Bernard Chevalier, né le à Loudun et mort le à Tours, est un historien français, spécialiste des villes à la fin du Moyen Âge et en particulier de celle de Tours.
Il effectue sa carrière à l'université de Tours, qu'il préside de 1973 à 1976.
Biographie
Bernard Chevalier est né le à Loudun[1],[2]. Il est issu d'une famille originaire de Sepmes, en Indre-et-Loire ; son arrière-grand-père René Chevalier a été maire de cette commune de 1865 à 1876. Bernard Chevalier, héritier de la demeure familiale y revient régulièrement[3]. Il fait des études d'histoire à la Sorbonne et obtient l’agrégation d’histoire en 1947[2].
Universitaire
En 1956, il devient assistant en histoire du Moyen Âge à la faculté des lettres de Poitiers. À partir de 1964, il effectue sa carrière universitaire à Tours. Il est d'abord chargé d’enseignement au Collège littéraire universitaire de Tours, qui devient en 1966 une faculté des lettres et sciences humaines[2] et donne naissance à l'université de Tours en 1970[4]. Professeur des universités en histoire médiévale, il est président de l’université François-Rabelais de Tours de 1973 à 1976[2].
Bernard Chevalier soutient sa thèse en 1972 à l'Université Paris-Sorbonne et obtient le titre de docteur es-lettres avec mention très honorable[2],[8]. Cette thèse est publiée en 1975 sous le titre Tours, ville royale (1356-1520). La période étudiée débute par la réunion dans la même enceinte des deux noyaux urbains de Tours et se termine par le départ de la cour royale, qui retourne vers Paris. Bernard Chevalier décrit les transformations de la ville, qui passe du statut de « bonne ville » à celui de « capitale »[9],[10],[11],[12],[13]. Cet ouvrage reçoit le Prix Gobert décerné par l'Académie des inscriptions et belles-lettres[14].
Bernard Chevalier publie en 1982 un ouvrage de synthèse consacré aux bonnes villes en France. Il y met notamment en avant les aspects démographiques[15].
En 1985, Bernard Chevalier dirige la publication d'une Histoire de Tours primée par l'Académie française[16]. Ce volume est salué comme « une grande réussite »[17]. Selon Jean-Pierre Leguay, « Il nous a semblé que ce volume était un des meilleurs d'une collection connue pour sa qualité et sa diversité. »[18].
Autres ouvrages
Bernard Chevalier dirige différents ouvrages collectifs couvrant la fin du Moyen Âge et les débuts de la Renaissance, sur l'anthoponymie[19], les réformes religieuses[20],[21],[22] et la France[23].
Bernard Chevalier met ses convictions chrétiennes au service de plusieurs mouvements humanitaires. Il est, en 1971, cofondateur de la communauté Emmaüs en Touraine et devient, par la suite, secrétaire national du mouvement Emmaüs en France. Il s'implique, de 1953 à 1979, dans le mouvement Pax Christi et siège au conseil d'administration d'Habitat et Humanisme[26].
Tours, ville royale (1356-1520) : Origine et développement d'une capitale à la fin du Moyen Âge, Paris-Louvain, Vander-Nauwelaerts, coll. « Publications de la Sorbonne / N. S. Recherches » (no 14), , 634 p.[9],[10],[11],[12],[13].
Les bonnes villes de France du XIVe au XVIe siècle, Paris, Aubier, coll. « Collection historique », , 346 p. (ISBN9782700702910, lire en ligne)[15].
Guillaume Briçonnet (v. 1445-1514) : Un cardinal-ministre au début de la Renaissance, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 446 p. (ISBN2753501556)[24],[25].
Direction d'ouvrages collectifs
Bernard Chevalier (dir.), Histoire de Tours, Toulouse, Privat, coll. « Univers de la France et des pays francophones », , 423 p.[17],[18].
Bernard Chevalier et Philippe Contamine (dir.), La France de la fin du XVe siècle : Renouveau et apogée, Paris, Éditions du CNRS, coll. « Colloques internationaux du CNRS », , 394 p. (ISBN9782222036128, lire en ligne)[23].
Bernard Chevalier et Robert Sauzet (dir.), Les Réformes, enracinement socio-culturel : XXVe colloque international d'études humanistes. Tours, 1er- 13 juillet 1982, Paris, Éditions de La Maisnie, , 452 p. (ISBN9782857071686)[20],[21],[22].
Bernard Chevalier et Monique Bourin (dir.), Genèse médiévale de l'anthroponymie moderne. : Études d'anthroponymie médiévale (Ie et IIe rencontres, Azay-le-Ferron), Tours, Publications de l'université de Tours, , 251 p.[19].
Bernard Chevalier (éd.), Les pays de la Loire moyenne dans le Trésor des chartes : Berry, Blésois, Orléanais, Touraine, 1350-1502 (Archives nationales, JJ 80-235), Paris, Editions du C.T.H.S, coll. « Collection de documents inédits sur l'histoire de France, Section d'histoire médiévale et de philologie / série in-8° » (no 22), , 644 p.[29],[30].
↑Pascale Nivelle, « Maurice, un condamné à mort s'évade dans le passé. Détenu à perpétuité, il a soutenu sa thèse d'histoire », Libération, (lire en ligne).
↑Jean-Michel Dumay, « Il était une fois… Le retour à la vie de Philippe Maurice, ex-condamné à mort », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bPhilippe Contamine, « Bernard Chevalier, Tours ville royale (1356-1520). Origine et développement d'une capitale à la fin du Moyen Age », Annales ESC, vol. 33, no 3, , p. 533–538 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bRobert Favreau, « Bernard Chevalier. Tours, ville royale (1356-1520). Origine et développement d'une capitale à la fin du Moyen Age. Louvain et Paris, Vander-Nauwelaerts, 1975. In-8°, 634 pages, tableaux et graphiques, cartes et plans. (Publications de la Sorbonne. N. S. Recherches, 14 Université de Paris-IV). », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 135, no 2, , p. 398–400 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b(en) David Nicholas, « Tours ville royale (1356-1520): Origine et développement d'une capitale à la fin du moyen âge . Bernard Chevalier », Speculum, vol. 52, no 4, , p. 943–945 (ISSN0038-7134 et 2040-8072, DOI10.2307/2855401, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bArlette Higounet-Nadal, « Bernard Chevalier. Les bonnes villes de France du XIVe au XVIe siècle, 1982 », Annales de Démographie Historique, vol. 1983, no 1, , p. 403 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bClaudia Maas-Chauveau, « Monique Bourin, Bernard Chevalier (éds), Genèse médiévale de l'anthroponymie moderne. Études d'anthroponymie médiévale (Ie et IIe rencontres, Azay-le-Ferron), 1989 », Nouvelle revue d'onomastique, vol. 15, no 1, , p. 262–263 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bFrançois Laplanche, « Bernard Chevalier et Robert Sauzet (études réunies par), Les Réformes. Enracinement socio-culturel », Annales ESC, vol. 42, no 1, , p. 169–170 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bJean Quéniart, « Les réformes. Enracinement socio-culturel. , par Bernard Chevalier et Robert Sauzet », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 93, no 2, , p. 239–240 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bAnne-Marie Cocula, « Les « Réformes » dans le Midi de la France : Les Réformes, enracinement socio-culturel, Éditions de la Maisnie, Paris, 1985 », Annales du Midi, vol. 98, no 174, , p. 269–270 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bRaymond Van Uytven, « La France de la fin du XVe siècle. Renouveau et apogée. Colloque international du Centre National de la Recherche Scientifique. Actes publiés sous la direction de Bernard Chevalier et Philippe Contamine », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 65, no 4, , p. 885–886 (lire en ligne, consulté le ).
↑Jean-Pierre Leguay, « Mélanges offerts à Bernard Chevalier : Villes, bonnes villes, cités et capitales. Presses de l'université de Tours, 1989, 420 p. », Revue Historique, vol. 284, no 2 (576), , p. 473–474 (ISSN0035-3264, lire en ligne, consulté le ).
↑Alain Dierkens, « Villes, bonnes villes, cités et capitales. Études d'histoire urbaine (XIIe – XVIIIe siècle) offertes à Bernard Chevalier. Textes réunis par Monique Bourin », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 71, no 4, , p. 992–994 (lire en ligne, consulté le ).
↑Dominique Vondrus-Reissner, « Les pays de la Loire moyenne dans le Trésor des chartes : Berry, Blésois, Orléanais, Touraine, 1350-1502 (Archives nationales, JJ 80-235), édité par Bernard Chevalier (Paris : Editions du C.T.H.S., 1993 ; in-8°, IX-644 pages [Collection de documents inédits sur l'histoire de France, Section d'histoire médiévale et de philologie, série in-8°, 22]). », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 153, no 1, , p. 236 (lire en ligne, consulté le ).
↑Mathieu Arnoux, « Bernard Chevalier, Les pays de la Loire moyenne dans le Trésor des chartes. Berry, Blésois, Chartrain, Orléanais, Touraine, 1350-1502 (Archives nationales, JJ 80-235), Paris, éd. du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 1993, «coll. de documents inédits sur l'histoire de France, série in-8°, vol. 22» », Histoire & Sociétés Rurales, vol. 2, no 1, , p. 255 (lire en ligne, consulté le ).