Alain Ferrand

Alain Ferrand
Illustration.
Fonctions
Maire du Barcarès
En fonction depuis le
(13 ans, 3 mois et 18 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Marie Roses (intérim)
Joëlle Iglesias-Ferrand

(3 ans, 9 mois et 6 jours)
Élection
Prédécesseur Claude Got
Successeur Joëlle Iglesias-Ferrand
Premier vice-président de Perpignan Méditerranée Métropole
En fonction depuis le
(4 ans, 5 mois et 10 jours) [1].
Élection
Président Robert Vila
Conseiller communautaire de Perpignan Méditerranée Métropole

(6 ans, 3 mois et 17 jours)
Président Jean-Marc Pujol
Biographie
Nom de naissance Alain Francis Célestin Ferrand
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Aubin (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR, UMP, LR
Conjoint Joëlle Iglesias-Ferrand (divorcés)
Enfants 2
Entourage François Calvet
Francis Perez
Diplômé de Université d'Aix-Marseille
Profession Homme d'affaires

Signature de Alain Ferrand

Alain Ferrand (prononcé : /alɛ̃ feʁɑ̃/), né le à Aubin, est un homme d'affaires et homme politique français.

Il est maire du Barcarès, en alternance avec son ex-épouse Joëlle Iglesias-Ferrand au gré de leurs inéligibilités respectives, depuis 1995.

Biographie

Enfance et formation

Alain Ferrand naît le à Aubin dans le bassin minier de Decazeville. Il est le fils de Camille Ferrand et d'Elia Barnabe, paysans aveyronnais[2],[3].

Carrière

Dans les années 1980, Alain Ferrand commence sa carrière en tant que professeur de gestion dans une école hôtelière de Toulouse[4].

En 1987, il achète le Lydia, un paquebot volontairement ensablé sur la station balnéaire du Barcarès qu'il transforme en casino et qu'il revend en 2000 au groupe Partouche[4]. Il acquiert également au Barcarès un restaurant, Le Riviera, pour en faire un complexe touristique appelé Le Marina[4],[5].

Avec son ami Francis Perez, ils fondent la holding Grand sud. Lorsque Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, autorise les machines à sous, ils rachètent plusieurs casinos de la côte languedocienne[4],[6].

Alain Ferrand est l'un des codirigeants, avec Francis Perez et Olivier Cauro, de Grupo Pefaco, une société espagnole spécialisée dans les machines à sous et la création d'hôtels en Afrique et Amérique du sud. Alain Ferrand est PDG de Pefaco Hôtels, la branche hôtelière du groupe[4].

En 2009, il crée l'Electrobeach Music Festival (EMF), un festival annuel de musique électronique, qui se déroule au mois de juillet au Barcarès[7],[8].

Parcours politique

Après avoir été conseiller municipal de 1991 à 1995, Alain Ferrand est élu maire du Barcarès (Pyrénées-Orientales) en 1995[9].

Le , il doit démissionner de son premier mandat de maire après une condamnation pour abus de biens sociaux dans la gestion de plusieurs casinos à trois ans de prison avec sursis ainsi qu'à 300 000 francs d'amende et trois ans d'inéligibilité. Il transmet alors son mandat de maire à son épouse Joëlle[4].

En 2011, il est exclu de l'UMP pour s'être présenté contre le candidat désigné de son parti pour les élections cantonales. Il est réintégré l'année suivante par la direction nationale, malgré les protestations des cadres locaux du parti, à l'exception du sénateur François Calvet, qu'il avait soutenu par le passé[10]. La même année, il reprend la mairie, à la suite de la démission de son épouse, Joëlle Ferrand, condamnée pour prise illégale d'intérêts et à son tour déclarée inéligible pour cinq ans[11].

Lors des élections municipales de 2020, alors que son ex-épouse Joëlle Ferrand se présente contre lui[12], il l’emporte avec près de 64 % des voix[13].

Alain Ferrand est vice-président du conseil de gestion du parc naturel marin du golfe du Lion depuis sa création en 2011 jusqu'au [14], et président de l'office de tourisme du Barcarès.

Il est élu le président de Perpignan Méditerranée Tourisme, l’office de tourisme communautaire[15]. Le , il devient président de l'agence de développement économique Pyrénées-Méditerranée Invest (ADE-PMI).

Depuis le , il est élu premier vice-président de Perpignan Méditerranée Métropole[16],[17],[18].

Il est président de la Société d’économie mixte qui organise le festival électro[19]. Il gère l'organisation du festival Electrobeach[20],[21].

Franc maçonnerie

Il est engagé en franc-maçonnerie en tant que membre de la Grande Loge nationale française[22],[23].

Affaires judiciaires

Condamnations

Condamnation pour abus de biens sociaux et recel

En 1992, un rapport parlementaire des députés François d'Aubert et Bertrand Gallet relève que « les casinos, instruments de blanchiment, constituent un secteur traditionnel d'investissement des organisations criminelles mafieuses ». Le document indique « l'existence de mouvements de capitaux suspects » au sein de la holding Grand-Sud dont Ferrand est le PDG. À la suite de ce rapport, Perez et Ferrand passent quelques jours en prison à Dijon, interpellés par la branche jeux et courses des RG de Paris qui les soupçonnent de cavalerie financière entre la holding, dont les caisses sont vides, et le casino de Lons-le-Saunier[4],[24].

Alain Ferrand est finalement condamné par la Cour de Cassation en février 1999 pour abus de biens sociaux et recel de ce délit à trois ans de prison avec sursis, à une interdiction de gérer des établissements de jeux et à trois ans d’inéligibilité[25],[26].

Condamnation pour prise illégale d’intérêts

En , Alain Ferrand est condamné à deux ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêts. Il avait touché des commissions illégales sur un placement financier de la Semeta, une société d'économie mixte dépendant de la commune du Barcarès. Mandaté par le conseil d’administration, il avait placé dix millions de francs (1 525 000 euros) sur un compte d’intérêt, qui aurait pu lui rapporter 100 000 francs (un peu plus de 15 000 euros)[27].

Condamnation pour fraude fiscale

En , il écope d'une nouvelle peine de dix-huit mois de prison (dont quinze avec sursis) pour fraude fiscale dans ses entreprises[27].

Condamnation pour faux et usage de faux

En 2006, la justice le condamne à nouveau pour faux et usage de faux[28].

Affaires judiciaires en cours

Mise en examen pour extorsion

En , il est mis en examen pour extorsion en bande organisée, et complicité de destruction de preuves[29],[30] ; il est placé sous contrôle judiciaire assorti du paiement d'une caution. À la suite d'un assouplissement de son contrôle judiciaire, il est autorisé de paraître dans le département des Pyrénées-Orientales le mardi et le vendredi pour exercer ses fonctions de maire[31]. Il est écroué le pour violations multiples de son contrôle judiciaire[32]. La chambre d'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence infirme cette décision le en raison d'une erreur de procédure[33].

Mise en examen pour prise illégale d’intérêt et concussion

Il est poursuivi pour prise illégale d’intérêt par un élu public et concussion. Sa mise en examen découle d'une plainte de l'association anti-corruption Anticor qui pense avoir décelé de « graves dysfonctionnements » dans l’attribution des concessions aux commerçants lors du Village du Noël du Barcarès de l'hiver 2018-2019. Alain Ferrand est soupçonné d’avoir attribué deux concessions du marché de Noël à une entreprise dans laquelle il détient des intérêts, dont l'une avait même été accordée à titre gratuit. Par ailleurs, la justice lui reproche d’avoir sollicité une contribution obligatoire à chaque commerçant présent sur le marché, en dehors de toute délibération du conseil municipal. Une somme totale de 73 500 euros aurait ainsi été collectée, en dehors de toute procédure[34]. Le procès est prévu pour juin 2025[34].

Le , il est mis en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour soupçon de favoritisme concernant l'organisation du marché de Noël du Barcarès[35]. Il est arrêté à sa descente d'avion à Montpellier le , mis en examen et placé en détention provisoire[36],[37]. Il est arrêté avec 30 000 euros et 10 000 dollars en liquide[38].

Autres affaires

Le 3 juin 1998, il est placé en cessation de paiements et doit 4,5 millions d'euros. Quelques années plus tard, c’est la Cour d’appel de Montpellier qui le place en faillite : il doit 17 millions d'euros[39].

En , il perd un procès en diffamation contre le quotidien L'Indépendant qui avait relayé une information sur une enquête concernant un possible trafic de stupéfiants au sein de la discothèque Le Marina, dont il était le responsable administratif[40].

En , il est placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour prise illégale d'intérêts et favoritisme[41], affaire pour laquelle il est relaxé en 2016[42].

En , le tribunal administratif annule une délibération de la mairie du Barcarès prenant en charge les frais de justice de Joëlle Ferrand, concernant son procès de 2013 « pour des faits relatifs à la passation de marchés publics par la collectivité » et condamne la commune à réclamer le remboursement de ces frais auprès de son ancienne mairesse[43].

En , il est relaxé dans l'affaire pour des faits de fraude présumés concernant des élections en 2004[44].

En , il est destitué de son poste de vice-président de Perpignan Méditerranée Métropole après un vote par bulletin secret[45]. Cette décision est déclarée illégale par le tribunal administratif de Montpellier[46],[47].

Détail des mandats et fonctions

Distinctions

Prix satiriques

Notes et références

Notes

  1. Réélu le et le .

Références

  1. https://www.francebleu.fr/infos/politique/le-maire-du-barcares-alain-ferrand-maintenu-en-tant-que-premier-vice-president-de-l-agglo-2663162
  2. François Krug, « Alain et Joëlle Ferrand, les Balkany du Roussillon », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant).
  3. « Maire de Le Barcarès (66420) - Nom, âge, date de naissance, profession du maire de Le Barcarès », sur mon-maire.fr (consulté le ).
  4. a b c d e f et g Jean-Michel Décugis et Philippe Simon, « Le Barcarès, « Dallas » à la française », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) « Marina @ Le Barcarès / DJMAG France - Suisse - Belgique », sur djmag.fr (consulté le ).
  6. Mélanie Delattre et Clément Fayol, « Le poker menteur de Francis Perez, roi des bandits manchots », sur Vanity Fair, .
  7. Martial Mehr, « Alain Ferrand: "L'Électrobeach est devenu essentiel pour l'économie locale" », sur Lindependant.fr, (consulté le ).
  8. « Event Made in France (Le Barcarès) - 821482536 », sur Societe.com (consulté le ).
  9. « Gérer Le Barcarès en bon père de famille », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. F. Michalak, « Réintégration de Ferrand à l'UMP : des militants menacent de rendre leur carte », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Pourquoi Le Barcarès revote », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « "C'est Dallas leur truc !" : au Barcarès, monsieur et madame Ferrand se disputent la mairie aux élections municipales », sur Franceinfo, .
  13. Estelle Devic, « Municipales 2020 : au Barcarès, un duel entre époux et un candidat fantôme », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Marc Médina et Antoine Parra élus au conseil de gestion - Pyrénées-Orientales », sur Le Petit-Journal, .
  15. « Alain Ferrand nouveau président de l’Office de Tourisme Communautaire - Pyrénées-Orientales », sur Le Petit Journal, (consulté le ).
  16. « Perpignan Méditerranée Métropole : Alain Ferrand nommé ambassadeur sans grand enthousiasme », sur lindependant.fr (consulté le ).
  17. Léa Bouquet et Olivier Meyer, « Robert Vila prend la tête de la communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole, Louis Aliot battu », sur France 3 Occitanie, .
  18. « Alain Ferrand n'est plus vice-président de l'agglomération de Perpignan », sur France Bleu, (consulté le ).
  19. « Annulation de l’Electrobeach : le maire Alain Ferrand emprisonné, les organisateurs déplorent "l’absence de l’âme de l’EMF" », sur lindependant.fr (consulté le ).
  20. « Annulation de l’Electrobeach : "Sans Alain Ferrand, le maire du Barcarès, c’était quasi impossible" », sur lindependant.fr (consulté le ).
  21. « Annulation de l’Electrobeach : incarcération du maire, mutualisation, contraintes financières… les raisons d’un échec », sur lindependant.fr (consulté le ).
  22. « Les francs-maçons au sommet de leur art », sur LExpress.fr, .
  23. Ghislaine Ottenheimer et Renaud Lecadre, Les Frères invisibles, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-30776-7, lire en ligne).
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  25. « Le Barcarès, " Dallas " à la française », sur Le Point, (consulté le ).
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  36. « Chalets du village de Noël : Le maire du Barcarès Alain Ferrand écroué, "C’est un guet-apens qui a été organisé pour l’abattre", s’indigne son avocat Me Phung », sur lindependant.fr (consulté le ).
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  45. « Perpignan Méditerranée Métropole : Alain Ferrand maintenu à son poste de premier vice-président après un vote à bulletin secret », sur lindependant.fr (consulté le ).
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  48. Estelle Devic, « Le maire du Barcarès, Alain Ferrand, prix Zakhor pour la mémoire 2016 », L'Indépendant,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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  50. « P-O/ Préfecture : le maire du Barcarès Alain Ferrand médaillé d'Honneur par arrêté préfectoral... Vous avez dit bizarre ? Comme c'est bizarre ! », sur ouillade.eu, (consulté le ).
  51. https://www.anticor.org/video/ceremonie-2020-casserole-2-a-joelle-et-alain-ferrand/

Voir aussi

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Article de presse

Vidéographie