Une seule espèce de ce genre est actuellement connue et décrite par ses restes fossiles : Arcovenator escotae. Le nom du genre fait référence à la rivière Arc, proche du lieu de découverte, et au qualificatif latinvenator soit « chasseur », attesté par sa dentition de carnassier. Le nom spécifiqueescotae fait référence à la société d'autoroute qui a permis et partiellement financé les fouilles paléontologiques[2].
Description
Comme tous les membres de la famille des Abelisauridae, Arcovenator était bipède, pourvu d'un gros crâne, haut et profond, apte à mordre et saisir avec ses dents courtes et acérées. Il mesurait 6 mètres de longueur ce qui fait de lui un grand carnivore, probablement un prédateur opportuniste étant charognard à l'occasion comme de nombreux carnivores actuels.
Arrière-crâne d'Arcovenator escotae en vue dorsale[3].
Majungasaurus, très proche parent d'Arcovenator, avait une taille identique à son cousin : un peu moins de 7 mètres.
Découverte, controverse et classification
Arcovenator a été découvert sur un chantier autoroutier en 2009, dans le Sud de la France par l'équipe du Muséum d'histoire naturelle d'Aix-en-Provence (où les ossements sont conservés), et étudié et publié par Thierry Tortosa et al.[4] en 2013. L'holotype appartient à un même individu mais d'autres restes proviennent d'au moins deux autres individus. Ceci suggère que ce théropode était assez fréquent dans cette partie de la Provence durant les quelques centaines de milliers d'années qu'aurait pris la formation fluviatile dans laquelle furent découverts les restes. Ces derniers sont composés entre autres, d'une vertèbre caudale, d'un tibia et d'un péroné[5]. Comme le crâne d'Arcovenator est très ornementé, il a été démontré qu'il appartenait aux abélisauridés, mettant fin à une importante controverse scientifique sur la présence ou non de ce groupe en Europe[1]. Après une étude approfondie des fossiles, Thierry Tortosa a conclu qu'il était très proche du Majungasaurus malgache[4].
Pour Thierry Tortosa, Arcovenator avait un cou très puissant, indice qu'il chassait activement en mordant sa proie à de nombreuses reprises pour l'affaiblir. Vu sa taille, Arcovenator était un prédateur au sommet de la chaîne alimentaire[4].
Compétition
Arcovenator a sans doute côtoyé un autre carnivore : les droméosauridés Variraptoret/ou Pyroraptor. Ces derniers, deux fois plus petits, ne devaient pas constituer de menace pour lui et ne chassaient probablement pas les mêmes proies[6].
Paléo-environnement
Arcovenator vivait en France il y 74 millions d'années, à la fin du Crétacé. À cette époque, l'Europe était un archipel au climat tropical, et sa végétation comprenait surtout des gymnospermes comme le kaori, des fougères arborescentes et des ginkgoales. Sur ces îles, Arcovenator vivait aux côtés d'herbivores qui constituaient ses proies, tels que les titanosaures (Atsinganosaurus), le rhabdodontidé Rhabdodon ou le nodosauridé Struthiosaurus[4].
↑ abcd et e(en) T. Tortosa et al., A new abelisaurid dinosaur from the Late Cretaceous of southern France : Palaeobio-geographical implications, Annales de Paléontologie, 2013
↑(en) Csiki-Sava Z, Buffetaut E, Ősi A, Pereda-Suberbiola X, Brusatte SL, Island life in the Cretaceous - faunal composition, biogeography, evolution, and extinction of land-living vertebrates on the Late Cretaceous European archipelago. ZooKeys 469: 1–161, 2015.