Fils de Valdemar de Danemark et de Marie d'Orléans, il a renoncé à ses droits dynastiques après avoir épousé une femme issue de la noblesse italienne, mais non de sang royal[1]. Il est connu pour avoir servi durant 17 ans au sein de la Légion étrangère et d'en avoir été l'une des figures emblématique de la campagne d'Algérie du début du XXe siècle.
Le il épouse à Turin la princesse Mathilde Émilie Françoise Marie Calvi di Bergolo[4],[Note 1].
De cette union naît un seul enfant :
le comte Valdemar Alexander Georg Luigi Maria, comte de Rosenborg (1915-1995). Ce dernier épouse en 1949 Floria d'Huart-Saint-Mauris (1925-1995), et meurt en 1995 sans postérité[5].
À l'âge de quatorze ans, le lieutenant Selchauhansen, officier de la Légion étrangère, le fait rêver et provoque sa vocation en lui offrant un soldat de plomb.
Carrière militaire
Le jeune prince suit la formation d'officier au sein de l'école de formation des officiers danoise (Hérens Officerskole) dont il sort avec le grade de sous-lieutenant (Sekondløjtnant) en 1909[5]. Il rejoint alors le régiment d’infanterie de la garde royale le . Il participe, avec l'état-major de l'armée grecque, à la bataille de Dzumajök en 1913 pendant la seconde guerre balkanique.
En 1914, il reprend du service au sein de l'armée danoise et sert notamment pendant un an en Italie comme observateur. Il suit ensuite le cours de l'École d'état-major de 1918 à 1919 avant d'être promu capitaine de la Garde royale. Le jeune prince, attiré par la mystique des armes et en raison de son ascendance maternelle, souhaite servir la France. Il est donc détaché au 16e bataillon de chasseurs à pied en garnison à Metz pendant un an (du au )[5] avec le grade de capitaine. Il y est décoré de la Légion d'honneur le [5] eu égard à son titre.
Le , le roi de Danemark l'autorise à quitter l’armée danoise pour rejoindre la légion étrangère française (avec le rang de capitaine, à la suite d'une négociation entre les gouvernements danois et français). Il est alors mis à la disposition du maréchal
Lyautey, résident général de France et commandant supérieur des Troupes du Maroc[5].
Détaché à la 1re compagnie montée en 1924, il prend part aux opérations de la Bataille de l'Ouergha, notamment aux combats de Bou-Afra-Recifa, de Bou Khamoudj, d'El Mers[7], d’Aït Maklouf, d’Aït Messaad, d’Imouzzer, du Djebel Idlan et de Aït-Bazza, de mai à . Il est nommé à l'état-major du général, commandant les troupes d'occupation du Maroc à Rabat en 1925. Ce poste sédentaire ne l'empêche pas de participer activement à la guerre du Rif contre Abd-el-Krim[5]. Il obtient une seconde citation à l'ordre de l'armée, le , pour son action lors de la bataille de Bibane[Citation 2].
En 1925, de décembre à mars de l'année suivante, il est mandaté par le ministère des affaires étrangères pour une mission de promotion et de communication en Amérique (à l'instar de Zinovi Pechkoff)[8],[5] avant de rejoindre, en fin d'année, la 48e promotion de l’École de guerre Il y suit la scolarité des officiers d'état-major de à [9] avant d'effectuer son stage de nouveau breveté en corps de troupe de métropole[5]. Le , il retourne au Maroc où il retrouve son poste à l’état-major du commandant supérieur des troupes du Maroc[5]. Une troisième citation, à l’ordre de la colonne, vient récompenser son action lors des opérations du Tadla en 1929, aux combats de l’Azarar-Fal, de Bou-Adiane et de Bou-Anghzir[Citation 3].
Affecté en 1930 à l'état-major des confins algéro-marocains, il est ensuite, début 1931, affecté à l’état-major de la 3e division de cavalerie en France où il reste trois ans. De retour au Maroc, il sert au 19e corps d’armée puis au groupement motorisé opérant dans la région de l’Anti-Atlas sous les ordres du colonel Trinquet. C’est encore un engagement lors de la prise de Guelmim, du 8 au . Il retrouve la Légion au sein du 1er REI où, le , il est promu chef de bataillon. Le , il rejoint le 3e REI stationné à Fez. Commandant le 2e bataillon par intérim en 1935[9], il prend ensuite le commandement du 1er bataillon, le [5],[9],[Note 2]. Il y sert jusqu’au , jour où il meurt brusquement de maladie[8] lors d'un déplacement en train[5] à Taza, au Maroc.
Honneurs
Il est d'abord enterré au cimetière d’El-Hank à Casablanca, puis selon son vœu, sa dépouille est transférée sept ans plus tard, à Sidi Bel Abbès[9],[10]. Enfin, elle rejoint le carré du Légionnaire du domaine « Capitaine Danjou » à Puyloubier dans les Bouches-du-Rhône lors du transfert en 1962 de la Légion étrangère en métropole. Il repose auprès de ses camarades, aux côtés du généralRollet et du légionnaire Zimmermann (dernier tué de la guerre d'Algérie)[5].
Décorations
Aage de Danemark est titulaire des ordres et titres suivants[11],[12] :
Le sixième épisode de la série documentaire danoise En kongelig Familie (en anglais : A Royal family) est centré sur la vie du prince Valdemar, de son épouse et de leur fils Aage.
Notes et références
Citations
↑« Superbe soldat, ayant au plus haut degré le culte de la Légion étrangère et l'amour de la France. Volontaire pour servir au Maroc, ne cesse de se dépenser sans compter, dans la troupe comme dans l'état-major. Au cours des opérations de 1923 dans le Moyen Atlas, s'est constamment offert pour les missions périlleuses, notamment aux combats de Bou-Arfa, du Bou-Khamoudj et d'EI-Mers, les , et , où il a, sous un feu ajusté et dans un terrain particulièrement difficile, assuré et maintenu la liaison du commandement avec les bataillons de première ligne très vivement engagés. » source : site internet
↑«Agent de liaison du colonel commandant le groupement d'attaque, a fait preuve du plus beau courage ; volontaire pour toutes les missions périlleuses, ayant porté à plusieurs reprises des ordres aux unités engagées en première ligne sous le feu le plus violent. » site internet
↑« Officier de la Légion dont la réputation de bravoure est établie depuis longtemps au Maroc. Volontaire pour toutes les missions; plein d'allant et de dévouement; donnant constamment un bel exemple à la troupe, sur laquelle il exerce une influence particulièrement heureuse. Il a participé les 22 et aux opérations de Azarar-Fal et du Piton des Cèdres où, en qualité d'adjoint au lieutenant-colonel commandant le groupement et le 2e étranger. » site internet
↑Aage de Danemark était connu pour ses frasques en tout genre qui défrayaient la chronique. À tel point que ses hommes avaient affectueusement baptisé leur unité le bataillon du fada. Source : Pierre Montagnon, Légionnaires d'hier et d'aujourd'hui, Paris, Pygmalion, , 333 p. (ISBN978-2-85704-995-1), p. 146
Aage de Danemark, Souvenirs de la Légion, Paris, Payot, , 191 p. (ISBN978-2-7587-0045-6) (ré-édité en 2009).
Sur le prince et la Légion étrangère
(da) Bo Bramsen, Huset Glücksborg : Europas svigerfader og hans efterslægt [« La maison de Glücksbourg : Le beau-père de l'Europe et sa descendance »], vol. 2, Copenhague, Forlaget Forum, , 2e éd. (ISBN87-553-3230-7 et 978-87-553-3230-0, OCLC471920299, lire en ligne).
(en) Anna Lerche et Marcus Mandal, A royal family : the story of Christian IX and his European descendants [« Une famille royale : l'histoire de Christian IX et de ses descendants européens »], Copenhague, Aschehougs Forlag, , 2e éd. (ISBN87-151-0955-0 et 9788715109553, OCLC464176213, lire en ligne).