Il succède à l'évêque Amédée II pour diriger le diocèse de Maurienne[4]. Le dernier acte d'Amédée II date de l'année 1220[6]. L'année de sa nomination n'est pas précisément connue. Louis Fillet (1902) donne l'année 1221[2]. Le chanoine Angley (1846) considère qu'Aimar monte sur le trône de Maurienne vers l'an 1222[4]. Entre les deux, un Jean, issu du chapitre de Maurienne aurait été désigné, mais non confirmé par le pape[7].
Le début de son épiscopat semble avoir été difficile, rencontrant des tensions avec les chanoines en 1223[3],[4]. Il fait appel à des ecclésiastiques de la région pour régler le différend : le doyen de Grenoble, le Sacristain de Vienne, le Prieur d'Aillon et le Prévôt de Montcenis[4]. Une transaction est signée le 4 des calendes de [8]. Le curé Joseph-Antoine Besson et ses successeurs, dont le chanoine Angley, le donnent pour arbitre dans un différend opposant le comte de Savoie, Thomas Ier, aux Thoire-Villars, à propos de possessions dans le Bugey[3],[8]. L'acte est donné par le Régeste genevois mais sans mention de l'évêque de Maurienne[9]. Il est par contre arbitre, au côté de l'abbé de Tamié, pour trancher un différend entre Guillaume de Beaufort et l'archevêque de Tarentaise, Herluin de Chignin, à propos du pouvoir juridictionnel de ce dernier sur la vallée de Luce (Beaufortain) et sa capitale, Saint-Maxime[3],[8],[10]. La sentence est rendue en faveur de l'archevêque de Tarentaise, le [8],[10]. Il est à nouveau témoin, au cours de la même année, dans un acte de confirmation de donation du comte Thomas Ier à l'abbaye d'Abondance[3],[11].
Archiépiscopat
En 1235, l'archevêque d'Embrun, Bernard Chabert, meurt[5]. Le chapitre cathédral le désigne pour lui succéder, en 1236[3],[11],[5]. Il peut être considéré comme un proche du Dauphin, André Dauphin, puisque ce dernier indique dans son testament qu'il lui confie son fils, ainsi qu'à l'évêque de Gap[5].
Dès l'année 1236, une révolte embrase la région, opposants les consuls d'Embrun et les chevaliers[5]. L'année suivante le Dauphin décède, son jeune fils, Guigues VII, lui succède[5]. Béatrice de Montferrat, troisième épouse du Dauphin, en tant que régente, prête hommage à l'archevêque le pour ses possessions dans l'ancien comté de Forcalquier[2], notamment Chorges et Embrun[5]. Ces deux seigneuries sont une possession partagée entre l'archevêque et les dauphins[5]. La cérémonie se déroule à Aspres, un bourg éloigné de la cité épiscopale[5]. Une révolte émerge contre le pouvoir delphinal et l'archevêque, considéré comme son représentant, jusqu'à une transaction signée le [5]. Les tensions perdurent cependant, menant jusqu'à des excommunications[5].
Le , il rend hommage à l'empereur Frédéric II, qui confirme à cette occasion les privilèges de l'archevêque[2],[11]. Le , il est chargé aux côtés de l'archevêque de Vienne d'étudier un projet d'union des diocèses de Valence et de Die[2].
Le , une paix est finalement signée, avec la levée des excommunications, mettant fin aux contestations du pouvoir archiépiscopal[5]. Celle-ci est placée sous les auspices de l'archevêque de Vienne, des évêques de Gap et Clermont, ainsi que du maréchal du dauphin, Robert Auruce[5].
Le , Aimar reçoit l'hommage du dauphin devenu majeur, Guigues VII[5]. L'évènement ne provoque pas de réactions particulières[5]. Le partage du pouvoir sur les seigneuries de Chorges et Embrun est confirmée, l'archevêque conservant, au-delà du pouvoir temporel, ceux de la justice criminelle et les appels[5].
Mort et sépulture
Aimar meurt en 1245 (?)[3],[11], probablement le , durant le Premier concile de Lyon[2]. L'historien Honoré Fisquet, dans La France pontificale (Gallia christiana, 1867), indique que cette date provient d'un épitaphe, recopié d'après Nicolas Chorier (1612-1692), mais qui serait erroné. L'historien précise « Ce prélat n'est point mort en 1245, puisque Innocent IV lui adressa deux bulles de Lyon, l'un le 3 des nones de janvier [...], l'autre, le 15 des calendes de février [...] »[12].
Le corps d'Aimar est transféré à Vienne dans l'église Saint-Pierre[3],[11]. L'épitaphe de son tombeau a été conservée[2], le chanoine Angley en donne une retranscription[11].
Sceau
Son sceau est constitué d'un « évêque debout, mitré, revêtu de la chasuble et du pallium, bénissant de la main droite et tenant de la main gauche la crosse tournée en dedans »[13]. Le sceau ogival est accompagné en légende en lettres capitales gothiques : « AYM... EPISCOPUS MAURIANENSIS »[13].
↑ abcdefg et hJoseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste et Maurienne et du décanat de Savoye, S. Hénault, 1759 (copie de l'exemplaire bibliotheque cant. et univ. lausanne), 506 p. (lire en ligne), p. 291-292.
↑ abcdefghijklmno et pOlivier Hanne, « Révoltes et tensions dans le Haut-Dauphiné au milieu du XIIIe siècle », Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes, , p. 5 à 52 (lire en ligne).
↑Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 162, note n°606.
↑ a et bJoseph Garin, Le Beaufortain : une belle vallée de Savoie : guide historique et touristique illustre, La Fontaine de Siloé (réimpr. 1996) (1re éd. 1939), 287 p. (ISBN2-84206-020-2, lire en ligne), p. 119.
↑Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia christiana) : Histoire chronologique et biographique des archevêques et évêques de tous les diocèses de France depuis l'établissement du christianisme jusqu'à nos jours, divisée en divisée en 18 provinces ecclésiastiques (vol.20 ), Métropole d'Aix. Aix, Arles, Embrun (seconde partie), Paris, E. Repos, (lire en ligne), p. 868-872.
Chanoine Ambroise Angley (18xx-18xx, historien et prêtre), Histoire du diocèse de Maurienne, Saint-Jean-de-Maurienne, impr. de J.-B. Héritier, , 500 p. (lire en ligne), « L. Aimar », p. 120-124.
Alexis Billiet, Chartes du diocèse de Maurienne, vol. 1, Chambéry, imp. de Puthod fils, , 446 p. (lire en ligne).