Ses créations reproduisent des enfants, des jeunes filles, des pauvres, de jeunes artistes de cirque, des musiciens qu'il a observés dans les rues de Naples.
Il reste à Naples jusqu'en 1873, année durant laquelle il part pour Paris où il travaille pour Adolphe Goupil (l'un des membres d'une dynastie d’éditeurs d’art parisiens actifs de 1827 à 1920 et marchand d'art) et ensuite pour Hendrik Willem Mesdag, qui fera don de nombreuses œuvres de Mancini à l'État néerlandais, dans le cadre de la collection Mesdag (La Haye).
Malgré tout, il commence à souffrir d'une grave maladie nerveuse, rentre à Naples et est hospitalisé pendant quatre ans dans une maison de santé. Très démuni, il a besoin de l'aide de ses amis et d'amateurs d'art pour survivre.
Finalement il reprend son activité, repart pour Paris, se rend à Londres où sa position d'artiste célèbre et à succès est confirmée.
« Le tableau, dû à un certain Antonio Mancini, représentait un jeune garçon en costume de deuil, aux cheveux crépus noirs ébouriffés qui juraient légèrement sur l’ordonnance du pourpoint noir avec sa dentelle aux poignets, des bas noirs, des souliers noirs à boucles et des gants noirs, dont l’un était défait, celui du poing qui se pressait sur le cœur d’un geste désespéré, tandis que la tête partait en arrière pour se cogner contre un mur jaune veinulé, qui limitait le tableau et inscrivait dans la frise de faux marbre une lèpre d’incendie noyé, tandis que la main revêtue par le gant s’appuyait au mur, comme pour le repousser à la force du poignet, à la force de la douleur, et repousser la douleur à l’intérieur du mur. Le tableau s’intitulait : Après le duel, on y discernait en second, dans le bas à droite, une chemise d’homme souillé par le sang en train de sécher, avec la marque de la main qui l’avait arrachée du corps, pendant comme un suaire, comme une enveloppe d’homme pelé, sur la pointe d’une épée qui dépassait à peine. Le tableau n’avouait pas l’anecdote de son sujet pour le murer, comme j’aime toujours, sur une énigme : le jeune modèle était-il l’assassin de la victime emportée hors du tableau ? ou le témoin ? était-il son frère ? son amant ? son fils ? Ce tableau extraordinaire fut à l’origine d’une suite de recherches frénétiques dans des bibliothèques et des librairies, chez les bouquinistes. »