En 1902, elle commence à étudier la philosophie et les travaux de Georg Wilhelm Friedrich Hegel. De 1903 à 1905, elle étudie le droit[3]. Elle devient docteur en droit en 1912[4]. Pendant ses études et en particulier à partir de 1908, elle est active dans les mouvements féministes et elle devient anarchiste en 1918[3]. Elle élabore une théorie du droit pénal et pour l'abolition de la prison et de la justice punitive[4]. C'est son sujet de thèse en 1912, dans lequel elle estime que la loi pénale doit s'affranchir de la justice punitive[3].
En 1914, elle intègre le bureau néerlandais des statistiques. Elle y est d'abord avocate, mais est rapidement promue directrice adjointe de l'institut des œuvres sociales, et en 1919, elle succède à Jacques de Roos à la tête du département des statistiques judiciaires[5]. Féministe radicale, elle souhaite une émancipation féminine « sociale et économique », combat l’institution pénitentiaire et engage l’individu à « vaincre ses dispositions à la compétitivité ». Elle milite également dans les milieux pacifistes[4].
En 1919, elle crée un comité d'action contre la conception actuelle de la punition des crimes. Elle co-fonde également le Bond van Revolutionair Socialistische Intellectuelen (« société des intellectuels socialistes révolutionnaires »)[5]. Le 21 mars 1920, elle tient un discours public dans lequel elle affirme que le crime prend racine dans l'injustice sociale, et que des relations sociales équitables feraient disparaître la quasi-intégralité des actes criminels[3]. La même année, elle fonde la société des anarcho-communistes religieux(nl). Dans le journal de l'organisation, De Vrije Communist, elle écrit de nombreux articles[5].
Elle meurt en 1922, quelques heures après avoir donné naissance à Hetty Clara Passchier-Meijer[6].
Postérité
Après la mort de Clara Wichmann, Jo Meijer continue à publier ses écrits. Hetty Clara devient médecin après la seconde guerre mondiale et travaille activement à la publication et à l'archivage des travaux de sa mère[6].
En 1987, un institut Clara Wichmann, dédié aux droits des femmes, ouvre[7]. En 2005, l'institut étudie notamment la question de la discrimination positive, ou de la discrimination des femmes pour raisons religieuses, et de son articulation avec les traités internationaux sur l'égalité des genres[8].
En 2005, Ellie Smolenaars publie une biographie de l'activiste[3].
Textes
Clara Wichmann et Lou Marin (introduction et co-traduction) (trad. du néerlandais de Belgique), Textes choisis : Antimilitarisme et violence ; La fin et les moyens ; La cruauté escorte la crime et la punition ; Les fondements philosophiques du socialisme, Saint-Georges-d'Oléron, Les éditions libertaires, coll. « Désobéissances libertaires », , 47 p. (ISBN978-2-919568-76-5)
↑(nl) « Wat wij doen », sur Clara Wichmann (consulté le )
↑(en) Gareth Davies, « The Netherlands: Thou Shalt Not Discriminate Against Women: Public Subsidies to Religious Parties Condemned in Clara Wichmann foundation v. The Dutch State. Court of First Instance, The Hague. Judgment of 7 September 2005 », European Constitutional Law Review, vol. 2, no 1, , p. 152–166 (ISSN1744-5515 et 1574-0196, DOI10.1017/S1574019606001520, lire en ligne, consulté le )