Il encourage d'autres modes d'existence, le dialogue entre les arts du Nord et du Sud, le don de celles et de ceux qui veulent redonner au continent africain ce qui lui a été régulièrement volé. S'il ne veut pas nier la dimension politique de son art, il ne cherche pas à donner des leçons mais une forme au monde tel qu'il nous touche[2].
Il travaille aussi bien la vidéo, la gravure, la photo, la peinture, le dessin et la sculpture, que l'installation et la
Barthélémy Toguo est représenté par les galeries « Nosbaum Reding » au Luxembourg, « Lelong & Co » à Paris et New-York et HdM Gallery en Chine[7].
Œuvre
« Une exposition où chacun a sa propre interprétation »[Note 1]
La première exposition monographique de Toguo dans une institution parisienne commence le . La journée précédente est animée par une performance artistique de danse, lors du vernissage, sur l'une des œuvres de l'artiste intitulée « Climbing Down ». La sculpture est constituée de lits empilés les uns sur les autres avec des sacs colorés à carreaux et des « cabats » suspendus. Au pied d'un des lits sont disposés des valises[3].
L'installation comporte plusieurs représentation scéniques dont l'une d'elles « The World Greastest », l'artiste associe la vidéo, les sculptures et le dessin, ce qui représente à ses yeux un jeu de va-et-vient des sentiments amoureux, de peur, de souffrance et d'emprisonnement. Une série d'aquarelles est installée. Ces dernières représentent une interrogation sur la sexualité, les plaisirs ou encore ses pratiques, ses troubles et « esquisses du corps inachevés, amputés, aux gestes laissés en suspens de peur d'en signer la beauté définitive ».
Dans le cadre de la Fiac 2007, une de ses œuvres, In the Spotlight, est exposée dans le jardin des Tuileries à Paris.
En 2016, il revisite le thème classique de la nature morte de Vanité sur de grands vases de porcelaine. La vanité représentée sous un entrelacs de fleurs et de tiges évoque la mort et la maladie, le virus du Sida et d'Ebola. Pour réaliser cette série de pièces, il séjourne dans les laboratoires de l'Institut Pasteur et dans leur relais de Dakar. Il s'inspire de travaux scientifiques, et part de modèles de cellules infectées et de virus transformés par les nouvelles techniques d'impression en 3D, avant d'en grossir les formes[2].
Déluge, en 2016 à Montpellier, est une performance durant laquelle l’artiste met en évidence que l’eau est une ressource rare. “Je me tenais debout sur un fût, entouré de danseurs qui se tortillaient, qui semblaient souffrir, pour évoquer, dans un geste sublime de beauté, à quel point l’eau était précieuse. Cette danse, qui a duré une quinzaine de minutes, se voulait une célébration de l’eau qui incitait les spectateurs à la sauvegarder et à la protéger.” [11]
L’artiste la considère comme un outil important dans son travail. L’eau représente un symbole de fuite chez Barthélémy Toguo, reflétant ainsi les situations dangereuses dont sont témoins les personnes quittant leur pays d’origine vers de nouveaux espaces. Le trajet, souvent risqué, coûte la vie à de nombreux voyageurs, et certains ne parviennent jamais à destination.
En 2017, il réalise une fresque géante composée de deux cents carreaux de grès intitulée « Célébrations » qui prend place dans la station Château Rouge du métro de Paris[12].
En 2023, le 20 janvier, il dévoile au jardin des plantes de Montpellier, le futur design "Science & Botanique" des tramways CAF Urbos 3 de la nouvelle ligne 5 du réseau TaM qui reliera Clapiers à Lavérune en 2025.
Expositions
(Liste non exhaustive d'expositions de l'artiste).
1994 :
« Pôle européen », Saint-Martin d’Hères, Grenoble
« The Pregnant Mountain », Robert Miller Gallery, New York
Carpe Diem Arte e Pesquisa, Palace of Marquis de Pombal, Lisbonne
... et la parole fut, Frac, île de la Réunion, Saint-Denis de la Réunion
2005 : « The Human Mirror », École supérieure d’art, Lorient
2006 :
« La Magie du souffle », Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille
« The Wildcats’ Dinner », Ateliers d’artistes de la ville de Marseille
« The Wildcats’ Dinner », Mario Mauroner Contemporary Art, Salzbourg
2007 :
« Purifications »
« Arco 2007 », Madrid, par Mario Mauroner Contemporary Art, Salzbourg et Vienne
2008 :
« Heart Beat », Baltic, Center of Contemporary Art, New-Castle
« Spiritual genocide »
« Art Brussels », Bruxelles, Belgique
« The Devilish Human Temptations », Mario Mauroner Contemporary Art, Vienne, Autriche
2009 : « The aids issue cannot be solved thanks to the distribution of condoms[Note 2]. Benedict XVI », Mario Mauroner Contemporary Art, Vienne, Autriche
2010 :
« Guo Wei/Barthelemy Toguo », Hadrien de Montferrand Gallery[16], Pékin
« The Lost Dogs’ Orchestra », galerie Lelong, Paris
« Devils head », salon du dessin contemporain, Hadrien de Montferrand Gallery, Pékin
Rencontre de Bamako – Foto Museum Anvers, Johannesburg Art Gallery, Cape Town National Gallery, and Centre culturel Franco-Mozambicain, Maputo, Mozambique
Cissé / Toguo – Performance « Lamentations », Biennale de Dakar, Institut français de Dakar
« The World Examination », centre d’art contemporain de Châtellerault
"Water is a right", Galerie Lelong & Co., Paris[23]
"Expression(s) décoloniale(s) #3", Château des ducs de Bretagne, Nantes[24]
En 2022, dans le cadre de l'exposition Les choses. Une histoire de la nature morte, le musée du Louvre installe Le Pilier des migrants disparus sous la pyramide (H. 18 m env. tissus et papier)[25] et un Grand vase Charpin (2016) est exposé parmi les œuvres de l'espace nommé « Vanité »[2].
Ouvrages monographiques
1998 : Parasites, centre d’arts plastiques de Saint-Fons
1999 :
Virgin Forest, La Criée, centre d’art contemporain, Rennes
Migrateurs, ARC, Musée d’art moderne de la Ville de Paris
2000 : Labyrinth Process, La Criée centre d’art contemporain, Rennes / Michel Baverey éditeur
2001 :
Das Bett, école régionale des Beaux-Arts de Dunkerque
Die Tageszeitung, Small Noise, Bruxelles, Belgique
2002 :
Emergency exit, Le Lieu Unique, Nantes
You don’t know what you are missing, Filigranes Éditions
2003 : Eroticotoguo, Onestar press, Paris
2004 : The Sick Opera, Palais de Tokyo, site de création contemporaine, Paris Musées
2005 : The Human Mirror, école supérieure d’art de Lorient
↑Barthélémy Toguo, Hans Ulrich Obrist, « Il ne faut pas capituler, extrait de la conversation entre Barthélémy Toguo et Hans Ulrich Obrist », dans Villa Merkel, Barthélémy Toguo, Faith can move mountains, Allemagne, Snoeck, , 128 p. (ISBN978-3-86442-402-1), p. 101
↑Barthélémy Toguo, Hans Ulrich Obrist, « Il ne faut pas capituler, extrait de la conversation entre Barthélémy Toguo et Hans Ulrich Obrist », dans Villa Merkel, Barthélémy Toguo, Faith can move mountains, Allemagne, Villa Merkel, , 128 p. (ISBN978-3-86442-402-1), p. 101
↑Laurence Bertrand Dorléac (sous la dir. de), Les choses. Une histoire de la nature morte, Paris, Lienart éditions, , 447 p. (ISBN978-2-35906-383-7), p. 34