Camp de Hamburg-Bullenhuser Damm

Camp de Hamburg-Bullenhuser Damm
Bullenhuserdamm.JPG
L'Ă©cole de Bullenhuser Damm.
Présentation
Nom local Hambourg-Rothenburgsort
Type Kommando de travail
Gestion
Date de création Novembre 1944
Créé par SS
Géré par Neuengamme
Dirigé par SS Oberscharführer

Ewald Jauch

Date de fermeture 9-11 avril 1945
Fermé par SS
Victimes
Type de détenus 600 hommes
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Allemagne nazie Allemagne nazie
RĂ©gion Land de Hambourg
Localité Port de Hambourg
CoordonnĂ©es 53° 32′ 07″ nord, 10° 02′ 32″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Hambourg
(Voir situation sur carte : Hambourg)
Camp de Hamburg-Bullenhuser Damm
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Camp de Hamburg-Bullenhuser Damm

Le camp de Hambourg-Bullenhuser Damm est une unitĂ© de travail forcĂ© dĂ©pendant du camp de concentration de Neuengamme, logĂ©e dans une ancienne Ă©cole et mise Ă  la disposition de l’entreprise Deutsche Erd- und Steinwerke GmbH, appartenant Ă  la SS, pour des travaux de reconstruction dans le quartier sinistrĂ© de Hambourg-Rothenburgsort. Le site est tristement cĂ©lèbre pour avoir Ă©tĂ© le théâtre, après l'Ă©vacuation du kommando et Ă  quelques heures d'intervalle, de deux massacres : celui de vingt enfants juifs prĂ©cĂ©demment soumis Ă  des expĂ©rimentations mĂ©dicales et celui de vingt-quatre prisonniers russes.

Panneau d'information rappelant le Kommando et les massacres à l'entrée de l'école du Bullenhuser Damm.

Contexte

A partir de 1942, le cours de la guerre oblige l’Allemagne nazie à enrôler de nouvelles classes de conscrits qui laissent un vide dans les chaînes de production. Pour compenser ces pertes, les autorités mobilisent d’abord la population féminine, puis des travailleurs forcés étrangers, et finalement la population concentrationnaire. Moyennant finances, la SS organise la mise à disposition des déporté(e)s, soit en installant des entreprises à l'intérieur des camps de concentration, soit en détachant des unités de travail forcé dans des ateliers ou sur des chantiers (Kommandos extérieurs) . Sur la durée de la guerre, Neuengamme administre ainsi dans toute l'Allemagne et jusque dans les îles anglo-normandes, près de 90 kommandos extérieurs (60 masculins et 24 féminins) qui restent rattachés à leur camp d'origine. La gestion de la main-d'œuvre concentrationnaire donne lieu à d'incessants transferts de détenu(e)s qui empêchent parfois de reconstituer un état des lieux précis des effectifs et des pertes[1].

Création

En novembre 1944, la SS installe, pour l’entreprise de terrassement Deutsche Erd- und Steinwerke GmbH, un kommando extérieur dans l’école de Bullenhuser Damm, mise à sa disposition par la ville de Hambourg, dans le quartier sinistré de Rothenburgsort[2],[1].

Travail forcé

Fin novembre 1944, un premier contingent de déportés, pour la plupart originaires de Pologne et d’Union soviétique, doit transformer l’école en camp de travail[2],[1].

Les détenus doivent ensuite exécuter des travaux de construction, en recyclant les décombres des quartiers bombardés par les alliés, afin d’en tirer des plaques de béton et des pierres[2],[1].

L’entreprise a demandé à la SS de lui fournir un millier de travailleurs. En mars 1945, un rapport médical fait état de 592 hommes[2],[1].

Le camp est placé sous la responsabilité du SS Oberscharführer Ewald Jauch[2],[1].

Monument à la mémoire des prisonniers soviétiques assassinés dans l'école de Bullenhuser Damm.

Évacuation

Entre le 9 et le 11 avril 1945, la SS évacue le camp et transfère les déportés au camp de Sandbostel[2],[1].

Massacre

René Quenouille, médecin et résistant français. Déporté à Neuengamme, il est pendu à Bullenhuser Damm après le massacre des enfants.

Dans la nuit du 20 au 21 avril 1945, l’école de Bullenhuser Damm, évacuée dix jours auparavant, est le théâtre d’un massacre. Vingt enfants juifs sur lesquels Kurt Heißmeyer, un médecin SS de Neuengamme, a effectué des expériences médicales, sont pendus dans la cave de l’école. Quatre détenus faisant fonction d'infirmiers, deux néerlandais et deux français, qui s’étaient occupés des enfants, sont pendus avec eux. Quelques heures plus tard, 24 prisonniers soviétiques du camp de Spaldingstrasse sont amenés sur le site et exécutés[2],[3],[4],[5]

MĂ©morial

La ville de Hambourg fait poser, en 1963, une plaque commémorative à l’entrée du bâtiment scolaire. En 1980, l’école est rebaptisée du nom de Janusz Korczak. Depuis 1987, une vaste fresque intitulée 21 avril 1945, 5 heures du matin, œuvre du peintre brêmois Jürgen Waller représente la cave de l’école au matin qui suivit l’assassinat des enfants. En 1985, une roseraie mémorielle conçue par l’artiste hambourgeoise Lili Fischer, est inaugurée. En 1995, près de l’entrée, les autorités soviétiques ont fait installer une sculpture en bronze de l’artiste Anatoli Mosjitschulk, à la mémoire des prisonniers soviétiques assassinés[2],[6].

Références

  1. ↑ a b c d e f et g (en) Geoffrey P. Megargee, The United States Holocaust Memorial Museum Encyclopedia of Camps and Ghettos, 1933–1945: Volume I: Early Camps, Youth Camps, and Concentration Camps and Subcamps under the SS-Business Administration Main Office (WVHA), Indiana University Press, (ISBN 978-0-253-00350-8, lire en ligne)
  2. ↑ a b c d e f g et h « Liste des camps extĂ©rieurs Â», sur www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de (consultĂ© le )
  3. ↑ Detlef Garbe, « L’évacuation du camp de Neuengamme et de ses Kommandos au printemps 1945 Â», En Jeu. Histoire et mĂ©moires vivantes, vol. 4, no 4,‎ (ISSN 2269-2347, DOI 10.34745/numerev_1474, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. ↑ (en) Patricia Heberer, Children during the Holocaust, Rowman Altamira, (ISBN 978-0-7591-1986-4, lire en ligne)
  5. ↑ (en) Klaus Neumann, Shifting Memories: The Nazi Past in the New Germany, University of Michigan Press, (ISBN 978-0-472-08710-5, lire en ligne)
  6. ↑ (en) Rosie Whitehouse, The Holocaust: A Guide to Europe's Sites, Memorials and Museums, Bradt Travel Guides, (ISBN 978-1-80469-302-5, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes