5 800 milles marins (10 700 km) à 14 nœuds (26 km/h) 7 800 milles marins (14 400 km) à 11 nœuds (20 km/h) 15 000 milles marins (27 800 km) à 6 nœuds (11 km/h)
La classe I-201(伊二百一型, I-ni-hyaku-ichi-gata?), également appelée Type de grands sous-marins à grande-vittesse(潜高大型潜水艦, Sen-Taka-Dai-gata sensuikan?) (ou simplement "Type Sentaka"), est une classe de sous-marins de 1re classe en service dans la marine impériale japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.
En 1938, la marine impériale japonaise a construit un sous-marin expérimental à grande vitesse à des fins d'évaluation, désigné Sous-marin n° 71(第71号艦?). Sur la base de l’expérience acquise dans le domaine des sous-marins rapides à courte et grande portée, le no 71 ne déplaçait que 230 tonnes pour une longueur de 43 mètres et une vitesse en immersion de plus de 21 nœuds (39 km/h), ce qui faisait le sous-marin le plus rapide de l'époque. Les résultats des expériences du no 71 ont servi de base aux sous-marins de la future classe I-201[2].
Conception
Vers la fin de 1942, il était devenu évident pour la marine que les sous-marins classiques étaient incapables de survivre aux nouvelles techniques ASM mises en service, telles que les projecteurs radar, HF/DF, sonar et nouveaux lanceurs de charge de profondeur. De nouveaux sous-marins étaient nécessaires, avec une vitesse sous-marine supérieure à la vitesse de surface, une capacité de plongée rapide, une course sous-marine silencieuse et un rayon opérationnel en immersion élevé.
L'état-major général de la marine commanda officiellement des sous-marins rapides en octobre 1943 ; parmi les navires devant être construits en 1944, 23 sous-marins à grande vitesse (Sen taka), provisoirement désignés "Navires n ° 4501–4523" .
L'ordonnance no 295 du du département technique de la marine indiquait les besoins définitifs de l'état-major général. Celles-ci incluaient une vitesse sous-marine de 25 nœuds, qui a été réduite à 20 nœuds (37 km/h) pour des raisons pratiques. Néanmoins, ils étaient les sous-marins opérationnels les plus rapides de la Seconde Guerre mondiale, dépassant même les Type XXI allemands[3].
Pour répondre à l'exigence d'une vitesse sous-marine élevée, les concepteurs ont dû :
Adopter la structure à une simple coque en acier soudé d'un diamètre de 5,8 mètres[1]
Positionner le ballast principal plus haut que dans les précédents sous-marins pour élever le centre d'inertie et améliorer la stabilité dynamique
Donner à la coque et au caisson une forme très épurée
Remplacer les canons de pont fixes par des supports rétractables logés dans des niches à obturateurs une fois immergés
Utiliser des plaques d'acier pour le pont supérieur plutôt que du bois
Installer un système de recharge des batteries sous l'eau (snorkel)
Installer des gouvernes horizontales à la poupe au lieu des hydroplanes de plongée plus classiques montés sur la poupe ; cela améliore la stabilité directionnelle et peut avoir une diminution de la traînée induite par la turbulence[4]
Réduire l’équipage et les locaux pour fournir un espace de batterie ; le Sen-Taka a été conçu pour un équipage de 31 personnes, comparé aux types de tailles similaires Sen-Chu (54 hommes), et Kai Dai 1 (60 hommes) (en pratique, le Sen Taka avait besoin de 50 membres pour devenir opérationnel, conduisant à un problème d’habitation imprévu).
Restreindre l'armement pour économiser de l'espace ; le Sen-Taka avait le même équipement de torpille que le plus petit sous-marin de 2e classe Sen-Chu et à peine la moitié de l'armement des sous-marins de taille comparable. De plus, le Sen-Taka n’avait pas de canon de pont et l’armement AA transporté devait être maintenu dans des montures rétractables, nécessitant un espace de coque, afin de répondre à la demande de rationalisation.
La classe I-201 avait peu de ressemblance avec les classes précédents, celle-ci étant optimisée pour son long rayon d'action et sa grande vitesse, notamment sous l'eau. Ils emportaient à bord 144 tonnes de gaz-oil, 7 tonnes d'eau douce et des provisions pour 30 jours[1]. Les submersibles étaient équipés d'une transmission diesel-électrique 2 × 4 temps MAN de 2 750 chevaux-vapeur et de 4 × moteurs électriques de 5 000 chevaux-vapeur (3 700 kW) à 600 tr/min. Leur autonomie étaient de 5 800 milles marins (10 700 km) à 14 nœuds (26 km/h), 7 800 milles marins (14 400 km) à 11 nœuds (20 km/h) et 15 000 milles marins (27 800 km) à 6 nœuds (11 km/h). La vitesse sous-marine maximale était le double de celle des modèles américains contemporains. Les I-201, à l'instar d'autres sous-marins japonais de l'époque[5], étaient également équipés d'un snorkel permettant au sous-marin de faire fonctionner ses moteurs Diesel, alimentant ces derniers en air sans avoir à faire surface.
D'une hauteur de 7 mètres (de la quille au pont principal), les submersibles déplaçaient 1 291 tonnes en surface et 1 503 tonnes en immersion. Leur profondeur d'essai était de 110 mètres (360 pieds), en mettant seulement 50 secondes pour plonger[1]. Leur autonomie en immersion était de 50 heures à 2 nœuds (4 km/h). Ils étaient équipés de deux périscopes de 8 mètres : un Type 88, Mk 3, Mod. 1 et un Type 88, Mk 4, Mod. 2[1]. L’armement était composé de 4 × tubes lance-torpilles de 53 cm (21 pouces) Type 95, Mod 3,21" et de 10 × torpilles de type 95, Mod. 2. Les 2 × canons anti-aériens de 25 mm Type 96 sur le pont étaient logés dans des fixations rétractables pour maintenir la rationalisation. Le sous-marin a été conçu pour la production de masse, construit dans des usines en grandes sections préfabriquées et transportées sur le bordereau pour un assemblage final.
Sorts
Deux sous-marins, les I-201 et I-203, ont été saisis et inspectés par la marine américaine à la fin des hostilités. Ils faisaient partie d'un groupe de quatre sous-marins capturés, dont les géants I-400 et I-401, qui avaient été remorqués à Hawaï par des techniciens de la marine américaine pour une inspection plus approfondie.
Le , sur la demande pressante des scientifiques russes exigeant l'accès aux sous-marins, la marine américaine décide se débarrasser des submersibles. Le , l'I-202 est sabordé dans les eaux japonaises. Le , l'I-203 est torpillé et coulé par le sous-marin USS Caiman au large des îles d'Hawaï. Le , l'I-201 est torpillé et coulé par l'USS Queenfish. En 2009, le laboratoire de recherche d'Hawaï a retrouvé l'épave de l'I-201 au large de l'île en utilisant un engin submersible[6].
Lengerer, « The High-Speed Submarines of the I 201 Class », Warship 2006, Chrysalis Books, vol. 28, , p. 59–77
Mark Stille et Tony Bryan, Imperial Japanese Navy Submarines 1941-45, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN978-1-84603-090-1 et 1-84603-090-0)
(en) Mark Stille, Imperial Japanese Navy submarines, 1941-45, Oxford, UK New York, NY, Osprey Pub, coll. « Osprey New Vanguard » (no 135), , 48 p. (ISBN978-1-846-03090-1).