Localisée au centre-est du département, la commune fait partie de la petite région agricole « la Grande Sologne », vaste étendue de bois et de prés aux récoltes médiocres. Avec une superficie de 295 ha en 2017, la commune fait partie des 4 communes les moins étendues du département.
L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels qui occupent la quasi-totalité du territoire communal. Un espace naturel d'intérêt est présent sur la commune : un site natura 2000.
Dans le cadre de la Convention européenne du paysage, adoptée le et entrée en vigueur en France le , un atlas des paysages de Loir-et-Cher a été élaboré en 2010 par le CAUE de Loir-et-Cher, en collaboration avec la DIREN Centre (devenue DREAL en 2011), partenaire financier[8]. Les paysages du département s'organisent ainsi en huit grands ensembles et 25 unités de paysage[Note 1],[9]. La commune fait partie de l'unité de paysage de « la Grande Sologne », dans la Sologne[10].
À l'échelle régionale, le très important taux de boisement de la Sologne en fait une sorte de gigantesque île de verdure au cœur d'un océan de cultures, entre Beauce et Champagne Berrichonne. La Grande Sologne, localisée au sud-est, entre les vallées de la Loire et du Cher, occupe à elle seule un tiers environ du Loir-et-Cher. Elle déborde ses limites en s'étendant sur le Loiret et le Cher, rejoignant la Forêt d'Orléans au nord-est et couvrant la plus grande partie du coude de la Loire jusqu'aux portes de Bourges, au sud[11].
L'altitude du territoire communal varie de 74 mètres à 89 mètres[12],[13].
Hydrographie
La commune est drainée par le Beuvron (1,951 km), la Bonne Heure (2,034 km) et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 10,6 km de longueur totale[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 649 mm, avec 10,9 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[17]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Cheverny à 8 km à vol d'oiseau[19], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 675,8 mm[20],[21]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[22].
Milieux naturels et biodiversité
Sites Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones spéciales de conservation (ZSC) et de Zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles. L'objectif est de promouvoir une gestion adaptée des habitats tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales de chaque État membre. Les activités humaines ne sont pas interdites, dès lors que celles-ci ne remettent pas en cause significativement l'état de conservation favorable des habitats et des espèces concernés[23]. Une partie du territoire communal est incluse dans le site Natura 2000[24] :
la « Sologne », d'une superficie de 346 184 ha[25].
Urbanisme
Typologie
Au , Bracieux est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[26].
Elle est située hors unité urbaine[6]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Blois, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[6]. Cette aire, qui regroupe 78 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[27],[28].
Occupation des sols
L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels (96,8 %). La répartition détaillée ressortant de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover millésimée 2012 est la suivante :
terres arables (11,6 %),
cultures permanentes (0,6 %),
zones agricoles hétérogènes (15,4 %),
prairies (3,5 %),
forêts (65,2 %),
milieux à végétation arbustive ou herbacée (0,7 %),
zones urbanisées (1 %),
espaces verts artificialisés non agricoles (0,5 %),
zones industrielles et commerciales et réseaux de communication (1,7 %),
eaux continentales (0,5 %)[14].
Le territoire est marqué par un tissu urbain dense, maillé par un vaste réseau de voiries, où l'agriculture est toujours présente et apporte une harmonie dans le paysage urbain. À l'échelle de l'unité géographique « Cœur d'agglomération », qui regroupe neuf communes, dont La Chaussée-Saint-Victor, la consommation d'espaces agricoles et naturels pour répondre aux besoins de développement a été soutenue. 64,4 % des aménagements (logements, équipements, entreprises) ont été réalisés sur de nouveaux terrains, soit 252 hectares entre 2002 et 2015. La part des aménagements en densification est la plus importante de l'agglomération: 35,6 % des aménagements ont été réalisés dans des espaces libres ou en friche de l'espace urbain[29].
Planification
La loi SRU du a incité fortement les communes à se regrouper au sein d'un établissement public, pour déterminer les partis d'aménagement de l'espace au sein d'un SCoT, un document essentiel d'orientation stratégique des politiques publiques à une grande échelle. La commune est dans le territoire du SCOT du Blésois, approuvé en 2006 et révisé en juillet 2016[30].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Bracieux en 2016 en comparaison avec celle du Loir-et-Cher et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi la faible proportion des résidences secondaires et logements occasionnels (6,2 %) par rapport au département (18 %) et à la France entière (9,6 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 66,8 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (64,7 % en 2011), contre 68,1 % pour le Loir-et-Cher et 57,6 pour la France entière.
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
6,2
18
9,6
Logements vacants (en %)
13,9
7,5
8,1
Risques majeurs
Le territoire communal de Bracieux est vulnérable à différents aléas naturels : du Beuvron), climatiques (hiver exceptionnel ou canicule), mouvements de terrains ou sismique (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque technologique : le risque nucléaire[36],[37].
Risques naturels
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont liés au retrait-gonflement des argiles[36]. Le phénomène de retrait-gonflement des argiles est la conséquence d'un changement d'humidité des sols argileux. Les argiles sont capables de fixer l'eau disponible mais aussi de la perdre en se rétractant en cas de sécheresse[38]. Ce phénomène peut provoquer des dégâts très importants sur les constructions (fissures, déformations des ouvertures) pouvant rendre inhabitables certains locaux. La carte de zonage de cet aléa peut être consultée sur le site de l'observatoire national des risques naturels Georisques[39].
Un atlas des zones inondables du Beuvron est établi en décembre 2003. Les crues historiques du Beuvron sont celles de 1856, de 1910 et de 1936-1937. Le débit de la crue de référence varie ainsi entre 60 et 160 m3/s selon les sections[40].
Risques technologiques
La totalité du territoire de la commune peut être concernée par le risque nucléaire. En cas d'accident grave, certaines installations nucléaires sont susceptibles de rejeter dans l'atmosphère de l'iode radioactif. Or la commune se situe partiellement à l'intérieur du périmètre de 20 km du Plan particulier d'intervention de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux. À ce titre les habitants de la commune, comme tous ceux résidant dans le périmètre proche de 20 km de la centrale ont bénéficié, à titre préventif, d'une distribution de comprimés d'iode stable dont l'ingestion avant rejet radioactif permet de pallier les effets sur la thyroïde d'une exposition à de l'iode radioactif. En cas d'incident ou d'accident nucléaire, des consignes de confinement ou d'évacuation peuvent être données et les habitants peuvent être amenés à ingérer, sur ordre du préfet, les comprimés en leur possession[41],[42].
Toponymie
Forme ancienne de Bracieux : Bracoelum[43] en 1175.
Du Gaulois*bracu ( plus exactement *brakus, brakōs) qui a d’abord désigné un « fond de vallée humide » puis un « marais »[44]. Bracieux est un ancien *bracu au diminutif pluriel *braceolos.
Histoire
De l'Antiquité à l'époque moderne
Bracieux depuis l'Antiquité s'est positionné comme village d'accueil et de commerce.
Elle est traversée par la voie romaine de Toulouse à Blois, viaIssoudun, et par le chemin des bœufs qui allaient de Poitiers à Paris. Au XVIe siècle, le commerce y est florissant, avec de nombreux marchés, dont certains noms de rue témoignent.
Révolution française et Empire
Nouvelle organisation territoriale
Le décret de l'Assemblée nationale du décrète qu'« il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne »[45], mais ce n'est qu'avec le décret de la Convention nationale du 10 brumaire an II () que la paroisse de Bracieux devient formellement « commune de Bracieux »[45],[46].
En 1790, dans le cadre de la création des départements, la municipalité est rattachée au canton de Bracieux et au district de Blois[46]. Les cantons sont supprimés, en tant que découpage administratif, par une loi du , et ne conservent qu'un rôle électoral, permettant l'élection des électeurs du second degré chargés de désigner les députés[47],[48]. La Constitution du 5 fructidor an III, appliquée à partir de vendémiaire an IV (1795) supprime les districts, considérés comme des rouages administratifs liés à la Terreur, mais maintient les cantons qui acquièrent dès lors plus d'importance en retrouvant une fonction administrative[47]. Enfin, sous le Consulat, un redécoupage territorial visant à réduire le nombre de justices de paix ramène le nombre de cantons en Loir-et-Cher de 33 à 24[49]. Bracieux est alors rattachée au canton de Bracieux et à l'Arrondissement de Blois par arrêté du 5 vendémiaire an X ()[50],[46],[51]. Cette organisation va rester inchangée pendant près de 150 ans.
Époque contemporaine
Entre le et le , plus de 3 100 réfugiés espagnols, fuyant l'effondrement de la république espagnole devant Franco, arrivent dans le Loir-et-Cher. Devant l'insuffisance des structures d'accueil (les haras de Selles-sur-Cher sont notamment utilisés), 47 villages sont mis à contribution[52], dont Bracieux[53]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants, sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, le ravitaillement, s'il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[54]. Au printemps et à l'été, les réfugiés sont regroupés à Bois-Brûlé (commune de Boisseau)[55].
Le conseil municipal de Bracieux, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel plurinominal avec prime majoritaire[59]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges au conseil municipal est de 15. Le maire, à la fois agent de l'État et exécutif de la commune en tant que collectivité territoriale, est élu par le conseil municipal au scrutin secret lors de la première réunion du conseil suivant les élections municipales, pour un mandat de six ans, c'est-à-dire pour la durée du mandat du conseil[60].
L'organisation de la distribution de l'eau potable, de la collecte et du traitement des eaux usées et pluviales relève des communes. La compétence eau et assainissement des communes est un service public industriel et commercial (SPIC)[63].
Alimentation en eau potable
Le service d'eau potable comporte trois grandes étapes : le captage, la potabilisation et la distribution d'une eau potable conforme aux normes de qualité fixées pour protéger la santé humaine[64]. En 2019, la commune est membre de la communauté de communes du Grand Chambord qui assure le service en régie dont le contrat arrive à échéance le [65].
Assainissement des eaux usées
En 2019, la gestion du service d'assainissement collectif de la commune de Bracieux est assurée par la communauté de communes du Grand Chambord qui a le statut de entreprise privée[66].
Une station de traitement des eaux usées est en service au sur le territoire communal[67] :
« Les Bourbons », un équipement utilisant la technique du lagunage naturel, avec prétraitement, dont la capacité est de 1 350 EH[68].
L'assainissement non collectif (ANC) désigne les installations individuelles de traitement des eaux domestiques qui ne sont pas desservies par un réseau public de collecte des eaux usées et qui doivent en conséquence traiter elles-mêmes leurs eaux usées avant de les rejeter dans le milieu naturel[69]. La communauté de communes du Grand Chambord assure pour le compte de la commune le service public d'assainissement non collectif (SPANC), qui a pour mission de vérifier la bonne exécution des travaux de réalisation et de réhabilitation, ainsi que le bon fonctionnement et l'entretien des installations[70].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[74]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[75].
En 2021, la commune comptait 1 331 habitants[Note 3], en évolution de +2,86 % par rapport à 2015 (Loir-et-Cher : −1,36 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 25,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 41,2 % la même année, alors qu'il est de 31,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 599 hommes pour 705 femmes, soit un taux de 54,06 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,45 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[78]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
2,5
90 ou +
6,7
12,8
75-89 ans
18,3
20,4
60-74 ans
21,0
19,2
45-59 ans
17,6
15,5
30-44 ans
14,8
13,1
15-29 ans
9,6
16,4
0-14 ans
12,0
Pyramide des âges du département de Loir-et-Cher en 2021 en pourcentage[79]
Le secteur du commerce, transports et services divers est prépondérant sur la commune (95 entreprises sur 144).
Sur les 144 entreprises implantées à Bracieux en 2016, 95 ne font appel à aucun salarié, 39 comptent 1 à 9 salariés, 4 emploient entre 10 et 19 personnes.3 emploient entre 20 et 49 personnes.
Agriculture
En 2010, aucune orientation technico-économique de l'agriculture ne se dégage sur la commune[85]. Le département a perdu près d'un quart de ses exploitations en 10 ans, entre 2000 et 2010 (c'est le département de la région Centre-Val de Loire qui en compte le moins)[86]. Cette tendance se retrouve également au niveau de la commune où le nombre d'exploitations est passé de 8 en 1988 à 0 en 2000[85].
Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des exploitations agricoles de Bracieux, observées sur une période de 22 ans :
Évolution de l'agriculture à Bracieux (41) entre 1988 et 2010.
La Vieille Halle date de la fin du XVIe siècle (elle a été aussi utilisée comme refuge pendant la guerre). Aujourd'hui, elle sert à des manifestations culturelles.
L'église de Saint-Nicaise est fondée au Moyen Âge[91]; elle est ensuite agrandie au XVIIe siècle et restaurée à la fin du XIXe siècle ; la plus vieille de ses cloches date 1780.
Manifestations
La Foire aux antiquaires a lieu depuis 1965, à la Pentecôte et en octobre.
La Fête des Guernazelles ayant lieu, le plus souvent, début août.
Spécialité culinaire
Terrine de Guernazelles (une terrine de grenouilles).
Porthos, personnage de roman créé par Alexandre Dumas, dans Les Trois Mousquetaires ; son nom complet « M. Porthos du Vallon de Bracieux de Pierrefonds » et son titre, « baron de Bracieux et de Pierrefonds » ne sont mentionnés en entier qu'au chapitre 12 de Vingt ans après ; la communauté de Bracieux lui a dédié un monument qui se trouve entre l'église et le camping municipal.
Galerie
Le clocher de Saint-Nicaise.
Traversée de la ville par la D 923.
Notes et références
Notes
↑Une unité de paysage est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑L'Unité gros bétail alimentation totale (UGBTA) est une unité employée pour pouvoir comparer ou agréger des effectifs animaux d'espèces ou de catégories différentes (par exemple, une vache laitière = 1,45 UGBTA, une vache nourrice = 0,9 UGBTA, une truie-mère = 0,45 UGBTA).
↑Répertoire géographique des communes (RGC) 2015. En 2016, le RGC a été remplacé par la base Admin Express qui ne comporte plus que l'altitude moyenne de la commune, les altitudes minimale et maximale pouvant être trouvées par un système d'information géographique.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Claude Motte, Isabelle Séguy & Christine Théré, avec la collaboration de Dominique Tixier-Basse, Communes d'hier, communes d'aujourd'hui : Les communes de la France métropolitaine, 1801-2001. Dictionnaire d'histoire administrative, Paris, Institut National d'Études Démographiques,, , 408 p. (ISBN978-2-7332-1028-4, lire en ligne)