Alors que les Provinces-Unies[1] étaient engagées dans la guerre de Quatre-Vingts Ans contre les Espagnols, le roi de Kandy invita les Néerlandais à venir se battre contre les Portugais à Ceylan. Les Néerlandais acceptèrent de déclarer la guerre au Portugal et s'emparèrent de l'île en 1640[2].
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En 1604, le général Senarat succède à Asthana Pandara sur le trône du Royaume de Kandy, et entretient des relations avec les Néerlandais tout en cherchant d'autres alliés. En 1620, Senarat propose d'offrir tout le nord de Ceylan à une ambassade danoise, mais seras stratégiquement refuser par Le Danemark car ça l'aurait opposé à la fois aux Portugais et aux Néerlandais.
En 1636, le fils de Senarat, Râjasimha II, monte sur le trône et s'oppose aux Portugais et aux Néerlandais, malgré une alliance temporaire entre ces derniers en 1638. Les Néerlandais finissent par éliminer les derniers bastions portugais, ce qui modifie la dynamique des pouvoirs sur l'île.
Période coloniale néerlandaise (1640 - 1796)
En 1658, tous les bastions portugais sont tombés, et les Néerlandais se retrouvent dans la même situation que leurs prédécesseurs : maître comme eux des Provinces maritimes, mais leurs expéditions échouent de la même manière contre le royaume de Kandy.
En 1672, un envoyé de Louis XIV, Jacob Blanquet de la Haye lance des expéditions contre le Ceylan néerlandais, et Trinquemalay devient français pendant trois mois. Néanmoins, le roi de Kandy n'apporte pas son soutien, même si les Français annoncent avoir le même ennemi, les Néerlandais. La flotte néerlandaise commandée par Rijcklof van Goens finit par encercler et affamer les Français, qui partent vers le sud de l'Inde.
Les Néerlandais s'installent solidement dans les provinces maritimes, construisent de nouvelles citadelles, agrandissent les villes côtières, creusent des canaux et monopolisent tout le commerce de Ceylan. Des pasteurs se consacrent à l'étude du cingalais et à l'évangélisation du pays mais les catholiques sont victimes de préjudices. Les prêtres catholiques, d'origine portugaise, doivent vivre dans la clandestinité ou se réfugier dans le royaume de Kandy.
Au XVIIIe siècle, les Cingalais commencent à réagir contre les envahisseurs : une renaissance culturelle et religieuse débute dès le règne de Vimaladharma Surya II, qui succède à son père en 1687. Il négocie avec les Néerlandais et s'efforce d'améliorer le statu quo. Il obtient le droit d'envoyer une ambassade au Siam pour que le roi de pays fidèle au bouddhismeHinayana lui envoie un chapitre de moines qui pourraient ranimer le Bouddhisme cingalais en ordonnant régulièrement de nouveaux sujets. Le roi Vijaya Rajasinha reprend la même politique.
En 1747, le nouveau roi Kirti Sri Rajasinha, fervent bouddhiste, accueille les moines siamois à Trinquemalay, et des monastères reprennent vie selon le rituel et les règles du clergé de Siam. Tout en poursuivant la rénovation religieuse de son pays, Kirti Sri rêve de refouler les Néerlandais et les combats reprennent. La guerre ouverte durera de 1760 à 1767. Après quelques succès dans le sud où les forces kandyennes se maintiennent sept ans sur le littoral, Kirti Sri doit s'incliner.
A la veille de perdre Ceylan, les Néerlandais semblent bien enracinés dans l'île. Ils y ont fait souche et le métissage parait bien adapté. L'un des derniers gouverneursIman Willem Falck, a du sang cingalais. Mais, à partir de 1795, la France révolutionnaire envahit les Provinces-Unies et crée la République batave. Les britanniques se saisissent de l'occasion pour attaquer toutes les possessions néerlandaises en Ceylan. Les gouverneurs et administrateurs, divisés entre jacobins et monarchistes, ne présentent aucune résistance aux corps d'expédition anglais. Le dernier fort tombe en 1796.
L'Empire britannique intègre l'île de Ceylan en tant que province en 1796 au détriment des Néerlandais. Le territoire devient officiellement une colonie entre 1802 et 1948. Au début, ce territoire ne comprend pas le royaume de Kandy, devenu un protectorat en 1815, mais à partir de 1817, les possessions britanniques couvrent toute l'île de Ceylan. Ce contrôle britannique est confirmée au Congrès de Vienne, en 1814 et 1815 puis par la convention de Kandy de 1815.
Gouvernance
Le gouverneur de Ceylan était l'autorité suprême de l'île. Il était assisté d'un conseil de hauts fonctionnaires, le Conseil politique.
Les membres du Conseil politique étaient :
le deuxième administrateur du pays
le responsable des entrepôts liés à l'importation et l'exportation
le responsable des questions juridiques
le comptable
le secrétaire
le chef du bureau militaire et le commandant de l'armée.
Les commandants de Jaffna et de Galle, où se trouvaient les autorités du district, étaient également membres du Conseil et assistaient aux réunions lorsqu'ils étaient à Colombo. Ceylan était divisé en trois districts administratifs : Colombo, Galle et Jaffna. Colombo était gouverné par le gouverneur, Galle et Jaffna par des commandants. Les trois zones ont été subdivisées de manière traditionnelle en dessavany (provinces)[3].
Architecture
Les Provinces-Unies ont construit de nombreux forts dans l'île, comme celui d'Elephant Pass qui a été un fort clé dans la guerre civile du Sri Lanka ; et ont fortifié ceux déjà construit par les portugais, comme le fort de Galle, qui est aujourd'hui au patrimoine de l'UNESCO.