Lustiger est né et a grandi à Będzin dans la partie polonaise de la Haute-Silésie. Son père, David Lustiger, conseiller municipal de Będzin, avait une entreprise de fabrication de machines pour la production de pain. En 1939, l'entreprise fut confisquée par les Nazis, mais David Lustiger resta dans l'entreprise en tant qu'ouvrier. Au début de 1943, la population juive de Będzin fut détenue dans le ghetto de Będzin. La famille Lustiger a pu se cacher dans une cave. En août 1943, le ghetto est fermé et la population est déportée vers le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau. Quelques jours plus tard, la famille s'est volontairement rendue dans un camp de travailleurs forcés à Annaberg, en Silésie, afin de rester ensemble.
Cependant, la famille fut séparée. Arno Lustiger a été déporté au camp de concentration d'Ottmuth et plus tard à Blechhammer, un sous-camp d'Auschwitz. À partir du 21 janvier 1945, face à l'avancée des troupes soviétiques, Lustiger dut se joindre à la marche de la mort pendant l'hiver glacial vers le camp de concentration de Gross-Rosen en Basse-Silésie. Seulement la moitié des 4 000 détenus survécurent à cette marche. Plus tard, il fut déporté au camp de concentration de Buchenwald et au camp de concentration de Langenstein-Zwieberge près de Halberstadt. Là, l'espérance de vie était d'environ trois ou quatre semaines.
En avril 1945, Lustiger s'est échappé lors d'une autre marche de la mort, lorsque le camp de concentration fut fermé en raison de l'approche des troupes américaines. Il a été sauvé par des soldats américains et est devenu un traducteur en uniforme et armé de l'Armée américaine.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Lustiger vivait à Francfort et avait créé une entreprise prospère pour la mode féminine. Il avait écrit des articles sur l'histoire juive allemande, la guerre civile espagnole, la résistance juive et la persécution des Juifs par Staline. De 2004 à 2006, il fut professeur invité au Fritz-Bauer-Institute de Francfort[3].