En conférant l'immédiateté impériale, l'empereur ou le roi des Romains accordait à un établissement religieux influent (le plus souvent une abbaye bénédictine) un ensemble de privilèges et libertés correspondant de facto à une semi-indépendance à l'encontre des seigneurs locaux. Dès lors, les prélats ne relevaient plus que de l'autorité temporelle de l'empereur exerçant la supériorité territoriale sur leurs possessions en tant qu'États impériaux. En allemand, on parle alors de « Reichsabtei ». En contrepartie, l'abbaye devait, comme tout autre État immédiat, une assistance financière et militaire à l'autorité impériale.
D'autre part, les prélats impériaux obtenaient un siège à la Diète d'Empire, sorte de parlement du Saint-Empire. Ils y étaient regroupés en deux bancs ecclésiastiques, un souabe et un rhénan, possédant une voix collective, à l'exclusion des plus influents, sept princes-abbés (Füstäbte) et trois princes-prévôts (Fürstpröpste) qui siégeaient au collège des princes à titre personnel possédant une voix virile.
Quelques-unes des abbayes impériales les plus importants ont été créées sur le territoire de l'ancien duché de Souabe après sa dissolution définitive avec l'extinction de la dynastie des Hohenstaufen au XIIIe siècle. Au début des temps modernes, la matricule d'Empire arrêtée à la diète de Worms en 1521 recense 83 prélats impériaux. Pour certaines abbayes, l'immédiateté impériale a été contestée. D'autres abbayes l'ont perdue par des médiatisations, des sécularisations et des cessions territoriales au fil des siècles. Les dernières ont été supprimées en faveur des princes laïques au cours du Recès d'Empire en 1803.