Ce soir (ou jamais !) est diffusée quotidiennement, de 2006 à 2011, du lundi au jeudi (sa durée est d'une heure vingt comprenant généralement l'interruption par le Soir 3)[1]. L'émission est présentée par Frédéric Taddeï, mais Samuel Étienne alors présentateur sur I-télé était envisagé par la production[2].
En 2011, elle devient hebdomadaire avec une programmation le mardi soir et une durée allongée à deux heures[1]. Le dernier numéro sur France 3 est diffusé le . L'émission est transférée sur France 2, tous les vendredis soir, à partir du .
Fin , Ce soir (ou jamais !) est devenue l'émission culturelle à la plus longue longévité à la télévision française, quant au nombre de diffusions (724 numéros), battant le précédent record établi par Apostrophes de Bernard Pivot[3]. Cependant, Apostrophes possède une plus grande longévité ayant été à l'antenne pendant quinze ans, contre neuf pour le programme de Frédéric Taddeï[4].
Le dernier numéro de Ce soir (ou jamais !) est diffusé le [5]. L'arrêt officiel de l'émission est dû au manque d'audience[n 1]. En , lui succède Hier, aujourd'hui, demain, un magazine culturel consacré aux idées présenté un mercredi par mois également par Frédéric Taddeï[6],[7].
Principe de l'émission
Le principe de Ce soir (ou jamais !) est de présenter en direct et en public « l'actualité vue par la culture[n 2],[8] ». Le public n'intervient pas (il n'y a ni applaudissements ni réactions), mais il a la possibilité de se déplacer sur le plateau contribuant ainsi à une ambiance de café culturel. L'émission réunissait des invités aux profils très variés, autour de thèmes d'actualité précis, que les intervenants ont le loisir de développer longuement alors que l'animateur se tient en retrait, n'intervenant que de façon sporadique pour cadrer le débat. À de rares exceptions près, les invités ne sont pas encouragés à faire leur propre promotion.
Ce soir (ou jamais !) aborde l'actualité culturelle classique (livre, cinéma, spectacle vivant, vie nocturne), et engage des débats de fond sur la place de la culture en France, des questions de société et d'actualité, et présente des revues de presse. Elle se termine par un plateau musical où se produisent, pour un titre, des chanteurs et musiciens de tous styles musicaux.
De 2006 à 2011, l'émission qui est diffusée du lundi au jeudi permet, par son organisation en deux parties, à la chaîne de programmer son journal d'informations le Soir 3 à 23 heures précises[n 3].
La musique du générique est une œuvre originale de Frédéric Botton.
Invités
Les invités sont issus du monde culturel (écrivains, comédiens, réalisateurs, etc.), y compris hors période de promotion ; du monde universitaire (scientifiques, philosophes, sociologues, etc.) ; ou du monde politique. L'émission démontrait une grande pluralité parmi les personnalités invitées. Ainsi, en 2010, 61,5 % des 653 invités ne sont intervenus qu'une seule fois[réf. nécessaire], et 42,45 % des 4 124 invités ne l'ont été qu'une fois entre et le [réf. nécessaire].
L'émission est critiquée par des personnalités, comme le journaliste Patrick Cohen, pour recevoir régulièrement des intervenants qu'il juge « politiquement incorrects » voire « infréquentables » et laisser trop de liberté d'expression à des intervenants aux idées considérées comme extrémistes. Ainsi, Frédéric Taddéï a accueilli à une dizaine de reprises[évasif]Marc-Édouard Nabe, Tariq Ramadan et Houria Bouteldja. Il a également invité à plusieurs reprises Dieudonné et Alain Soral alors qu'ils étaient par ailleurs persona non grata à la télévision française.
La journaliste Caroline Fourest a affirmé que Frédéric Taddeï prenait parti en mettant tous les points de vue à égalité – faisant référence à Jean-Luc Godard : « L’objectivité ce n’est pas cinq minutes pour les Juifs et cinq minutes pour Hitler[10] – et en ne contextualisant pas ses interlocuteurs (par exemple en ne présentant Marc-Édouard Nabe que sous son statut d'auteur, alors qu'il est par ailleurs controversé[C'est-à-dire ?]).
Le , Marc-Édouard Nabe[n 4] est invité à part des autres intervenants, pour donner son avis sur l'interdiction du spectacle de Dieudonné demandée par Manuel Valls. Il s'est montré fortement opposé à Dieudonné et à Alain Soral, en traitant le sujet sous l'angle plus général du conspirationnisme (qu'il dit déplorer) plutôt que sous l'angle restreint de l'antisémitisme, accusation dont lui-même a fait l'objet par le passé. Cependant il déplore aussi l'interdiction du spectacle de Dieudonné, selon lui une atteinte à la liberté d'expression, encourageant du reste une posture de victimisation. Cette invitation de Marc-Édouard Nabe, sans que les autres invités en soient prévenus, a suscité de vives polémiques. Émilie Frèche, qui avait déjà attaqué l’animateur, a déclaré à la suite de cette invitation que Frédéric Taddeï « disait aux racistes qu’ils auraient toujours droit de cité dans cette émission »[11]. La rumeur d'une possible suppression a même été évoquée le d'après Jean-Marc Morandini[12] avant d'être démentie. L’émission a finalement été déprogrammée par France 2 en , sans que soient invoqués des motifs liés à son contenu[13].
L'émission a été décrite par d'autres auteurs tels Alain Jakubowicz ou Philippe Bilger comme un « espace de liberté » tandis que, selon Régis Debray, elle est « l’honneur de la télévision publique française[9] ».
2010 : Laurier Télévision culture, décerné par le Club audiovisuel de Paris (CAVP).
Notes et références
Notes
↑Des rumeurs de son arrêt flottaient dans les couloirs de France Télévisions depuis 2014[réf. nécessaire]. Elle enregistrait moins de 3 % de parts d'audience quand elle a (finalement) été interrompue.
↑Sylvie Kerviel, « Samuel Etienne : Le goût des mots », Le Monde TV & Radio, , p. 4 (lire en ligne)
↑À la réserve près qu'Apostrophes a toujours été hebdomadaire, tandis que Ce soir (ou jamais !) a été diffusée dans un premier temps au rythme de quatre numéros par semaine