Le procès des Ministères (officiellement : The United States of America vs. Ernst von Weizsäcker, et al.) est le onzième des douze procès pour crimes de guerre que les autorités américaines ont organisés dans leur zone d'occupation en Allemagne à Nuremberg après la Seconde Guerre mondiale. Ces douze procès se sont tenus devant un tribunal militaire américain et non devant le tribunal militaire international, mais dans les mêmes salles. Ils sont connus sous le nom de « second procès de Nuremberg », ou plus formellement « procès des criminels de guerre devant le tribunal militaire de Nuremberg ».
Ce procès est également appelé « procès de la Wilhelmstraße », car le ministère des Affaires étrangères allemand – auquel appartenaient nombre des accusés – était situé dans cette rue de Berlin[a]. Les accusés étaient tous des officiels de différents ministères du Troisième Reich, à qui était reproché leur rôle dans l'Allemagne nazie, et par conséquent leur participation ou leur responsabilité dans les nombreuses exactions commises en Allemagne comme dans les pays occupés par l'armée allemande.
Les juges à ce procès, membres du 4e tribunal militaire de l'armée américaine, étaient William C. Christianson (président), Robert F. Maguire et Leon W. Powers. Le procureur général était Robert M. W. Kempner. Les accusations ont été prononcées le , les débats se sont déroulés du au . Les juges mirent ensuite cinq mois à rédiger les 833 pages de leur sentence, qu'ils prononcèrent le . Le procès des ministres fut le plus long des douze procès pour crimes de guerre, et le dernier à se terminer.
Sur les vingt-et-un accusés traduits devant ce tribunal, deux furent acquittés et tous les autres jugés coupables pour au moins un des chefs d'accusation. Ils furent condamnés à des peines allant de trois à vingt-cinq ans de prison (détention préventive comprise).
Participation et organisation de la formulation et de l'exécution d'un plan commun et d'une conspiration pour commettre les crimes contre la paix mentionnés ci-dessus ;
Crimes de guerre, en étant responsables de meurtres, de mauvais traitements et d'autres crimes contre les prisonniers de guerre et les armées ennemies ;
Crimes contre l'humanité : atrocités et crimes perpétrés contre les Allemands sur la base de discriminations politiques, raciale et religieuses de 1933 à 1939 ;
Crimes de guerre et crimes contre l'humanité en participant ou en étant responsables d'atrocités et de crimes sur les populations civiles des pays occupés ;
Crimes de guerre et crimes contre l'humanité par le pillage et la spoliation des pays occupés ;
Crimes de guerre et crimes contre l'humanité par la participation à l'esclavage, la déportation pour le travail forcé et les mauvais traitements de populations civiles aussi bien en Allemagne que dans les pays occupés, ainsi que vis-à-vis des prisonniers de guerre ;
Membres d'organisations criminelles, la Schutzstaffel (la SS) ou les instances dirigeantes du parti nazi.
Tous les accusés plaidèrent non coupable des accusations portées contre eux.
Le tribunal écarta le chef d'accusation no 2 pour manque de preuves, ainsi que le chef d'accusation no 4 au motif qu'il sortait de sa compétence, portant sur des faits antérieurs à la guerre.
Quinze ans de prison ; libéré en 1951. Mort en 1984 (à 83 ans).
Stuckart fut jugé à nouveau en 1951 devant un tribunal chargé de la dénazification, et condamné à une amende de 50 000 Deutsche Mark en tant que Mitläufer (suiviste).
Herbert Backe, le ministre de l'Agriculture ayant succédé à Richard Walther Darré, qui aurait également dû être jugé à ce procès, se suicida le pendant sa détention préventive.
Notes et références
Notes
↑D'autres ministères ainsi que la chancellerie du Reich étaient dans cette rue ou avaient une façade qui donnait sur elle.