Berville-sur-Mer se trouve sur les bords de l'estuaire de la Seine, largement en amont du pont de Normandie. Cependant, étant localisée avant le point de confluence de la Risle et de la Seine, elle est officiellement située au bord de la mer, depuis une ordonnance de Napoléon Ier. Toutefois, au sens de la Loi littoral (1986), elle ne fait pas partie des communes littorales de France.
Enfin, la commune (et donc le département de l'Eure, en cet endroit) présente la particularité de s'étendre également sur la rive Nord de la Seine, par une bande de terre triangulaire d'environ 500 mètres de large en son sommet sur environ 2 km de long[2],[3]. Cette particularité a été utilisée comme élément de l'intrigue par l'auteur de romans policiers Ian Manook pour l'un des romans de son héros Yeruldelgger.
Le sentier de grande randonnée 224 Chemin de la vallée de la Risle part ou aboutit de Berville-sur-Mer (relie Verneuil-sur-Avre par Pont-Audemer, Brionne, Beaumont-le-Roger et Rugles).
Hydrographie
La commune est arrosée par la Vilaine, un ruisseau qui se jette dans le canal de Retour d'Eau[5].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[7]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays d’Auge, Lieuvin et Roumois, moins directement soumis aux flux océaniques et connaissant toutefois des précipitations assez marquées en raison des reliefs collinaires qui favorisent leur formation[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 874 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Boulleville à 7 km à vol d'oiseau[9], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 851,2 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Au , Berville-sur-Mer est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Havre, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[14]. Cette aire, qui regroupe 116 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].
La commune, bordée par l'estuaire de la Seine, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[17]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (46 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (46 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (26,5 %), eaux maritimes (24,9 %), terres arables (19,5 %), forêts (19,2 %), zones urbanisées (9,8 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme à finale latinisée Bervilla en 1077 (obituaire de Lisieux), Bervilla super Secanam en 1234 (cartulaire de Jumiéges ), Berville sur Seine en 1738, Saint-Mélaigne-de-Berville en 1868 (annuaire de l’association normande)[20].
Composé en -ville au sens ancien de « domaine rural », précédé du nom de personne germanique Bero[21]. Il s'agit d'un hypocoristique de l'anthroponyme germanique Bern de *beran « ours » (cf. allemand Bär, anglais bear « ours »).
Au Moyen Âge, Berville était certainement un port d'une certaine importance car on a retrouvé des restes de murailles de 80 cm d'épaisseur construites en silex mêlé de pierres.
L'activité principale de Berville à partir du Moyen Âge est essentiellement la pêche. En 1760, les vases environnantes bloquèrent le port. Elles furent totalement déblayées en 1812.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].
En 2021, la commune comptait 682 habitants[Note 2], en évolution de −1,87 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Berville-sur-mer compte deux édifices inscrits au titre des monuments historiques :
L'église Saint-Melaine (XIIIe) Inscrit MH (1928)[29]. Le chœur date du XIIIe siècle et la nef du XIVe siècle. Successivement, plusieurs séries de travaux sont entreprises : construction de la tour clocher par Dupuis architecte de Pont-Audemer (1855 et 1856), construction d'une sacristie orientale (1873 à 1876) et travaux de démolition et restauration (1890 et 1891) ;
Un manoir du XVIIIe siècle au lieu-dit Le MarolletInscrit MH (1971)[30]. Sont inscrites : les façades et les toitures du manoir ainsi que du pigeonnier, le salon, la salle à manger et le bureau du rez-de-chaussée avec leurs boiseries. L'édifice est aussi désigné sous le château de Berville-sur-Mer, ancienne propriété de la famille de Saint-Albon[31]. Ce manoir a été habité par Jacques Rueff .
Par ailleurs, la commune compte sur son territoire plusieurs monuments inscrits à l'inventaire général du patrimoine culturel :
Le manoir de la Pommeraye (XVIIIe et XXe)[32]. Ce manoir, ancienne propriété de la famille Houel de la Pommeraye, est situé à proximité du hameau de Carbec dans la commune de Fatouville-Grestain. Il subsiste un des deux pavillons carrés de brique du XVIIe siècle. Le manoir, construit au XVIIIe siècle, a été détruit en 1912. Il a été remplacé vers 1916 par le château actuel à pans de bois. Le lavoir et le moulin ont été détruits ;
L'ancienne carrière du mont Courel à Berville-sur-mer et à Fatouville-Grestain[47].
Le mont Courel est un promontoire allongé et crayeux d'une altitude de 80 m situé entre les basses vallées de la Risle et de la Vilaine[5], surplombant l'estuaire de la Seine. Il s'étend également sur la commune de Fatouville-Grestain. Diverses végétations recouvrent ce site :
des petites pelouses maigres de recolonisation qui disparaissent peu à peu au profit de la Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) et de l'Origan vulgaire (Origanum vulgare) ;
une végétation hygrophile où quelques espèces se développent comme le très rare Epipactis des marais (Epipactis palustris) ;
des pelouses marnicoles où pousse l'Orobanche sanglante (Orobanche gracilis).
Par ailleurs, des éboulis permettent la présence de la Digitale jaune (Digitalis lutea), de la Blackstonie perfoliée (Blackstonia perfoliata) et de la Laîche glauque (Carex flacca). L'Argousier (Hippophae rhamnoides subsp. rhamnoides) est également présent.
Quant aux versants de la vallée de la Vilaine, ils sont constitués de sous-bois à Fragon (Ruscus aculeatus) qui abritent des espèces thermophiles comme l'Iris fétide (Iris foetidissima) ou la Garance voyageuse (Rubia peregrina).
Enfin, du point de vue faunistique, le milieu est propice à la reproduction de quelques espèces d'oiseaux telles que le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) ou le Choucas des tours (Corvus monedula).
La majeure partie de cette ZNIEFF est occupée par une saulaie-bétulaie sur sable et par des fourrés dunaires à argousiers. Leur localisation sur les alluvions récentes de la Seine font de cette zone un site naturel quasiment unique en Normandie. Ce milieu est complété par des canaux, des mares, des prairies humides pâturées, des phragmitaies, des petits secteurs de dunes fixées et des mégaphorbiaies.
Du point de vue faunistique, est à relever la présence d'orthoptères dont notamment la Courtillière (Gryllotalpa gryllotalpa) et le Tétrix des vasières (Tetrix ceperoi) et de papillons dont certaines espèces très rares, voire protégées au niveau national (le Sphinx de l'épilobe (Proserpinus proserpina), Euxoa cursoria, Parastichtis suspecta, Apamea oblonga, Chorthodes extrema, Arenostola phragmitidis, Chilodes maritimus, etc.).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 18.
↑François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN2-7084-0067-3, OCLC9675154), p. 65.
↑Le varech, du normand warec, werec signifiant épave, est d'origine anglo-scandinave. Jusqu'au Moyen Âge, le varech ne désigne pas seulement l'algue, comme aujourd'hui, mais tout ce que rejette la mer sur la côte comme les poissons, les baleines, les épaves de toutes sortes et autres.