Les chanoines réguliers sont des religieux, en majorité prêtres, vivant en communauté sous la règle de saint Augustin au sein d'un monastère, et voués à l’apostolat et à la célébration de la liturgie. Cela donne donc un triptyque : vie commune, vie contemplative et vie apostolique.
L'office divin est pour eux une charge de tradition immémoriale, ce que le papeJean-Paul II a rappelé aux chanoines confédérés en 1984 : « Vous êtes chargés, en tant que chanoines, du culte divin solennel de l'Église, qui consiste principalement dans la célébration chorale de la liturgie des Heures et de l’Eucharistie, vous souvenant que la liturgie est le sommet auquel tend l’action de l'Église, et en même temps, la source d’où découle toute sa force. »
En 2021, une quarantaine de chanoines à Lagrasse et une vingtaine de chanoinesses à Lazille composent l'institut. Ils sont dirigés par l'abbé Emmanuel-Marie, âgé de 62 ans, né Marc Lefébure du Bus[2], qui a succédé en 2006 au père Wladimir de Saint-Jean[Note 1], fondateur de la communauté. Ce dernier avait « démissionné en 2006 officiellement pour « raisons de santé » ; il a en réalité été écarté pour abus spirituels et sexuels sur des frères de sa propre communauté »[3]. Il a été renvoyé de sa communauté et interdit de tout ministère ecclésiastique par la justice canonique. Il décède le après avoir été depuis 2016 oblat à l'abbaye d'En-Calcat[4].
En 2004, la maison mère de la communauté déménage en l'abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, située aux portes du village médiéval de Lagrasse, dans le département de l'Aude. Divisée en deux parties depuis la Révolution, l'une comprenant notamment le dortoir et la chapelle de l'abbé est propriété du Conseil général de l'Aude, et c'est la seconde, comprenant l'église, le cloître, les bâtiments conventuels du XVIIe siècle et le jardin que rachètent les chanoines, avec le soutien de donateurs et l'appui de l'évêque de Carcassonne, Jacques Despierre[5]. En très mauvais état, les bâtiments sont alors progressivement restaurés par les chanoines en partenariat avec les Monuments historiques, grâce à des dons[6].
Fin 2014, la communauté compte 34 membres, dont 26 profès perpétuels et 16 prêtres.
Chanoinesses de la Mère de Dieu à l'office des vêpres.
En mai 2024, ils annoncent faire l'objet d'une visite apostolique, à leur demande, menée par Benoît-Dominique de La Soujeole, religieux dominicain, et Françoise Mathieu, abbesse de Rosans, pour « accompagner (leur) croissance, répondre aux questions actuelles et résoudre les difficultés de ces dernières années », et résoudre des dissensions liées à l'héritage de leur fondateur[7].
Les chanoinesses régulières de la Mère de Dieu
En 2000, une communauté de religieuses a été érigée en monastère de droit pontifical sous le nom des chanoinesses régulières de la Mère de Dieu.
Le Saint-Siège, en 2001, a réuni dans une même association la famille canoniale les deux communautés, sous l'autorité de l'abbé de Lagrasse, tout en permettant aux religieuses de conserver leur autonomie.
En 2008, les religieuses ont établi leur monastère Mater Dei à Azille, à trente kilomètres au nord de Lagrasse. En 2015, leur monastère accueillait près de vingt religieuses[8].