Cet article présente les faits marquants de l'année 2009 en Érythrée.
Évènements
Lundi : le président soudanais Omar el-Béchir est arrivé en Érythrée pour son premier voyage à l'étranger depuis le mandat d'arrêt international lancé contre lui le dernier par la Cour pénale internationale (CPI). La chaîne Al-Jazira a diffusé en direct des images montrant son arrivée à l'aéroport d'Asmara et la réception officielle qui l'attendait. L'Érythrée n'est pas signataire de la charte de la CPI, qui oblige les pays membres à arrêter les personnes inculpées entrant sur leur territoire.
Jeudi : selon l'ONG Human Rights Watch, le gouvernement érythréen « est en train de transformer le pays en une gigantesque prison » en recourant à une politique de « détention et torture systématiques » et de « conscription militaire prolongée » contre ses citoyens : « La détention et la torture systématiques par l'Érythrée de ses citoyens et sa politique de conscription militaire prolongée génèrent une crise des droits humains et incitent un nombre croissant Érythréens à fuir le pays ». HRW accuse le gouvernement érythréen de « graves atteintes aux droits humains, à savoir les arrestations arbitraires, la torture, des conditions de détention épouvantables, le travail forcé et de graves restrictions des libertés de mouvement, d'expression et de culte […] La torture, les traitements cruels et dégradants et le travail forcé sont monnaie courante pour les conscrits ainsi que pour les détenus [… les prisonniers sont] généralement entassés dans des cellules surpeuplées [… ou] dans des conteneurs maritimes qui atteignent des températures brûlantes le jour et glaciales la nuit ».
Vendredi : le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine demande au Conseil de sécurité de l'ONU de prendre des « mesures immédiates » pour sanctionner l'Érythrée à cause de son soutien aux insurgés islamistes somaliens.
Jeudi : la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, en déplacement à Nairobi (Kenya), demande à l'Érythrée de cesser de soutenir les islamistes radicaux somaliens déterminés à renverser le président Sharif Cheikh Ahmed : « Il est plus que temps pour l'Érythrée de cesser et de renoncer à son soutien aux shebab et de commencer à devenir un voisin plus coopératif que déstabilisateur […] Nous devons faire en sorte que certains des pays voisins arrêtent de financer l'organisation terroriste des shebab »[1].
Mercredi : le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, à 13 voix contre 15, un embargo sur les armes vers l'Érythrée et impose des sanctions à ses dirigeants pour leur soutien aux factions islamistes en Somalie et leur refus de retirer leurs troupes d'une zone frontalière disputée avec Djibouti.