnom que s'est donné lui même Gaston III de Foix-Béarn. Il utilisait en langue d'oc la graphie « Febus », depuis de nombreux auteurs ont utilisé ou utilisent toujours les graphies « Phébus » et « Phœbus », à tort dit Pierre Tucoo-Chala dans Gaston Fébus : Grand Prince médiéval, Atlantica, 2009, page 76.
Héliodore Castillon, Histoire du Comté de Foix : depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, t. premier, Toulouse, , 498 p. (lire en ligne) ;
Héliodore Castillon, Histoire du Comté de Foix : depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, t. second, Toulouse, , 495 p. (lire en ligne) ;
Paul de Casteras, Histoire de la révolution française dans le pays de Foix et dans l'Ariége, Paris, Ernest Thorin, libraire-Éditeur, coll. « La Révolution en Province », , 424 p. (lire en ligne) ;
Germain Arnaud, Mémoire sur les États de Foix (1608-1789) (Thèse présentée à la faculté des lettres de l'université de Paris), Toulouse, E. Privat, , 170 p. (lire en ligne) ;
Marcel Boussioux, Histoire de l'Ariège, Nîmes, Lacour éditeur, coll. « Rediviva », , 435 p. (ISBN2-84406-498-1) ;
Claudine Pailhès, Le comté de Foix, un pays et des hommes : Regards sur un comté pyrénéen au Moyen Age, Mercuès, La Louve éditions, , 462 p. (ISBN2-916488-09-X).