L’abbaye du Val-de-Gif, dédiée à la Vierge Marie et aussi appelée abbaye Notre-Dame du Val-de-Gif, est une ancienne abbayebénédictine, qui était située sur l'actuelle commune de Gif-sur-Yvette.
Historique
La vie monastique y commence à une date inconnue (les premiers documents qui mentionnent l'abbaye remontent au XIIe siècle pour s'interrompre au XVIIe siècle. En 1733, l'abbaye se voit interdire de recruter des novices en raison de la proximité de la communauté avec le courant janséniste. Les biens de l'abbaye sont placés sous séquestre par le Conseil d'État en 1783 ; elle est déclarée bien national le , et rachetée en 1791. Les bâtiments sont démantelés pour fournir des matériaux de construction.
Liste des abbesses
Cette liste incomplète présente les abbesses de l'abbaye du Val-de-Gif entre les XIIe et XVIIIe siècles[1].
Eremburge (1180-1203)
Cécile (1203-1226)
Rantie (1226-1238)
Béatrix I (1238-…)
Mabilie (…-…)
Philippa (…-1280)
Isabelle de Saint-Aubin (1280-1312)
Élisabeth (1312-…)
Azélipde (…-1332)
Jeanne I de Seyne (1332-1356)
Jeanne II de Saint-Mars (1356-1361)
Jeanne III Annette (1361-1362)
Irène de Voisins (1362-1370)
Beatrix II d'Argenteuil (1370-1382)
Alix de Damiette (1382-1386) avait pour procureur Jean Reddé, prêtre, curé de Leudeville
Jeanne IV d'Aunoy (1386-1391)
Odeline la Buveuse (1391-1415)
Jacqueline la Salvaresse (1415-1423)
Marguerite I Carroussy (1423-1452)
Marguerite II la Picarde (1452-1453)
Jeanne V de Réauville (1453-1467)
Marguerite III d'Orouër (1467-1476)
Jeanne VI de Sully (1476-1479)
Jeanne VII de La Roue (1479-1480)
Marguerite III d'Orouër (1480-1482)
Jeanne VII de La Roue (1482-1487)
Hélie de Forges (1487-1493)
Florence de Forges (1493-1506)
Jeanne VIII de Francières (1506-1517)
Antoinette I Augier (1517-1527), élue trois fois de suite, comme le permettait la règle de Poncher. Elle garda la crosse de Gif pendant neuf ans. En 1520, elle a pour procureur Jacques Le Clerc, prêtre
Marie-Anne-Françoise de Ségur de Ponchat (1733-1749), en 1747 il ne reste que 36 religieuses et il est fait interdiction de recevoir de nouvelles sœurs en 1735
Louise-Elisabeth-Henriette Feydeau de Courcelle (1749-1758), prieure
Jeanne-Marie de Walles (1758-1779), prieure Le monastère compte 21 religieuses en 1759 et 8 en 1771.
Françoise de Villicy de Tourville (1779-1785), prieure
Union avec l'abbaye de Sainte-Périne de Chaillot 1785-1789 : Angélique-Marie Baudon de Mony, dernière abbesse.
Personnalités et religieuses liées à l'abbaye
Marie Héroët, religieuse citée dans l'Heptaméron, comme victime du réformateur Étienne Gentils, prieur de Saint-Martin-des-Champs (1508-1536), et fut nommée après comme abbesse à l'abbaye de Giy.
Ferme de Compans (Seine-et-Marne), 60 arpents, donnée par Jacques Le Clerc et sa mère Françoise Louet sa mère, religieuse à Gif, en 1530.
Ferme de la Gombarderie (non localisée).
Ferme de La Noue sur la paroisse : Les Molières, 80 arpents, terres et prés affermés pour la somme de 320 Livres tournois en argent et 48 septiers de blé froment, estimés à 30 Livres le septier
Ferme de Saint-Aubin, consistant en une maison et autres bâtiments avec 56 arpents de terres labourables et 42 de pâtures, affermée à Jacques Farcy pour la quantité de 48 septiers de blé froment, évalués à 30 Livres le septier.
Moulin sur la rivière d'Yvette, proche de l'abbaye avec 42 arpents de terre et prés, affermés à la veuve de Jacques Pécheux pour 650 Livres en argent et la mouture 'environ 20 muids de blé.
Maison dite L'Image-Saint-Jean, au village de Gif, louée 400 Livres tournois
Fiefs, bois et terres
Fief de la Croix-Guyon à Mittry, en Seine-et-Marne d'une contenance de 43 arpents, affermés pour la somme de 360 Livres tournois.
Bois de la Gombaudrerie, au Fonceau de Ragonnant (1636), achat des religieuses pour la somme de 900 Livres tournois.
Bois taillis au lieu-dit le Fonceau du Grand Ragonnant pour 6,5 arpents, paroisse de Gometz-la-Ville, pour la somme de 900 Livres tournois (1638).
83 arpents de terre au territoire de Compans, Thieux, et lieux proches pour la somme de 290 Livres tournois
Dîmes
Rentes sur les dîmes de Fontenay, Herbland et Châtillon appartenant aux religieuses de Notre-Dame de Gif, puis sur un tiers des dîmes de Fontenay et Châtillon, 1361-1498 (d. 15)[6]. En vertu d'un accord passé en 1534 entre Jacques Bardelin, curé de Châtillon et Marguerite de Gouge, abbesse de Gif, les religieuses lui abandonnent les dîmes de Châtillon contre une rente annuelle de 12 livres, et approuvé par Jean du Bellay, évêque de Paris le , selon l'abbé Lebeuf[7].
Dîme de Gif : 47 septiers de seigle estimés en 1771 à 20 Livres tournois le septier, auquel il convient d'ajouter5 septiers d'avoine à 20 Livres tournois le septier.
Dîme de Saclay : 6 septiers de blé méteil à 25 Livres tournois l'unité et 5 septiers d'avoine à 20 Livres tournois le septier.
↑Dictionnaire topographique, historique, généalogique…, vol.2, 1777, Paris, Sangrain jeune, Le Mans, Toutain, p. 211.
↑La mère supérieure Angélique de Saint-Jean Arnauld d'Andilly, dans son Recueil et les Mémoires de sa tante et de la réforme de Port-Royal, dit qu'il s'agissait de Mme de Carnazet, abbesse de Gif, écrit plusieurs décennies après les événements, elle ignore que celle-ci est morte en 1584 et que Françoise de Miée de Guespré est à la tête de ce monastère depuis 1600.
↑N.M. Troche: Notice historique et archéologique sur la commune et paroisse de Châtillon-sous-Bagneux, Dupont, 1850, p. 18.
Notes
↑Ancienne religieuse du prieuré Saint-Louis de Poissy, abbesse de l'abbaye de Saint-Rémi, puis abbesse de l'abbaye Notre-Dame du Val-de-Gif, et enfin abbesse de l'abbaye Saint-Julien-du-Pré, dont elle ne prit possession qu'en 1609
↑Le muid de Paris (XVIIIe siècle) valait 12 setiers de 12 boisseaux de 640 pouces cubes, soit 1,824 m3. Toujours à Paris, le muid contenait 24 mines ; la mine contenait 2 minots ; le minot contenait 3 boisseaux ; le boisseau contenait 4 quarts ; le quart contenait 4 litrons ; et le litron mesurait 36 pouces³[5].
Le muid d’avoine contenait un peu plus de 3,7 m3. Il faisait le double du muid de blé, bien que tous deux continssent 12 setiers ; mais le setier d'avoine faisait 24 boisseaux (avec 24 mines par muid, 2 minots par mine et 6 boisseaux par minot), alors que celui de blé n'en contenait que 12. Chaque boisseau faisait 4 picotins, chaque picotin mesurait 2 demi-quarts ou 4 litrons[5]. de froment estimé en 1771 à 30 tournois le septier
Annexes
Bibliographie
Jean-Marie Alliot, Histoire de l'Abbaye du Val-de-Gif, Paris, Picard, 1892.