Le 41e bataillon de chars de combat est créé en [1].
Du 4 mars au 6 avril 1940, le 41e BCC est placé sous le contrôle de la 1re division cuirassée (1re DCR) puis rejoint la 3e division cuirassée dont il forme la demi-brigade lourde avec le 49e BCC[2].
Il combat dans la bataille de Stonne[3]. En particulier, le capitaine Billotte revendique la destruction de 13 chars allemands de la 10e Panzerdivision le 16 mai au matin avec son seul char (il se peut que le nombre soit surestimé à cause de la présence d'épaves chars allemands détruits la veille). L'attaque menée avec le 51e régiment d'infanterie et le 45e BCC parvient à reprendre le village[4].
Le 7 juin, le 41e BCC reçoit les chars survivants du 49e BCC, redevenant un bataillon à pleine dotation[7]. Le 10 juin, il participe à une contre-attaque sur Perthes et Juniville face à la 1re Panzerdivision[8] avec le 16e BCP et le 45e BCC. Elle libère le flanc de la 14e division d'infanterie, au prix de sept chars détruits[7].
Le 11 juin, le bataillon est séparé en trois groupements, sous les ordres des capitaines Billotte, Gasc et Delepierre. Le premier, auquel s'adjoint le capitaine Cornet commandant le régiment, regroupe les chars en état de combattre, le second les chars devant être réparés et le troisième la compagnie d'échelon et l'état-major[7]. Le groupement Billotte est détruit intégralement sur le terrain de Mourmelon le 12 juin[9], les chars du capitaine Léopold Gasc combattent sur la Marne du 12 au 14 juin. Les chars qui ne sont pas perdus au combat sont sabordés faute de pouvoir être réparés. Le dernier char, le Villers-Marmery, est engagé le 15 juin à Montsuzain dans une dernière contre-attaque avec deux tracteurs de ravitaillement Renault 36R et est détruit. La colonne Delepierre est capturée le 16 juin au soir, encerclée près de Saint-Germain-de-Modéon[10].
28 mai - 12 juin 1940 : capitaine Cornet (tué au combat)[9]
12 - 16 juin 1940 : capitaine Delepierre (chef de l'état-major)[10]
Ordre de bataille et nom des chars
Au 13 mai 1940, le bataillon compte 31 chars, trois chars ayant été fournis à la 1re DCR[11]. Il est également en sous-effectif, avec 600 hommes pour un effectif théorique de 700[12]. Les numéros de série et noms de baptême des B1 bis sont les suivants[11] :
Chef de bataillon (commandant Malagutti) : 366 Graves[C 1]
Le bataillon possède un système de marquages sur la tourelle qui indique initialement la section et la compagnie de chaque char[13]. Sur l'arrière de la tourelle est peinte une zone blanche entre deux zones plus sombres, probablement vertes à moins que les couleurs soient bleu-blanc-rouge[10]. Sur la zone blanche une lettre capitale donne la compagnie : A à la 1re, I à la 2e et O à la 3e. Une bande ondulée bleue peinte sur le flanc de la tourelle indique également la compagnie : la 1re a une bande aux ondulations plus resserrées, la 2e a une bordure blanche et la 3e n'a pas de bordure. Dans les deux zones sombres latérales sont placés des disques à la 1re section, des carrés à la 2e et des triangles à la 3e. Le nombre de ces symboles (de un à trois) indique l'ordre du char dans sa section[13].
Les réorganisations entre chars du bataillon puis l'arrivée des chars du 49e BCC rendent obsolètes ces marquages, qui restent cependant en place[13].
René Boly, Fallait-il sauver le char Bayard? : le 41e bataillon de chars de combat, Aubigny-sur-Nère, Ardennes, Champagne, Association Ardennes 1940 à ceux qui ont résisté, (ISBN2-9515365-2-6 et 978-2-9515365-2-4, OCLC469421010).
Roger Bruge, Juin 1940, le mois maudit, Fayard, 1980, (ISBN9782213008769).
Références
↑François Vauvillier et Roger Avignon, « Mais où sont donc passés nos chars B ? », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 77, , p. 26-37
↑Gérard Giuliano, Les soldats du béton: la Ligne Maginot dans les Ardennes et en Meuse, 1939-1940, Terres ardennaises, (ISBN978-2-905339-04-1, lire en ligne), p. 100
↑ abcd et eStéphane Bonnaud, « Le 41e BCC : IV - L'attaque sur Perthes, 10 juin 1940 », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 135, , p. 65-80
↑Jacques Belle, « De nouvelles unités mécaniques pour la Ligne Weygand », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 135, , p. 53-64
↑ ab et cStéphane Bonnaud, « Le 41e BCC : V - Billotte piégé à Mourmelon, 12 juin 1940 », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 136, , p. 41-58
↑ ab et cStéphane Bonnaud, « Le 41e BCC : VI - Baroud d'honneur sur la Marne », Histoire de guerre, blindés et matériel, no 137, , p. 35-56
↑ a et bFrançois Vauvillier, « Produire le char B : défi ou chimère », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 76, , p. 36-49