En 1540, les collèges parisiens sont rangés par ordre d'importance dans une liste de répartition d'une taxe. Le collège de Reims ne figure pas sur cette liste de dix-neuf établissements.
Jean Morel avait été nommé, en , à la principalité du collège de Reims, vacante par la mort de Charles Gilmer. Il ne put en prendre la fonction qu'après que la soldatesque ligueuse qui l'occupait l'eut quitté, en . Il dut rebâtir le collège, gêné en cela par Nicolas Lefebvre, avocat au Châtelet, homme hargneux et processif, qui y exerçait alors les fonctions d'économe. Son premier soin fut de rattacher à son collège de bons professeurs, de le peupler d'élèves et d'y rétablir l'ordre et le travail[7].
Morel fit alliance avec le collège du Mans voisin, ruiné lui aussi, pour former, par la réunion des deux établissements, un collège de plein exercice. Les basses classes se firent au collège du Mans et le collège de Reims fournit l'enseignement supérieur, et les deux maisons furent mises en communication par une galerie de traverse que l'on construisit sur la rue Chartière[8].
À cette époque, Jean Morel accueillit le poète Charles de Navières, que les muses ne nourrissaient plus, dans les locaux du collège[9], jusqu'en , date de sa mort.
Entre et , les bâtiments sont remaniés et transformés ; l'entrée principale se fait sur la rue de Sept-Voies. Quatre maisons sont bâties pour être mises en location. En , une nouvelle maison fut élevée.
Par un testament de , Jean Gerbais, principal du collège jusque , légua au collège une rente de 600 livres pour instituer deux bourses.
En 1756, les frères Jacques et Robert Estienne, libraires, occupaient la partie droite du rez-de-chaussée ; ils en étaient encore locataires en 1765, après s'être agrandis avec une autre salle au rez-de-chaussée « formant cy devant la chapelle dudit Collège ».
Le collège de Reims disparut en , avec l'ensemble de tous les « petits collèges » de l'Université de Paris. À cette période, il y avait encore huit bourses de 300 livres chacune, cinq pour le diocèse de Reims, deux pour la ville ou le comté de Rethel et une pour le comté du Porcien. Il n'y a alors aucun boursier effectif, le rente étant affectée au paiement de la rénovation du bâtiment[10].
Au début du XIXe siècle, les locaux de l'ancien collège sont occupés à partir de 1835 par les classes préparatoires du collège Sainte-Barbe. Ils sont entièrement reconstruits au début des années 1880.
↑Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris: depuis les premiers temps jusqu'à nos jours, 2e éd., Paris : Guillaume, 1823, t.3, p. 341 [lire en ligne]
↑Histoire du Collège des Bons Enfants, part.1, chap.IX
↑Histoire de la ville de Paris, composée par D. Michel Félibien, reveue, augmentée et mise au jour par D. Guy-Alexis Lobineau, tome 2, Paris : chez Guillaume Desprez & chez Jean Desessartz, 1725, p. 761 [1]
↑Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs vertus et leurs erreurs, Paris, 1830, vol.2, p. 234 [2].
↑Jules-Étienne Quicherat, Histoire de Sainte-Barbe: collège, communauté, institution, Paris : Hachette, vol.3, p. 108 [3].
↑État ou tableau de la ville de Paris, Paris : chez Prault, chez Guillyn, chez Duchesne & chez Panckouke, 1765, p. 166 [4]
Voir aussi
Biographie
Henri Lacaille, Étude sur le Collège de Reims à Paris, 1412-1763, dans Travaux de l'Académie de Reims, CIV, 1897-98 [5] ou [6] — tiré à part : Reims : Imp. de l'Académie, 1899, 182 p.
Louis Moréri, Supplément au grand Dictionnaire historique, généalogique, géographique &c., 1735, vol.1, p. 295 [7]
Histoire de la ville de Paris, composée par D. Michel Félibien, revue, augmentée par D. Guy Alexis Lobineau, Paris : Guillaume Desprez & Jean Desessartz, 1725, t.2, p. 761 [8]