Son père, le comte Rodolphe, meurt le [3],[ReG 2]. Aymon est mentionné pour la première fois comme comte dans un document du [ReG 3]. L'historien Pierre Duparc conclut qu'Aymon eut un règne plutôt « très paisible »[3].
Aymon hérite pourtant d'un comté en difficultés, tant par les dettes contractées par son grand-père et son père, mais aussi en raison de leurs vassaux qui tentent de s'émanciper[5]. Leur pouvoir sur la ville de Genève a été réduit à la suite des différents conflits avec l'évêque, mais aussi par l'hostilité des bourgeois[5]. Enfin, ils font face à l'accroissement du pouvoir et des territoires de la maison de Savoie qui encerclent désormais le comté de Genève[5].
Ainsi, dans un traité de 1267 entre le comte de Savoie, Pierre II et évêque de Genève, Henri, Pierre de Savoie précise dans l'accord que « quant à ses demandes relatives aux droits provenant des comtes de Genevois, il y sursoit aussi longtemps que lui ou ses successeurs seront en possession de la gagerie livrée par les dits comtes »[ReG 4]. Dans son testament, le comte Pierre accorde « une remise de deux mille marcs sur les dix mille »[ReG 5], que la maison de Genève lui doit depuis 1250[ReG 6].
En 1271, le comte doit intervenir auprès du comte Philippe Ier de Savoie, sur les conseils de son oncle Amédée, évêque de Die, à propos de la tenue de certains hommes de la ville de La Roche-sur-Foron qui avaient outragé des hommes du comte de Savoie[3],[ReG 7]. La ville de La Roche appartenait à son oncle Gui[3],[ReG 7]. Aymon II doit réparer les torts, démontrant ainsi la puissance du comte de Savoie à cette période[ReG 7].
Au cours de cette année, il se marie avec Agnès, fille d'Amédée III de Montfaucon, Montfaucon et comte de Montbéliard[6],[7]. Ils ont deux enfants, mais ce sont deux filles[6]. Agnès meurt en août 1278 sans avoir eu d'héritier.
Aymon II semble s'engager dans une coalition avec le Dauphin, Humbert Ier, l'empereur Rodolphe de Habsbourg, le roi de Sicile Charles Ier, pour lutter contre le comte de Savoie, Philippe Ier[8]. Mais il n'entre pas directement dans un conflit.
En 1273, sa cousine, fille de Henri, reçoit une dot en échange de son renoncement à l'héritage de son père[ReG 8]. Son oncle Gui, évêque de Langres, renonce également aux droits de son frère en faveur de son neveu Aymon[ReG 9]. En 1275, son oncle Amédée, évêque de Die, lui lègue l'ensemble de ses biens[ReG 10].
Un nouveau mariage est contracté à Paris, le [6],[ReG 11]. Aymon se marie, vers le mois de septembre de la même année, avec Constance de Moncade-Béarn, dame de Mont-de-Marsan et Gavardin, vicomtesse de Marsan, fille de Gaston VII, vicomte de Béarn[6],[7]. Le roi d'Angleterre, Édouard Ier était intervenu dans une lettre destinée à Constance de Moncade l'engageant à épouser son « cousin »[ReG 12]. Le comte de Genève apporte à sa femme « la moitié de ses terres, et [lui assignant] en garantie ses châteaux et mandements d'Annecy, de La Roche, d'Alby et de la Balme », au cas où il meure avant elle[ReG 11]. Il s'agit du troisième mariage de la vicomtesse. Aymon se rend auprès de sa femme à Marsan où il reste, semble-t-il, jusqu'à sa mort, sans avoir eu d'enfant[7]. Son mariage lui apporte le titre de vicomte de Marsan[6].
Fin de règne et succession
Le comte Aymon II meurt très probablement le , à Marsan, dans les Landes[ReG 13],[7],[6]. Il s'agit de la date de son testament[ReG 14],[9]. Son frère, Amédée lui succède[3].
Dans son testament établi le , il désigne son oncle Gui, évêque de Langres, et son frère, Jean, alors abbé de Saint-Seine, comme exécuteurs testamentaires[ReG 13]. Ses deux filles héritent de l'ensemble de ses terres, sauf si ses deux représentants trouvent une solution plus avantageuse en désignant comme successeur un de ses frères comme héritier, auquel cas, ses filles devront recevoir une dot satisfaisante[ReG 14]. En 1302, Comtesson, dame de Miribel, renonce à l'ensemble de ses droits sur le comté en faveur de son oncle et reçoit une somme d'argent[ReG 15].
À l'occasion de son testament, il fait divers dons aux églises situées « entre l'Arve et l'eau de « Say » », que l'historien Matthieu de la Corbière rapprocherait du Fier ou le Sierroz[ReG 14],[9] — marquant d'une certaine façon les limites du comté[9] —, à la cathédrale Saint-Pierre en Genève, à l'abbaye Sainte-Catherine du Mont[ReG 14]. Les léproseries du comté reçoivent cent livres[ReG 14]. Enfin, les grands nobles reçoivent « des sommes variant de cinq à trente livres »[ReG 14].
Agnès meurt en 1278, Aymon se remarie en 1279 avec Constance de Moncade, dont c'est le troisième mariage[6],[7]. Ils n'auront pas d'enfants[6],[7].
Notes et références
Notes
↑L'historien Paul Guichonnet rappelle dans son article consacré au « Genève (de) » que la traduction de comes gebennensis est « comte de Genève ». Certains auteurs ont commis l'erreur de parfois le traduire sous la forme « comte de Genevois »[1], notamment le Régeste genevois (1866).
↑Mention dans l'Obituaire de Saint-Pierre du , citation VIII kal. Junii, obiit Rodulphus comes Gebenn. pro cujus anniversario XXX solidi (REG 0/0/1/986).
Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", vie des hommes et des femmes illustres qui firent les grandes heures des Savoie, Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN978-2-915688-15-3)..
Matthieu de la Corbière, L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève : Étude des principautés et de l'habitat fortifié (XIIe - XIVe siècle), Annecy, Académie salésienne, , 646 p. (ISBN978-2-901102-18-2)..
Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p..