Le , une cinquantaine de pick-up cernent la zone où Shekau s'est retranché[4]. Des négociations sont engagées et durent pendant plusieurs heures[4]. Shekau est sommé de déposer les armes et de se soumettre à l'ISWAP, mais il refuse[4].
Le , l'AFP indique que selon deux sources proches des services de renseignement, Abubakar Shekau aurait été grièvement blessé[2]. Le lendemain, une enquête du Wall Street Journal, soutenus par de nombreux rapports de fonctionnaires nigérians, confirme la mort du terroriste[5]. Il aurait été tué le , dans le village de Nainawa, où son corps est enterré pendant la nuit[4].
Début , Abou Mosab al-Barnaoui, le chef de l'État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), affirme dans un document audio qu'Abubakar Shekau est mort : « Shekau a préféré l'humiliation dans l'au-delà à l'humiliation sur Terre. Il s'est donné la mort en déclenchant un explosif »[6],[7].
Dans cet enregistrement, Barnaoui déclare que Shekau a été surpris dans une maison dans la forêt de Sambisa : « Il a battu en retraite et s'est échappé, errant à travers la brousse pendant cinq jours. Néanmoins les combattants (de l'Iswap) ont continué à le chercher et à le traquer jusqu'à ce qu'ils soient capables de le localiser. Après l'avoir débusqué dans la brousse, les combattants d'Iswap l'ont sommé, lui et ses partisans, de se repentir, mais Shekau a refusé et s'est donné la mort. [...] Nous sommes tellement heureux, [...] Shekau est quelqu'un qui s'est rendu coupable d'un terrorisme et d'atrocités inimaginables »[6].
Le , Boko Haram reconnait la mort d'Abubakar Shekau, par un message vidéo envoyé à l'AFP dans lequel s'exprime Bakura Modu, dit Sahaba, le nouveau chef présumé du groupe[8].
Conséquences
Après cette défaite, des milliers de personnes se rendent aux autorités nigérianes[9]. À la mi-octobre, l'armée annonce que : « jusque-là, un total de 13 243 terroristes et leurs familles, comprenant 3 243 hommes, 3 868 femmes et 6 234 enfants se sont rendus à nos troupes à travers tout le Nord-Est »[9].
Selon Malik Samuel, chercheur de l’Institut d'études de sécurité de l'Union européenne ayant interrogé certains de ces « sortants », l'État islamique « a donné le choix » à ceux qui se trouvaient dans la forêt de quitter les lieux s'ils ne souhaitaient pas rejoindre ses rangs : « La majorité sont des civils qui ne pouvaient en aucun cas partir du temps où Shekau était en vie, car celui-ci les utilisait pour du travail forcé ou comme boucliers humains. Quiconque tentait de fuir était froidement exécuté »[9].
Références
↑Liza Fabbian, « Au Nigeria, l’Etat islamique engagé dans une lutte à mort face à Boko Haram et son chef », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).