Un camp de réfugiés est un camp temporaire construit par des gouvernements ou des ONG (telles que la Croix-Rouge) pour recevoir des réfugiés. C'est un espace humanitaire artificiel, fondé sur un système urbain pour une durée limitée à la suite d'une catastrophe naturelle ou d'une crise politique. Certains camps peuvent accueillir jusqu'à plusieurs milliers de personnes.
Fonctions
Le camp de réfugiés a pour but d'assurer les besoins fondamentaux des victimes de guerres ou de catastrophes :
nourriture, hygiène ;
sécurité (contre des agresseurs, contre l'environnement).
Lorsque le séjour se prolonge, il importe de retrouver une structure sociale et de préparer le retour à la « vie normale ». Il est de ce fait important d'associer les réfugiés à la gestion du camp (distribution de nourriture, prévention des problèmes), de mettre en place des écoles, des loisirs, etc.
Impact
Pour comprendre et suivre une situation de crise dans le temps, l’évolution et l’organisation des camps de réfugiés peuvent être suivi par satellite[1].
Quelques camps connus
Après la création de l'État d'Israël en 1948, des centaines de milliers de juifs du monde arabe et musulman doivent quitter leur pays ; certains émigrent en Israël où, faute d'appartements en nombre suffisant, ils sont placés dans des camps de réfugiés, appelés en hébreu ma'abarot. Certains y passeront des années, sans eau courante ni électricité, dans des conditions très précaires. Ces camps de transit accueillent aussi, quoique en moindre nombre, des juifs européens rescapés de la Shoah. Les ma'abarot se transformeront progressivement en quartiers (construits en dur) ou formeront parfois des villes à part entière.
Après l'exode tibétain de 1959, plus de 150 000 Tibétains vivent en Inde, dont un grand nombre dans des camps à Dharamsala, à Mysore, et au Népal[2]. Selon un rapport publiée en 1997 par des médecins japonais ayant enquêté à Dharamsala dans le nord de l'Inde en 1992 puis en 1994, la malnutrition dans les camps de réfugiés tibétains était la cause de 40 % des décès d'enfants de moins de 5 ans et la mortalité infantile était de 162 pour mille. Ce taux était plus élevé que celui des Indiens. Il est cependant précisé que ces informations ne représentent pas une enquête clinique de tous les camps de réfugiés, les données ne reflètent pas précisément leurs conditions de santé. Depuis 1992, la collection des données cliniques des camps de réfugiés, centralisée par l'hôpital Delek, est pleinement opérationnelle. Depuis cette date, ces données sont enregistrées par les réfugiés eux-mêmes[3]. Une étude démographique réalisée par le ministère de la santé du gouvernement tibétain en exil à Dharamsala en Inde et l’université d'Adélaïde en Australie a été publiée en 2002 dans Social Science & Medicine. Cette étude portant sur 65 000 réfugiés tibétains dans différents camps en Inde et utilisant des données collectées entre 1994 et 1996 a estimé la mortalité infantile entre 20 et 35 pour mille dans les différentes régions, une valeur clairement faible[4].
La jungle de Calais, bâtie à partir de 2002, évacuée à plusieurs reprises et qui compterait 3 000 personnes au total en juillet 2015[5]. Elle abrite des migrants tentant de pénétrer sur le territoire britannique, essentiellement d'origine afghane, soudanaise, pakistanaise, somalienne et syrienne, mais aussi des réfugiés attendant la fin de leur procédure Dublin, ou des personnes attendant la fin de leur procédure de demande d'asile en France. Ils sont d'au moins 6 901 selon la préfecture, au 19 août 2016[6]. Elle a été évacuée le 24 octobre 2016[7].
Kakuma et Dadaab camps au Kenya. Dadaab est, un temps, le plus grand camp du monde, mais le gouvernement de Kenya voudrait le fermer[8].
Michel Agier, Gérer les indésirables : des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire, Flammarion, Paris, 2008, 349 p. (ISBN978-2-08-210566-8) [1]
Centre de recherche et d'action sociales (CERAS), « Des camps pour les migrants, urgence et suspicion », Projet, janvier 2009, no 308, p. 38-73
Alice Corbet, Nés dans les camps : changements identitaires de la nouvelle génération de réfugiés sahraouis et transformation des camps, École des hautes études en sciences sociales, Paris, 2008, 398 p. (thèse de doctorat d'Anthropologie sociale et ethnologie)
Collectif sous la direction de Michel Agier, Clara Lecadet, Un monde camps, IRD Éditions/La Découverte, 2014 (ISBN978-2-7071-8322-4)
Le Camp des oubliés, film documentaire réalisé par Marie-Christine Courtès et My Linh Nguyen, Grand Angle Productions, 2004, 52 min (DVD)
Les Enfants de l'exil, film documentaire réalisé par Christopher Quinn, Newmarket Films, Culver City, Calif., National Geographic Films, 2007, 90 min (DVD)
La Vie dans les camps de réfugiés, par Marc-Antoine Pérouse de Montclos, conférencier et directeur scientifique, production L'Université de tous les savoirs, distrib. SFRS, CERIMES, 2007, 73 min (DVD)
Le Petit Vietnam, film documentaire réalisé par Philippe Rostan, Filmover Productions, 2006, 52 min (DVD)
↑(en) Koji Sowa, Tsewang Nishikura, and Kiyohiro Maruki, A Report of Two Visits to the Tibetan Refugee Camp in Dharamsala, North India. Diseases and medical programs in all the refugee camps, 1997 Internet, 3 rd World Congress Japan, Health, sur le site du JICEF (Japan International Cultural Exchange Foundation) : « Malnutrition accounts for 40% of deaths of children under five years of age and infant mortality is 162 per 1,000 (...) Since the above information does not represent data from a clinical survey of all the refugee camps, the data do not necessarily accurately reflect the health condition of every camp but they do help us to understand the trends of diseases in the refugee society. Since 1992, the collection of basic clinical data at all the refugee camps, with Delek Hospital at the center, has been in full swing. From now on, data will be recorded by the refugees themselves ».