La commune possède des armoiries qui lui ont été octroyées le et confirmées le et à nouveau le . Elles montrent le saint patron du village, Saint Remi. Le saint a également été montré sur les sceaux de 1718 et 1723.
Le village de Baarle-Hertog est une enclave située aux Pays-Bas, avec 21 zones distinctes réparties dans et autour du village jumeau de Baarle-Nassau. La majeure partie de la commune se trouve cependant en Belgique proprement dite.
Les couleurs sont les couleurs nationales néerlandaises, comme en 1813 le maire a introduit la demande sans indiquer les couleurs. Les armoiries ont donc été attribuées aux couleurs nationales néerlandaises. Lorsque les armoiries ont été confirmées après l'indépendance de la Belgique, les couleurs n'ont pas été changées.
Blasonnement :D'azur à un Saint Remigius soutenu d'une terrasse isolée, le tout d'or.
La commune de Baerle-Duc possède un territoire particulièrement fragmenté ; lors des discussions sur la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas en 1843, les deux parties ne purent se mettre d’accord sur un tracé global dans cette zone. Le traité de Maastricht de 1843 ne définissait donc pas la frontière entre les deux pays entre les bornes 214et 215. On se fonda alors sur un relevé cadastral, établi en 1841, qui établissait la nationalité de chaque parcelle en fonction de diverses ventes et d’échanges de terrains conclus dans le passé entre les seigneurs de Bréda et les ducs de Brabant. Ce relevé correspond approximativement à la répartition des terres en 1198. En général, les espaces bâtis et cultivés appartenaient plutôt aux ducs et le reste aux seigneurs. Il en résulta 30 enclaves : 22 enclaves belges dans les Pays-Bas et 8 enclaves néerlandaises en Belgique[3].
Le « trou » entre les bornes 214et 215 ne fut fermé officiellement que le par un accord entre les deux pays, signé à Turnhout[4]. Mais une parcelle qui n'était assignée à aucun pays fut encore découverte au sud d'Ulicoten. Elle fut dévolue à la Belgique, comme 22e enclave, en 1995.
En conséquence, la commune de Baerle-Duc est donc composée :
de 16 enclaves dans le centre du village de Baerle, à plusieurs kilomètres au nord de la frontière belgo-néerlandaise principale ;
de 6 autres enclaves, toujours à l’intérieur du village néerlandais de Baerle-Nassau, mais disséminées plus au sud, sud-ouest et ouest, entre le centre du village de Baerle et la frontière ;
d’une partie contiguë au reste de la Belgique, située sur la bande frontalière avec les Pays-Bas. Cette partie n’est pas non plus d’un seul tenant, puisque composée de 4 fragments distincts répartis le long de cette frontière. L’un d’eux comprend le hameau de Zondereigen.
Réciproquement, sept des enclaves néerlandaises sont situées à l’intérieur même des enclaves belges de Baerle ; la huitième étant localisée dans le village de Zondereigen.
La taille de ces enclaves varie. Certaines ne sont composées que d’une parcelle de terrain de quelques dizaines de mètres carrés de superficie. Dans Baerle, il n’est pas rare de trouver des maisons divisées par les frontières et qui s’étendent à cheval sur les deux pays. D'ailleurs, la nationalité de chaque maison se base souvent sur la position de leur porte d'entrée que celle-ci donne sur le territoire néerlandais ou le territoire belge. Cette nationalité détermine le pays qui leur fournira des services d’utilité publique (téléphone et électricité). Certaines d'entre elles ont vu le positionnement de leur porte d'entrée changé par leurs propriétaires pour des raisons fiscales. Il existe même à Loveren une maison qui porte deux numéros car sa porte d'entrée est traversée de part en part par la frontière[5],[6].
Il arrive même que les restaurateurs situés sur la frontière changent la position de leur table durant la journée afin bénéficier de l'heure d'ouverture et de fermeture la plus avantageuse dans chaque pays[7].
On note également un « quadripoint », un point où aboutissent quatre lignes frontalières, entre les enclaves H1 et H2. Il n’en existe actuellement qu'un autre dans le monde.
Enclaves néerlandaises
Elles font toutes partie de la commune de Baerle-Nassau.
Numéro de série. et nom local
Superficie (ha)
Remarques
N1, De Loversche Akkers - De Tommelsche Akkers
5,3667
Contre-enclave entourée d'exclave belge H1, à Baerle-Duc ; contient un mélange de logements et de terres agricoles ; la limite de N1 et H1 traverse un bâtiment.
Contre-enclave entourée d'exclave belge H1, à Baerle-Duc ; limite de N3 et H1 bissecte le quai de chargement d'un magasin d'alcools.
N4, De Rethsche Akkers
1,2324
Contre-enclave entourée d'exclave belge H1, à Baerle-Duc ; les limites de N4 et H1 traversent un entrepôt, avec un terrain hollandais vacant à l'arrière de l'entrepôt.
N5, De Rethsche Akkers
1,9212
Contre-enclave entourée d'exclave belge H1, à Baerle-Duc ; la limite de N5 et H1 traverse une salle d'exposition de meubles, un hangar et une grange.
N6, Gierle Straat
1,4527
Contre-enclave entourée d'exclave belge H1, à Baerle-Duc ; se compose de terres agricoles avec deux bâtiments.
N7, De Kastelein
0,5812
Contre-enclave entourée de l'enclave belge Oordeel H8, à Baerle-Duc ; occupe une partie d'un champ.
N8, Vossenberg
2,8528
Enclave de terres agricoles située à Zondereigen, en Belgique, à moins de 50 mètres au sud de la frontière néerlandaise.
Enclaves belges
Elles font toutes partie de la commune de Baerle-Duc et sont entourées par la commune de Baerle-Nassau (Pays-Bas).
Numéro de série. et nom local
Superficie (ha)
Remarques
H1, Aen het Klooster Straetje - Hoofdbraek - Loveren - De Boschcovensche Akkers - De Loversche Akkers - De Tommelsche Akkers - De Tommel - De Gierle Straat - De Reth - De Rethsche Akkers - Het Dorp - De Kapel Akkers - De Kastelein
153,6448
Forme un quadripoint avec l'enclave H2; la plus grande exclave belge ; englobe six enclaves hollandaises ; se compose de logements pour la plupart, avec des terres agricoles périphériques et une zone industrielle ; la frontière traverse de nombreux bâtiments ; contient une partie de l'ancienne ligne ferroviaire Turnhout-Tilbourg, aujourd'hui une piste cyclable.
H2, De Rethsche Akkers
2,4116
Consiste en terres agricoles avec un seul point de connexion (quadripoint) entre les enclaves H1 et H2 au milieu d'un champ de maïs.
H3, De Rethsche Akkers
0,3428
Occupe une partie d'un champ ; la frontière traverse un hangar dans un cas.
H4, De Rethsche Akkers
1,476
Se compose de terres agricoles ; la frontière traverse une maison et trois hangars.
H5, De Kapel Akkers
0,9245
Se compose de terres agricoles avec une habitation.
H6, Hoofdbraek
1,7461
Utilisation mixte des terres ; la frontière traverse un entrepôt / une usine.
H7, De Loversche Akkers
0,2446
La frontière traverse deux logements, dont le milieu d'une porte d'entrée (ce qui lui donne deux numéros de maison : Loveren 2, Baerle-Duc / Loveren 19, Baerle-Nassau).
H8, Boschcoven - De Kastelein - De Oordelsche Straat
41,8781
La deuxième plus grande enclave belge, contient un mélange de logements et de terres agricoles ; la frontière traverse une grange, une habitation et deux commerces.
H9, De Kapel Akkers
0,4005
La frontière traverse une imprimerie / un entrepôt dans une zone industrielle.
H10, De Oordelsche Straat
0,65
Se compose de terres agricoles.
H11, De Oordelsche Straat
0,93
Se compose de terres agricoles.
H12, Boschcoven
0,2822
Se compose de terres agricoles.
H13, Boschcoven
1,5346
La frontière traverse une vingtaine de logements.
H14, Boschcoven
0,7193
La frontière traverse environ 13 logements.
H15, Boschcoven
1,7211
La frontière traverse environ 16 logements.
H16, Keizershoek - Oordelsche Straat
4,4252
La frontière traverse une maison et trois hangars, la frontière linéaire changeant de direction trois fois à l'intérieur d'un seul hangar.
H17, Moleriet Heide
14,9248
Zone rurale contenant une partie de l'ancienne ligne ferroviaire Turnhout-Tilbourg, aujourd'hui une piste cyclable.
H18, De Manke Gooren
2,9247
Se compose de terres agricoles.
H19, De Peruiters
0,6885
Se compose de plusieurs étangs et d'un champ.
H20, Wurstenbosch - Vossenberg
1,1681
Se compose de terres agricoles.
H21, Baelbrugsche Beemden
1,1845
Se compose de terres agricoles.
H22, De Wit Hagen
0,2632
Au sud du village d'Ulicoten ; occupe une partie d'un champ ; la nationalité a été contestée depuis les années 1830 jusqu'en 1995 (n'est restée attribuée à aucun des deux pays dans le traité frontalier du )
Histoire
Contestations et tractations
Les enclaves sont antérieures à la séparation de la Belgique et des Pays-Bas (voir l'historique des enclaves de Baerle). De tout temps, la situation particulière de la commune a bien évidemment entraîné de multiples difficultés, complications et tracasseries. Déjà au XVIIIe siècle, par exemple, un habitant fut contraint de modifier les portes de sa grange, car en s’ouvrant elles se trouvaient sur les terres des Nassau[8].
Il y eut donc plusieurs tentatives de supprimer les enclaves ou d’en réduire l’éparpillement. Ces tentatives n’aboutirent jamais, même lorsque les deux territoires appartenaient au même pays. Ce fut notamment le cas à l’époque des Provinces-Unies, où les deux communes faisaient partie du même État mais pas de la même province. En 1875, une commission bilatérale fut créée, qui proposa de faire passer Castelré et Ulicoten sous souveraineté belge, tandis que Baerle reviendrait aux Pays-Bas. Mais la proposition fut rejetée par le parlement belge en 1893 et la procédure de ratification fut arrêtée aux Pays-Bas en 1897.
La souveraineté belge sur certaines enclaves contestées fut confirmée par la Cour internationale de justice en 1959, à la suite d’une plainte déposée par un marchand de chevaux.
En 1944, l’occupant allemand réunit provisoirement Baerle-Duc à la Hollande en matière monétaire.
L’année 1954 connut une « guerre du lait », lorsque la laiterie locale devint néerlandaise et que les éleveurs belges se plaignirent d'obtenir un tarif moindre à celui qu'ils pouvaient espérer sur le marché de leur pays. Comme la laiterie refusa d'augmenter pour eux son prix d'achat, ils durent se tourner vers une autre en Belgique.
Un remesurage des parcelles aboutit le à un traité belgo-néerlandais sur les frontières définitives, qui n’amène que quelques retouches mineures par rapport à la situation antérieure[9][réf. non conforme].
Si des difficultés subsistent, elles sont moins vives que par le passé en raison notamment de la construction européenne. La naissance de l'euro a durablement donné une unité monétaire à la zone, mettant fin à la cohabitation entre franc belge et florin néerlandais. La situation peut également présenter des avantages : en 1914, Baerle-Duc n’a pas été occupée par les troupes allemandes, qui ne souhaitaient pas violer la neutralité néerlandaise[10]. Et aujourd’hui, les avantages touristiques sont évidents et constituent une raison supplémentaire pour les habitants de défendre le statu quo.
Population et société
Personnalités liées à la commune
Le peintre flamand Petrus Christus (vers 1410 – vers 1475) est natif de Baerle-Duc.
L’actrice de publicité Marie Rudien et son compagnon l’animateur de télévision Thomas Birenz sont nés et ont grandi dans cette ville.