C'est le deuxième album, après Trios, où Carla Bley confie la production à Manfred Eicher, directeur d'ECM[2].
À propos de la musique
Contrairement à Trios, où Bley, qui a eu 80 ans dix jours après la sortie de l'album[2], explorait des morceaux plus ou moins anciens, Andando el Tiempo présente des compositions originales.
Pour Carla Bley, « écrire pour ce trio, c'est penser big band et réduire la musique aux dimensions du trio[7]. »
La photo de la pochette est issue de la même séance que pour Trios et Life Goes On[8].
Andando El Tiempo
Cette suite en trois parties, dont le titre signifie « au fil du temps », est inspirée par le chemin d'un ami se délivrant d'une addiction aux médicaments[9].
Sin fin est « la prise de conscience que le cycle sans fin de prise de médicaments pour se débarrasser de la douleur et de l'anxiété devient insupportable[9]. » Basé sur un rythme de tango, le morceau est construit sur une séquence de sept mesures que Bley joue comme s'il y allait avoir une résolution sur la huitième mesure : ce motif de sept mesure, comme l'indique le titre, paraît tourner sur lui-même sans fin[10]. Sheppard joue la mélodie au ténor[2].
Potación de Guaya parle de la souffrance et de la tristesse des proches[9]. Le rythme emprunte également au tango, dans une tonalité plus sombre[2]. Sheppard est au soprano.
Camino al Volver est « le travail de retour à une vie saine et supportable[9]. » Le morceau est construit autour d'une ligne mélodique ascendante, jouée parfois à l'unisson, d'autres fois individuellement, voire en répartissant les notes entre les trois musiciens[2]. Pour Michel Barbey, ce morceau, « pièce centrale et point culminant du CD », évoque l'ironie corrosive de Social Studies[11].
Saints Alive!
Le titre est une expression lancée par de vieilles femmes après s'être échangé « un potin particulièrement croustillant[9]. »
Naked Bridges/Diving Brides
Le titre est tiré de Peking Widow, un poème de Paul Haines, avec lequel Bley a collaboré en 1971 sur le fameux Escalator over the Hill[2]. Le morceau est influencé par la musique de Felix Mendelssohn[9], mais peut aussi évoquer Claude Debussy[4]. C'est une commande de Serious dans le cadre du 21e anniversaire du EFG London Jazz Festival. C'est également un cadeau de mariage pour Andy Sheppard et sa femme Sara[9].
C'est un morceau plein de swing, avec un solo caractéristique de Bley, désinvolte et plein d'accords perçants[5].