La ville s'étend sur 27,6 km2[1] à une altitude moyenne de 1 457 mètres[1]. L'agglomération se divise en deux parties :
La partie la plus urbanisée de la ville Basse Dharamsala, plus connue sous le nom de Dharamsala, culmine à 1 240 mètres. On y trouve le plus de commerces et le centre administratif de la ville.
À 9 km de distance par la route (mais à 4 km à pied) depuis la basse Dharamsala, on trouve la ville haute, plus connue sous le nom de McLeod Ganj, située à 1 700 m, il s'agit d'une ville de moins grande importance mais où logent la plupart des réfugiés tibétains.
Il y a aussi autour de la ville de nombreuses forêts dont les espèces prédominantes sont le pin et le cèdre de l'Himalaya.
Climat
Le climat est relativement froid en hiver (0 à 14,5 °C[réf. nécessaire]) et ainsi il ne tombe généralement de la neige que de décembre à février. L'été, les températures oscillent entre 22 °C et 38 °C.
Le riz, le blé et le thé poussent sur différentes terrasses sur les bords de la montagne autour de la ville.
Démographie
Selon le recensement indien de 2015, Dharamsala dénombre 53 543 habitants[1], dont 9 % ont moins de six ans. La majeure partie des habitants sont des hommes (51,5 % ou 1 000 hommes pour 941 femmes)[1]. Le taux d'alphabétisation est de 77 % (hommes : 80 %, femmes : 73 %).
Les langues pratiquées sont le hindî, le himachali et le tibétain.
Économie
Dharamsala est devenue une attraction touristique fréquentée chaque année par 400 000 touristes étrangers et un nombre égal de touristes indiens. Cafés, bars à bière, chambres d'hôte, salles de yoga, salons de tatouage et de perçage côtoient des réclames pour des stages de médecine naturelle, de bouddhisme, de spiritualité. La ville est mal équipée face à l'afflux des visiteurs et l'expansion économique qui en découle : emballages plastiques dans les rues et les ruisseaux, pollution de l'air par les gaz d'échappement des véhicules, adduction d'eau et réseau d'égout n'arrivant plus à suivre[2].
Histoire
Depuis de nombreuses années, le bouddhisme est la religion principale de la région : depuis le VIIe siècle, on recense déjà 50 monastères dans la vallée qui logent près de 2 000 moines. Mais le brahmanisme (branche de l'hindouisme) ainsi que l'islam progressant en Inde portèrent un coup à l'impact et à la présence du bouddhisme dans la région.
À partir de 1848, les Anglais occupèrent le lieu et y installèrent une garnison qui loge aujourd'hui l'armée indienne. McLeod Ganj fut inaugurée durant les années 1850 après que la garnison britannique s'y fut installée. Cette dernière était commandée par le lieutenant gouverneur du PenjabDonald McLeod(en). En 1852, Dharamsala devint le chef-lieu de district de la vallée de Kangra. C'est à cette époque que les Anglais travaillant ou logeant à Delhi firent de Dharamsala un lieu de villégiature en raison de sa simplicité et de son climat plus frais. De ce fait, la ville gagna en activité et en notoriété jusqu'au tremblement de terre de 1905 qui détruisit la plupart des constructions.
Ce séisme très grave entraîna la mort de 20 000 personnes. Toute la région fut ruinée et les Anglais déménagèrent à Shimla, également située dans l'Himachal Pradesh. Encore aujourd'hui, Dharamsala se trouve sur une zone sismique et ressent des vibrations de la terre.
Lieux et monuments
Degree College Dharamshala
Govt College of Teacher Education Dharamsala HP INDIA
Après que le 14edalaï-lamaTenzin Gyatso s'est enfui du Tibet, le Premier ministre indienJawaharlal Nehru lui accorde l'asile le 3 avril 1959 et l'autorise à établir un gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, où des milliers d'exilés tibétains fuyant la répression chinoise s'étaient déjà réfugiés[4]. Depuis, plusieurs milliers de réfugiés tibétains se sont établis dans la ville. La plupart d'entre eux résident dans le haut de Dharamsala (McLeod Ganj), où ils ont établi des monastères, des temples et des écoles. La ville est parfois appelée le « petit Lhassa », en référence à la capitale tibétaine. Elle est devenue une destination touristique importante, avec de nombreux hôtels et restaurants. Le dalaï-lama a lancé une campagne pour rétablir l'indépendance du Tibet, avant de transformer sa lutte en appelant à une réelle autonomie du Tibet[4].
Le gouvernement tibétain en exil a son siège à Gangchen Kyishong (situé entre Dharamsala et McLeod Ganj). En 1959, environ 90 000 Tibétains se sont exilés du Tibet pour échapper aux persécutions religieuses et politiques liées à l'occupation chinoise du Tibet[5]. Tous les ans, environ 3 000 Tibétains fuient durant environ un mois, en hiver, à travers les montagnes de l'Himalaya pour arriver soit au Népal soit au Sikkim. Environ 10 000 d'entre eux vivent à McLeod Ganj.
En 2009, le journaliste américain Mark Magnier décrivait Dharamsala sous les traits d'« une ville d'illusions fanées, de mal du pays, d'intrigues, et de sentiments plus nuancés à l'égard de la Chine que ne pourraient le laisser croire les affiches contre la Chine, les professions de foi anti-Pékin et les boutiques prétendant boycotter tous les produits chinois »[6].
En 2011, le dalaï-lama prend sa retraite politique mais reste basé à Dharamsala, alors qu'il a gagné une renommée internationale pour sa lutte pacifiste, ayant remporté le prix Nobel de la paix en 1989[4].
Galerie
Vue depuis Dharamkot : McLeod Ganj, Basse Dharamsala et la rivière Beas. Œuvre d'Alfred Hallett, 1980
Vue sur la vallée de Dharamsala
Rue principale de McLeod Ganj
Moulins à prière dans le Tsuglagkhang
Voir aussi
Bibliographie
Sandrine Favre et Marine Israël, Dharamsala - Portraits du Tibet en exil, Éditeur Aventures du Bout du Monde, 2005, (ISBN2952056633)
↑ abcd et e(en) « City Profile », sur edharamshala.in, Dharamshala Municipal Corporation, (consulté le ).
↑(en) More on Dharamasala and Tibet, sur le site internet Memie write, 10 février 2011 : « Thanks to Dalai Lama Dharamsala has become a tourist magnet, boasting 400,000 foreign and an equal number of domestic tourists every year. Everywhere one looks, on lamp posts and on walls of small Tibetan run cafes, are advertisements offering Natural Healing, Foot Reflexology, crash courses on Buddhism, Miracles and Instant Spirituality Guest houses, beer bars, Internet cafes and yoga studios mushroomed, unfortunately also tatto and piercing parlors that sell under-the-counter drug paraphernalia. […] Dharamsala is ill-equipped to deal with the multifold problems of rapid commercial growth : imperishable garbage, a direct product of Western consumer goods, litters the streets and clogs up streams ; diesel fumes from hordes of tourist vehicles poison the local populace and the sanitation system's at breaking point under the weight of expansion. »
↑Nathalie Gyatso, Gonkar Gyatso: la peinture tibétaine en quête de sa propre modernité, Editions L'Harmattan, 2005, (ISBN2747589803) p. 11 : « Après l'entrée de la Chine au Tibet, revendiqué comme une partie intégrante de la 'mère Patrie', et son occupation provoquant l'exil de quelque 90 000 Tibétains à la suite de la fuite du Dalai-lama »
↑(en) Mark Magnier, Tibetan exiles in Dharamsala, India, settle in with disillusionment, part 1, Los Angeles Times, 2010-09-22 : « But it's also become a town of tarnished illusions, homesickness, intrigue and a more nuanced view of China than one might expect from the anti-China posters, anti-Beijing testimonials and shops claiming to shun all Chinese products ».