Charles Messager, né au 22, rue Berthollet à Paris[2], est le fils d'Henry Messager, ancien Communard déporté en 1873 en Nouvelle-Calédonie, et de Mélanie Descorps institutrice et directrice d'école (notamment celle de la rue Keller à Paris)[3],[4]. Il fait ses études de lettres modernes (allemand et anglais) au lycée Voltaire[3].
Charles Messager devient en 1900 le secrétaire de l'avocat Émile Bégis, qui est proche des frères Goncourt[3]. Il fait la rencontre du jeune George Duhamel en 1902 avec lequel il restera très lié une grande partie de sa vie[4] et dont il épousera la sœur, Rose Duhamel, en 1906[3].
Veuf, il épouse en décembre 1970 à Paris Suzanne Rochat, qui meurt en 1990.
Carrière littéraire
Charles Vildrac fait ses débuts, en 1901, avec un pamphlet contre Gustave Kahn et Francis Vielé-Griffin, promoteurs du vers-librisme, puis, à la suite de longues et profondes réflexions sur son art, il adopte une forme nouvelle, fondée sur la constante rythmique, où l'assonance est préférée à la rime :
« Je ne puis pas oublier la misère de ce temps
O siècle pareil à ceux qui campèrent sous les tentes. »
Cette forme lui semble correspondre à la respiration humaine et convenir mieux que toute autre à l'expression de la réalité moderne, voire à une certaine forme d'humanisme poétique social dont il sera, avec ses amis de l'Abbaye, l'un des plus généreux partisans.
La prosodie nouvelle, à laquelle il restera fidèle, est justifiée dans les Notes sur la technique poétique (1910), écrites en collaboration avec Georges Duhamel. Entre-temps, il avait publié ses Poèmes (1905) et son Livre d'amour (1910), considéré comme son chef-d’œuvre, que suivront Découvertes (1912), Chants du désespéré (1929). La langue poétique de Vildrac est directe, concrète, volontiers chantante et descriptive. Il évoque dans ses œuvres un monde habité de déracinés incapables d’aller jusqu’au bout de leur rêve.
Son optimisme et sa simplicité ont exercé une influence sur nombre de poètes, notamment le Paul Éluard du Devoir et l'Inquiétude, sinon des Poèmes politiques. Charles Vildrac est cependant devenu célèbre non avec sa poésie, mais avec son théâtre, en particulier avec Le Paquebot « Tenecity » (1920). On lui doit également des Récits (1926), des livres de voyage (Russie neuve, 1937 - réédité en 1947) et plusieurs romans pour la jeunesse.
Auteur de contes et de romans pour la jeunesse, aux éditions Bourrelier & Sudel, des « morceaux choisis » de cette œuvre figurent longtemps dans les manuels de lecture des instituteurs de l'école primaire[3].
Découverte, récit, Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1912.
Le Paquebot Tenacity : trois actes, avec 12 bois hors-texte dessinés et gravés par Frans Masereel, Genève, Éditions du Sablier, 1919 — pièce créée au Vieux-Colombier par Jacques Copeau.
Chants du désespéré, poèmes, Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1920.
[préfacier] André Baillon, Histoire d'une Marie, Paris, F. Rieder, 1921.
L'Indigent (1920), pièce de théâtre jouée par les Pitoëff
Michel Auclair, pièce en 3 actes, Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1922 — créée au Vieux-Colombier.
Le Pèlerin, pièce en 1 acte, Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1923, créée au théâtre des Champs-Elysées.
L'Île rose, roman pour enfants, illustré par Edy Legrand, Paris, Albin Michel, 1924 — nombreuses rééditions.
Souvenirs militaires de la Grande Guerre, édition annotée et introduite par Georges Monnet, Éditions Claire Paulhan, Paris, 2021, 288 p.
Articles et catalogues
Secrétaire de rédaction de L'Idée synthétique : renseigne sur tout le mouvement jeune, sur les tendances nouvelles, sans distinction d'écoles, revue/ dirigée par Jean de La Hire, Paris, 1901-1902.
Charles Vildrac est un ami très proche de l'écrivain Georges Duhamel, dont il épouse la sœur Rose en 1905. D'ailleurs Duhamel fait d'une certaine manière son portrait au travers du personnage de Justin Weill dans sa Chronique des Pasquier parue de 1933 à 1945.
Le peintre Gaston Thiesson a réalisé un portrait de Charles Vildrac en 1913. Il a été exposé à la bibliothèque Georges-Duhamel de Mantes-la-Jolie, lors d’une rétrospective Charles Vildrac.