Béatrice ou Béatrix naît aux alentours de 1198, probablement au château du Menuet, situé aux Échelles[1]. Elle est la fille du comte de Savoie Thomas Ier († ) et de son épouse Marguerite de Genève († )[1],[2]. Elle reçoit une éducation de son rang, elle est dite bien instruite et accompagne régulièrement son père dans ses déplacements[1]. Elle est décrite comme « belle et intelligente »[3]. Elle est la sœur de trois comtes de Savoie, Amédée IV, Pierre II et Philippe Ier[2],[4].
Selon l'historien Bernard Demotz, la présence des comtes de Savoie en Provence fait l'objet d'une attention particulière[5]. Ainsi, le comte Thomas Ier donne Béatrice en mariage le [6] à Raimond Bérenger IV, comte de Provence[7]. Elle a 20 ans et son époux termine sa quatorzième année[7]. Elle apporte en dot 2000 marcs d'argent[3]. Avec le même objectif, en 1244, son frère Amédée IV de Savoie, devenu comte, épouse en secondes noces Cécile des Baux[5]. Elle se rend à la cour de Provence en 1220[3].
Comtesse de Provence
À la cour de Provence, en ce XIIIe siècle, la comtesse accueille de nombreux troubadours[8] et leur accorde sa protection[9].
Ainsi par exemple, Elias de Barjols lui dédie ses chansons, dont Be(n) deu hom son bon senhor[10] parmi d'autres[11],[12].
Retour en Savoie
À la suite de la mort de son époux, le comte Raimond Bérenger IV, en 1245, elle se retire dans son douaire, le château du Menuet des Échelles[4], qu'elle a reçu en apanage[13]. Elle fait agrandir le château et perpétue l'accueil d'une cour[13].
Béatrice de Savoie meurt dans son château du Menuet, en 1265[18], peut-être 1266 ou 1267[2],[19],[20]. Le site Foundation for Medieval Genealogy propose les deux années, précisant en ou le [21].
Sa sépulture se trouve, selon sa volonté, dans la chapelle du château[22],[14]. Ses quatre filles lui font édifier un mausolée[22],[14]. Ce dernier est détruit au XVIe siècle, puis au cours de la période révolutionnaire[22],[14]. Seul son crâne est conservé et est transféré, en tant que membre de la maison de Savoie, en l'abbaye d'Hautecombe[22],[14]. Il est installé dans le mausolée de son frère, le bienheureux Boniface[22].
Béatrice (1229-1267), comtesse de Provence (1246-1267) et comtesse de Forcalquier, ∞ 1246 : Charles Ier d'Anjou (1227-1285), comte d'Anjou et du Maine (1246-1285), roi de Sicile (incluant Naples) (1266-1282) puis roi de Naples (1282-1285) – comte de Provence et de Forcalquier (1246-1267) par mariage, il portera ces titres jusqu'à sa mort[26].
↑ ab et cJoseph Mollin, « Une région de contact entre Préalpes et avant-pays, et de frontière entre Savoie et France : La plaine de Saint-Laurent-du-Pont - Les Échelles sous l'Ancien Régime », Revue de géographie alpine, vol. 48, no 3, , p. 486 (lire en ligne).
↑ abcd et eMichèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN978-2-7171-0310-6), p. 167-174. ([PDF] lire en ligne).
↑Marc Dubois, « La Commanderie de Saint-Jean-de-Jérusalem et ses rapports avec l’église Notre-Dame des Échelles (Savoie) », Bulletins de la Société dauphinoise d'ethnologie et d'anthropologie, , p. 33-62 (lire en ligne).
Emmanuel Davin, « Béatrice de Savoie, Comtesse de Provence, mère de quatre reines (1198-1267) », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2, , p. 176-189 (lire en ligne).