La coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) est une espèce de coccinelles de l'écozone paléarctique, courante en Europe. Surnommée « bête à bon Dieu[2] » depuis le Moyen Âge, elle est perçue comme un porte-bonheur et a souvent des surnoms à connotation religieuse : « poulette de la Madone » en Italie, « scarabée de Marie » ou « petit veau du Seigneur » en allemand (en allemand : Marienkäfer ou Himmelskuchlichen), « bestiole ou oiseau de la Vierge » en anglais (en anglais : ladybug ou ladybird)[3].
Classification
Coccinella septempunctata est séparée en différentes sous-espèces et variétés principalement selon divers critères morphologiques[4] et selon leur répartition géographique.
Distribution et habitat
Espèce paléarctique, cette coccinelle est pléiotope (grande variété d'habitats) et sténophage, aussi vit-elle aussi bien dans les forêts, toundras, littoraux que dans les hautes montagnes mais elle privilégie les plaines cultivées où se concentrent les pucerons sur la végétation basse[5]. Les populations japonaises sont considérées comme une sous-espèce distincte, Coccinella septempunctata brucki .
Description
La longueur totale du corps va de 5,5 à 8 millimètres[6].
Les élytres sont rouges avec un rebord en gouttière élytrale, ils ont chacun 3 points noirs plus un point supplémentaire sur la jonction des deux (point sutural noir sur le sillon élytral à la jonction du scutellum, encadré par deux taches blanches de forme triangulaire), pour un total de sept, dont l’espèce dérive à la fois son nom vernaculaire et son nom scientifique (du latin septem = « sept » et punctus = « point »). Une tache blanche est présente derrière les yeux tandis que le thorax présente deux points blanc crème.
Cycle de vie
Ces coléoptères hibernent en colonies au sol entre la mousse, l'herbe ou les feuilles. Lorsqu’ils s’installent dans des bâtiments, ils ne peuvent passer l’hiver à cause de l’air trop sec et trop chaud. Il y a une ou deux générations par an et les biotopes principaux sont les prairies, les champs, la steppe pontique-caspienne, les parcs, les jardins, les forêts de feuillus d'Europe occidentale et les forêts mixtes. L’espèce a été introduite en Amérique du Nord pour la lutte biologique contre les pucerons.
Quelques jours après l'accouplement, la femelle pond environ 400 œufs jaunes d'environ 1,3 mm de long sur des parties de plantes qui sont infestées de pucerons, souvent groupés en paquets d'une vingtaine d'éléments à la face inférieure des feuilles, puis elle les abandonne. Les larves d'un gris plombé avec des taches orange et noires, ornées de tubercules portant des épines, ont un mode de vie et un habitat similaires à l'adulte.
Ses ailes postérieures peuvent battre neuf fois à la seconde, lui permettant d'effectuer de longues migrations maritimes ou en altitude (jusqu'à 2 000 mètres d'altitude). Elle se repose en groupes (phénomène de diapause) une partie de l'été et en automne-hiver sous divers abris (pierres, excavation du sol, humus, écorce, maison) pour réapparaître au printemps : c'est le phénomène d'estivo-hivernation[7].
Mécanismes de défense
Les coccinelles de cette espèce peuvent sécréter de l'hémolymphe chargée d'alcaloïdes légèrement toxiques (qui sort des articulations de ses pattes), dont le but est de leur donner un goût repoussant pour leurs prédateurs (phénomène d'autohémorrhée). Une coccinelle en danger peut aussi faire le mort (phénomène de thanatose)[8].
Les coccinelles à sept points synthétisent des alcaloïdes toxiques, comme la N-oxide coccinelline et la précoccinelline ; selon leur sexe et leur régime alimentaire, la taille et la couleur de leurs points peuvent fournir aux prédateurs des indications sur la toxicité de leur proie[9].
La Coccinelle asiatique, espèce invasive qui la concurrence au niveau de la nourriture[Quoi ?] mais peut aussi en être un prédateur, la menace dans plusieurs pays européens comme la France ou l'Angleterre.
Régime alimentaire
Le régime alimentaire sténophage de la larve comme de l'adulte consiste en des proies herbivores au corps mou telles que des cochenilles, acariens ou larves d'insectes, parfois des spores de champignons, du nectar et des débris végétaux mais surtout les pucerons qui représentent 60 % de sa nourriture : elle peut en manger jusqu’à 100 par jour[7]. Cette prédatrice vorace aphidiphage est utilisée par les jardiniers et des cultivateurs pour la lutte biologique. Elle a été introduite à cet effet, à partir des années 1950 aux États-Unis où elle est devenue l'emblème de six États : Delaware, Massachusetts, New Hampshire, Ohio, Pennsylvanie et Tennessee[10].
Liste des sous-espèces
Coccinella septempunctata comprend les sous-espèces suivantes[1] :
↑Plusieurs explications sont possibles : prédatrice des pucerons nuisibles aux plantes, points noirs élytraux symbolisant la lettre grecque tau, pendant l'hiver on la trouve au pied des croix en altitude, etc.
↑(en) Jonathan D. Blount, Hannah M. Rowland, Falko P. Drijfhout et John A. Endler, « How the ladybird got its spots: effects of resource limitation on the honesty of aposematic signals », Functional Ecology, vol. 26, no 2, , p. 334–342 (ISSN1365-2435, DOI10.1111/j.1365-2435.2012.01961.x, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Angalet G.W., Tropp J.M., Eggert A.N., « Coccinella septempunctata in the United States : recolonization and notes on its ecology », Environmental Entomology, no 8, , p. 896-901.
Voir aussi
Bibliographie
(en) Edward W. Evans (2000) Morphology of invasion: body size patterns associated with establishment of Coccinella septempuncta (Coleoptera: Coccinellidae) in western North America. Département de biologie, Utah State University, Logan, UT 84322-5305 USA, Journal d'Entomologie 97, 469–474. ISSN 1210-5759. Lire le document pdf