André Gagnon fait ses débuts en 1958 comme accompagnateur du chansonnier Hervé Brousseau, avec qui il fonde le groupe Les Bozos l'année suivante, en 1959. Ce groupe comprend aussi Clémence DesRochers, Jean-Pierre Ferland, Claude Léveillée, Jacques Blanchet, Hervé Brousseau et Raymond Lévesque. Ensemble, ils donnent plusieurs concerts, avec André Gagnon comme pianiste-accompagnateur. Plus tard, au début des années soixante, il se lie d'amitié avec Claude Léveillée, avec lequel il collaborera pendant plusieurs années à la fois en concert et sur disque, tous les deux souvent accompagnés de la choriste Nicole Perrier. À la même époque, André Gagnon accompagne aussi son amie Renée Claude, chanteuse qu'il estime particulièrement pour ses talents d'artiste et d'interprète hors pair de la chanson québécoise. Il participe aussi à diverses émissions de télévision : Cri-cri avec Mirielle Lachance et Cocorico avec Monique Leyrac.
À partir de 1964, André Gagnon enregistre environ un album par année et connaît son premier grand succès populaire et international avec la pièce Pour les amants, lancée en 1968. L'année suivante paraît son microsillon Mes quatre saisons sur lequel on retrouve des arrangements dans le style baroque de douze classiques de la chanson québécoise, soit trois titres pour chacun des quatre artistes suivant : Jean-Pierre Ferland, dont les mélodies rappellent le printemps, Félix Leclerc pour l'été, Claude Léveillée pour l'automne et, bien sûr, Gilles Vigneault pour l'hiver (Mon pays). À la suite du succès de l'album, André reprend le même principe trois ans plus tard, en 1972, rendant hommage cette fois à l'œuvre de La Bolduc (Les turluteries). En 1973, il enregistre Projection, le premier d'une longue série d'albums ne contenant que des compositions originales du compositeur puisqu'il n'enregistrera par la suite que très rarement des chansons ou mélodies d'autres compositeurs ou interprètes, si l'on fait exception du CD Twilight Time enregistré beaucoup plus tard en 1996.
De « Saga » à « Comme dans un film » (1974-1986)
Parmi ses albums les plus importants, il faut absolument citer Saga, paru en 1974 (incluant un bel hommage au poète Émile Nelligan ainsi que les pièces Il neige sur Kamouraska, La douce illusion, Toccatarock et Sunsonata) et surtout Neiges, enregistré en 1975 et sur lequel se retrouve, outre la longue et populaire pièce titre, les succès Ouverture éclair, Wow, Ta samba, Dédéthoven et Flash back, ainsi qu'un hommage à Renée Claude (Chanson pour Renée Claude) et le fameux Petit concerto pour Carignan et orchestre qu'il compose pour Jean Carignan, réputé comme étant l'un des meilleurs violoneux au monde. Trois ans plus tard, en 1978, André récidive avec le microsillon Le Saint-Laurent qui connaît un égal succès, et qui contient les titres suivants : Un piano au soleil, Comme en vacances, Chevauchée, Transit, Week-end, Pour endormir ma mère et surtout Le Saint-Laurent, cette musique thème du disque, d'une durée de plus de douze minutes. Entre-temps, en 1976, le 45 tours disco Surprise se fait connaître dans toutes les discothèques du monde. Deux albums sont alors publiés aux États-Unis et au Royaume-Uni pour satisfaire la demande grandissante dans ces deux pays. Ils ont pour titre Imagination (lancé celui-là en 1975) et Surprise (en 1976) et forment en fait des compilations de ses albums québécois précédents, mais présentés là-bas sous forme d'albums originaux.
Le pianiste continue d'écrire et de composer de nombreux albums à succès, en particulier entre 1979 et 1986 où les disques Mouvements, Virage à gauche, Impressions et Comme dans un film sont d'excellents vendeurs. Extraites de Mouvements (1979), les compositions La ballade, Un été fragile et Les beaux jours plaisent au public, tout comme les Mouvements divisés en trois temps. De Virage à gauche (1981), album dans lequel Gagnon exploite davantage les percussions, les titres Rio non stop, Septième ciel et Deux jours à la campagne se démarquent. Quelques pièces parues uniquement sur 45 tours sont aussi très populaires. C'est le cas notamment de Rendez-vous en 1978 et de Beau et chaud en 1981. Son album Impressions de 1983 contient la mélodie Comme au premier jour sur laquelle le chanteur Roch Voisine va rajouter des mots quelques années plus tard, ce qui en fera la chanson Dites-moi. André fait alors de nombreuses tournées, tant au Canada anglais et à l'étranger qu'au Québec. À partir de 1986, année où il publie l'album Comme dans un film (avec Violetta et Rêver en hiver comme extraits pour les radios), il devient aussi très populaire en Australie, en Corée du Sud et particulièrement au Japon où il fait un malheur. André grave d'ailleurs plusieurs disques spécifiques à attention du peuple du pays du Soleil Levant. Parmi ceux-ci, il y a les albums Image (1989) et Résonance (1990), ainsi que l'album Towa-Ni, un hommage aux Japonais lancé en 2007.
La carrière internationale (1987-2018)
En 1990, André Gagnon signe la musique de l'opéra romantique Nelligan sur un livret de l'écrivain Michel Tremblay. Deux ans plus tard, en 1992, le pianiste se rend en République tchèque pour enregistrer l'album Noël avec l'Orchestre Philharmonique de Prague. Ses albums suivants, Presque bleu (1993), Les jours tranquilles (1993), Romantique (1994, incluant le titre Le pianiste envolé en hommage à son ami, le regretté Michel Berger), Twilight Time (1996) et Éden (1997) connaissent aussi beaucoup de succès, de même que ses Histoires rêvées, parues au début du nouveau millénaire.
Après une longue tournée asiatique au milieu des années 2000, André Gagnon effectue un retour en force au Québec à l'automne 2010 en publiant l'album Les chemins ombragés qui ne tarde pas à se classer aussitôt en première position des meilleures ventes au pays. Le disque, dont certaines pièces sont enregistrées avec l'Orchestre Symphonique de Trois-Rivières sous la direction de Jacques Lacombe, contient notamment un bel hommage à son ami Claude Léveillée (Le piano de Claude) ainsi qu'un titre, Cantilène, sur lequel la mezzo-soprano Noëlla Huet participe vocalement. L'artiste commence ensuite une tournée québécoise pour tout l'automne 2010, tournée qui l'amène à visiter plusieurs villes du Québec. Puis il fait paraître, à l'automne 2011, un deuxième album de Noël intitulé Dans le silence de la nuit. Enfin, à l'automne 2016, il publie un nouvel opus qui s'intitule Les voix intérieures.
Le , le Cégep de La Pocatière ouvre une toute nouvelle salle de spectacles professionnels sous le nom de « Salle André-Gagnon » en l'honneur du compositeur, natif de la région.
En 2018, après 60 ans de carrière, André Gagnon met un terme à sa carrière alors que l'on apprend qu'il a des ennuis de santé[3]. Il meurt à Montréal[4] le des suites de la maladie à corps de Lewy[5],[6],[7].
Pour les autres
André Gagnon compose aussi des musiques pour plusieurs artistes, dont Steve Fiset (Les chemins d'été, Quand l'hiver est là), Diane Dufresne (Le 304, L'agenda du cœur), Renée Claude (Je suis une femme d'aujourd'hui, Nelligan, Combien j'aime la vie, J'ai besoin d'un grand amour, Ballade pour mes vieux jours), Nicole Martin (Mannequin), Nicole Perrier (Mirages, Et c'est jamais fini), Fabienne Thibeault (C'est en hiver), Suzanne Stevens (Je ne vivais pas avant toi, Que tu es loin), Clémence DesRochers (Ça sent l'printemps), Céline Lomez (Vol de nuit) et Marie Denise Pelletier (Manquer d'amour). Il collabore également à l'album Invitez les vautours d'Éric Lapointe sur lequel il signe les arrangements du quatuor à cordes dans la chanson D'l'amour, j'en veux pus.
1969 : Festival du disque au Québec, gagnant du trophée du meilleur disque instrumental dans la catégorie populaire pour son album Pour les amants paru en 1968.
1975 : Disque platine au Québec pour plus de 100 000 exemplaires vendus de son album Neiges.
1976 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur artiste de musique instrumentale de l'année 1976.
1977 : Gala des Juno Awards au Canada, gagnant du Prix Juno du meilleur album instrumental de l'année 1977 pour son album Neiges paru en 1975.
1977 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur simple (single) de l'année 1977 pour la pièce Wow, extraite de l'album Neiges paru en 1975.
1977 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur compositeur de l'année 1977 pour la pièce Wow, extraite de l'album Neiges paru en 1975.
1977 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur compositeur de l'année 1977 pour la pièce Surprise, extraite de l'album Surprise paru en 1976.
1977 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur artiste de musique instrumentale de l'année 1977.
1977 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur producteur et réalisateur pour un album instrumental de l'année 1977 pour son album Neiges paru en 1975.
1978 : Gala des Juno Awards au Canada, gagnant du Prix Juno du meilleur artiste de musique instrumentale de l'année 1978.
1978 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur album instrumental de l'année 1978 pour son album Le Saint-Laurent paru la même année.
1978 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur producteur et réalisateur pour un album instrumental de l'année 1978 pour son album Le Saint-Laurent paru la même année.
1978 : Disque platine au Québec pour plus de 100 000 exemplaires vendus de son album Le Saint-Laurent.
1979 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1979 pour son album Le Saint-Laurent paru en 1978.
1979 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur artiste de musique instrumentale de l'année 1979.
1980 : Gala de l'ADISQ au Québec, proposition pour le Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1980 pour son album Mouvements paru en 1979.
1980 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur artiste de musique instrumentale de l'année 1980.
1981 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1981 pour son album Virage à gauche paru la même année.
1982 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur artiste de musique instrumentale de l'année 1982.
1984 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1984 pour son album Impressions paru en 1983.
1987 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1987 pour son album Comme dans un film paru en 1986.
1988 : Gala des Prix Gémeaux, lauréat d'un Prix Gémeaux pour la trame sonore originale de Des dames de cœur parue la même année.
1989 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1989 pour son album Des dames de cœur paru en 1988.
1989 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix de l'Artiste s'étant le plus illustré hors Québec en 1989 (pour ses nombreux concerts et ses disques parus au Japon, en Australie et en Corée du Sud).
1990 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur spectacle pop de l'année 1990 pour l'Opéra Nelligan.
1992 : Disque platine au Québec pour plus de 100 000 exemplaires vendus de son album Noël.
1993 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1993 pour son album Noël paru en 1992.
1994 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1994 pour son album Romantique paru la même année.
1994 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur artiste de musique instrumentale de l'année 1994.
1995 : Gala des Juno Awards au Canada, gagnant du Prix Juno du meilleur artiste de musique instrumentale de l'année 1995 pour son album Romantique paru en 1994.
1996 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1996 pour son album Twilight Time paru la même année.
1996 : Gala des Juno Awards au Canada, proposition pour le Prix Juno du meilleur artiste de musique instrumentale de l'année 1996.
1997 : Gala de l'ADISQ au Québec, proposition pour le Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1997 pour son album André Gagnon au Centre Molson paru la même année.
1998 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 1998 pour son album Éden paru en 1997.
1999 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album de la catégorie « Bande sonore originale » de l'année 1999 pour son album Juliette Pomerleau paru la même année.
1999 : La Corée du Sud lui remet un disque platine pour son CD Monologue (son premier album compilation paru dans ce pays d'Asie en 1997) ainsi qu'un disque d’or pour son album intitulé Le pianiste paru celui-là en 1998.
2002 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 2002 pour son album Histoires rêvées paru en 2001.
2003 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 2003 pour son album Piano solitude paru d'abord en 2000, mais réédité au Québec en 2003.
2004 : Gala de la Socan, lauréat du « Hagood Hardy Instrumental Award » (Prix de jazz Hagood Hardy).
2011 : Disque d'or au Québec pour plus de 40 000 exemplaires vendus de son album Les chemins ombragés.
2011 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 2011 pour son album Les chemins ombragés paru en 2010.
2011 : Gala de l'ADISQ au Québec, proposition pour le Prix Félix dans la catégorie « album de l'année - meilleur vendeur » pour son album Les chemins ombragés paru en 2010.
2011 : Disque d'or au Québec pour plus de 40 000 exemplaires vendus de son album Dans le silence de la nuit.
2013 : Gala de l'ADISQ au Québec, proposition pour le Prix Félix dans la catégorie « anthologie de l’année » pour la réédition de son album Léveillée-Gagnon (en duo avec Claude Léveillée) paru en 1965.
2017 : Gala de l'ADISQ au Québec, gagnant du Prix Félix du meilleur album instrumental de l'année 2017 pour son album Les voix intérieures paru en 2016.
1978 : Lucie Rozon, « André Gagnon » (Libre Expression)
1992 : Robert Thérien et Isabelle D’Amours, « Dictionnaire de la musique populaire au Québec de 1955 à 1992 » (Institut québécois de recherche sur la culture)
Musiques Publiées au Québec (Publications Chant de mon pays)
Musique en feuille
1976 «Wow»
1976 «Ta samba»
1977 «Neiges»
1977 «Nelligan»
1977 «Surprise»
1977 «Week-end»
1978 «Sunsonata»
1978 «Comme en vacances»
1980 «Un lift pour Ville Émard»
1980 «Les Beaux jours»
1980 «La Ballade»
1980 «Mouvements / Adagio»
1980 «Dédéthoven»
1982 «Deux jours à la campagne»
1982 «Rio non-stop»
1982 «Premier épisode»
1989 «Des dames de cœur - Cher Jean-Paul»
1994 «Manquer d'amour»
1994 «La Ronde des bergers»
1999 «Sonate pour violoncelle et piano»
2005 «Comme au premier jour»
2005 «Il neige sur Kamouraska»
2008 «Chère Céline»
Livres de partitions
1978 «Berceuse»
1981 «The Best of»
1983 «Impressions»
1988 «Comme dans un film»
1991 «Nelligan»
1994 «Romantique»
1994 «Sélection spéciale»
1999 «Éden»
2002 «Histoires rêvées»
2004 «Compilation»
2007 «Piano Solitude»
2010 «Les chemins ombragés»
2011 «Dans le silence de la nuit»
2011 «Le rêve»
2012 «Petit concerto pour Carignan»
2013 «Violoncelle et piano»
Archives
Le 8 février 2024, la Bibliothèque et Archives nationales du Québec annonce qu'elle a acquis ses archives, qui datent de 1940 à 2017. La collection comprend partitions, carnets de notes, lettres, 1000 photos, ainsi que 200 cassettes vidéo[8].
Notes et références
↑Information tirée de l'acte de naissance au registre de la paroisse de St-Pacôme-de-Kamouraska pour l'année 1936 (Collection Drouin).
↑Heather White Luckow et Benoît L'herbier, « André Gagnon | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca, 16 mars 2008 (dernière modification : 8 décembre 2020) (consulté le )