Abdallah Senoussi est issu de la tribu Magarha.
Pendant les années 1980, il est responsable de la sécurité intérieure de l'ex-Jamahiriya arabe libyenne, à une période où beaucoup d'opposants au régime sont tués. En 2002, il est nommé à la tête du Service de renseignements militaires de la Jamahiriya[2].
En 1999, la France le condamne par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour son rôle dans l'attentat du DC-10 d'UTA qui a coûté la vie à 170 passagers[3]. D'après des dissidents libyens, il serait également responsable du massacre de prisonniers dans la prison d'Abou Salim en 1996. Il est par ailleurs suspecté d'avoir organisé un complot visant à assassiner le prince héritier Abdallah d'Arabie saoudite, en 2003[1],[4]. Cependant, à partir de 2005 il reçoit le soutien de Nicolas Sarkozy, alors ministre et futur candidat à l'élection présidentielle : il met à sa disposition son avocat personnel MeThierry Herzog, et promet selon le témoignage de Ziad Takieddine« Dès ma prise de fonctions à la présidence de la République, pas le premier acte, mais le deuxième acte d’amnistie sera pour M. Senoussi »[3]. Claude Guéant et Brice Hortefeux font également le déplacement à Tripoli et rencontrent secrètement Abdallah Senoussi[5].
Le , Abdallah Senoussi est arrêté à l’aéroport de Nouakchott (Mauritanie) en provenance de Casablanca avec un faux passeport malien[7]. Le , il est remis par la Mauritanie aux autorités libyennes[8]. Lors de son procès en , il déclare : « Pour ce qui est du soutien apporté à des personnalités occidentales pour leur permettre d'accéder au pouvoir, la somme de 5 millions d'euros a été versée pour la campagne du président français Nicolas Sarkozy en 2006-2007. J'ai personnellement supervisé le transfert de cette somme via un intermédiaire français, en la personne du directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur. Sarkozy était alors ministre de l'Intérieur. Il y avait aussi un second intermédiaire, le nommé Takieddine »[3]. Entendu séparément, Ziad Takieddine fournit un témoignage concordant[3].
Références
↑ a et b(en)Ian Black Middle East editor, « Gaddafi's confidant is Abdullah Senussi, a brutal right-hand man », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )