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Ernest Franquet de Franqueville est né dans une famille d'ancienne bourgeoisie originaire de Normandie[2], issue de Nicolas Franquet (mort avant 1774), bourgeois de Gagnat, receveur des tailles[3].
Fils d'Hippolyte-Joseph-Jean Franquet de Franqueville (1762-1812), préfet maritime de Cherbourg, il quitte le Cotentin pour Paris avec sa mère et ses frères après la mort de son père en 1812.
À sa sortie, il est attaché au secrétariat du Conseil général des ponts et chaussées (1832) auprès de Baptiste Alexis Victor Legrand, puis est nommé ingénieur de l'arrondissement de Soissons (1834). C'est à cette époque qu'il commence à s'intéresser au transport ferroviaire naissant, à travers la traduction d'un traité de Nicolas Wood, Traction on Railroads. Il participe également à l'Encyclopédie nouvelle, notamment à propos des aérostats.
Il est successivement chargé de l'arrondissement nord-est de Seine-et-Oise (1837), puis de l'arrondissement est du département de la Seine (1838), et entre au ministère des Travaux publics en , chargé des canaux et des ports, sous l'impulsion du secrétaire d'État Legrand. En 1848, il occupe l'éphémère chaire de travaux publics au Collège de France.
En , il est nommé directeur des Ponts et chaussées[4], puis en juillet 1855 directeur général des Ponts et chaussées et des chemins de fer[5]. Il prend en main l'aménagement du chemin de fer français, à travers le développement du réseau et concentration des compagnies.
Comme responsable de la navigation, il gère les concessions des voies navigables, les travaux de protection contre les inondations de plusieurs villes sur le Rhône (Lyon, Avignon, Beaucaire, Tarascon, Arles), la Loire (Blois, Amboise, Tours, Angers…) et la Garonne (Agen et Toulouse), l'aménagement des canaux sur le territoire. Il travaille également aux agrandissements des ports de Boulogne, Saint-Malo, La Rochelle, Sète, Dieppe, Cherbourg, Paimbœuf, Arcachon, et à la signalisation des côtes. Après la défaite de 1870 il aura aussi la tâche de réorganiser les défenses du pays.
En parallèle, il monte en grade : conseiller d'État hors section en 1857, inspecteur général de 1re classe en 1863, membre du Conseil supérieur du commerce, de l'agriculture et de l'industrie en 1869, membre du Conseil supérieur de la guerre en 1872. Il est également nommé en 1870 vice-président du Conseil général des ponts et chaussées, mais reste directeur à la demande de ses ministres de tutelle.
Soumis aux critiques de députés d'extrême-gauche qui lui reprochent d'avoir surtout enrichi les grands groupes financiers, il faillit se retirer en 1876 très affecté par ces attaques partisanes, partit en cure à Aix-les-Bains pour se soigner et mourut d'une péritonite.
Il a également été conseiller général de la Côte-d'Or (canton de Semur) en 1858 et vice-président de 1861 à 1870.
Une rue de Paris porte son nom. La ville des Sables-d'Olonne a également baptisé en 1863 le quai du Remblai, quai Ernest-de-Franqueville, devenu quai Georges-Clemenceau en 1918, avant de donner le nom de Franqueville à l'extension d'une partie du quai du port des Sables.
↑Annales des ponts et chaussées. Lois, ordonnances et autres actes, Paris, 1853, p. 396.
Le titre d’« ingénieur directeur » est accordé, sous certaines conditions, à des ingénieurs en chef des ponts et chaussées en vertu de l'article 4 du décret du 7 fructidor an XII () (Th. Ravinet, Codes des ponts et chaussés et des mines…, Tome premier, Paris, Carilian - Gœury libraire,1829, p. 252). Ce titre est maintenu lors de la réforme du corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées en 1830 (Voir l'art. 6 de l'ordonnance royale du relative au personnel du service des Ponts et Chaussée in Bulletin des lois du royaume de France, Tome premier, IIe partie, Paris, imprimerie royale, mars 1831, p. 357. Pour une explication de ce titre d'« ingénieur directeur », voir Tarbé de Vauxclairs, Dictionnaire des travaux publics…, Paris, 1835, p. 211. Le titre d’ingénieur en chef directeur est réapparu dans un projet de réforme de l’organisation des ponts et chaussées en 1848 qui n’a pas vu le jour (Journal des chemins de fer, 12 février 1848, p. 106).
Discours prononcés aux obsèques de M. de Franqueville, conseiller d'État, directeur général des Ponts et chaussées et des chemins de fer, par Albert Christophle, ministre des travaux publics, Aucoc, de Boureuille, Kleitz et Lalanne (Journal officiel, 9 septembre 1876, p. 6794in fine et suiv.).