Chaque année, au début du mois de juillet, les chérifs Alami commencent à célébrer le moussem de ce saint surnommé « le sultan des Jbalas », le protecteur de la vallée.
"Le raisonnable ne se laisse pas entraîner par sa plume, car les mots n'expriment pas toujours ce qui habite les cœurs, d'autant plus que le sujet est glissant, et que ce qui est de l'ordre de la tradition n'appelle pas l'interprétation. Il y a eu parmi ses descendants et ceux de ses frères et oncles un nombre incalculable de savants confirmés qui se sont arrêtés aux limites de ce qui a été rapporté à son sujet, et ils n'ont consigné que ce qui revient à sa généalogie, à sa voie, à ses vestiges au Alam, à sa tombe, aux circonstances de son assassinat, au désaccord sur la date de sa mort, et à ce qui a été rapporté par ceux qui ont fait connaître son disciple, le pôle Abû-l-Hasan al-Shâdili, concernant ses conseils et ses dires. Quant à sa prière authentifiée et connue dans toutes les régions du monde, la beauté de sa rhétorique frise l'inimitable, et tous ceux qui la récitent témoignent de ses effets bienfaisants."[1]
Étude d’Ibn Mashîsh
Nous connaissons peu de chose sur les enseignements qu’il a suivi, nous ne trouvons que de rares indications éparses dans les notes biographiques.
Al-Lhîouî dans Hisn al-salâm dit : « Quand Moulay Abdeslam est arrivé à l’âge d’apprendre, son père notre seigneur mashîsh le fit entrer dans une école coranique. À l’âge de 12 ans, il a déjà appris le Coran dans sept versions phonétiques auprès –dit-on– du saint vertueux Sidi Salim enterré dans la tribu Bani Yûsuf. On rapporte également que parmi ses maîtres en matière de sciences religieuses, figure le vertueux faqih al-haj Ahmad sit Aqatrân enterré à proximité du village Aburj dans la tribu des Akhmâs, non loin de Bab Taza. Il a reçu de lui les sciences juridiques selon la mudawwana, vulgate de la doctrine malikite ».
Il a eu trois autres maîtres dans l’apprentissage du Coran, son frère al-haj Mûsa al Ridâ, le cheikh Muhammad ibn Ali al-Misbahi et al-Hasan al-Dawâlî enterré à la grande mosquée de Ouezzane. Quant à son initiation spirituelle, elle fut l’œuvre de Abd al-Rahman al-Madanî al-Hassanî surnommé al-Zayyât ou Al 'Attar.
L'assassinat d'Ibn Mashîsh
C'est pendant la décadence almohade, Ibn Abî al-Taouâjin était le gouverneur du sultan Yahya al-Mutasim, s'est déclaré prophète et a vu en Abdeslam un ennemi et dans son activisme un sérieux obstacle à ses projets. Selon Ibn Zâkûr:"La raison qui a fait d'Ibn Abî al-Taouâjin l'ennemi du pôle est qu'il a imaginé à travers sa sorcellerie et sa fausse prophétie que celui qui le tuerait est un saint. Il pensa donc à Sidi Abdeslam car il n'y avait en son temps et en cette contrée personne qui soit qualifié de saint comme lui, d'autant plus que la distance entre eux était courte...". Il a été assassiné un peu au-dessus de la source où il avait l'habitude de faire ses ablutions.
Le mausolée de Moulay Abdessalam est au Mont Alem[2].
Descendance
Abdeslam Ibn Mashîsh a laissé une descendance riche en savoir qui a pu se répandre sur tout le territoire nord-africain, essentiellement : Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie et Libye. Il s'agit :
Moussa, la branche aînée ;
Abdalkarim, la branche cadette ;
Ahmed ;
Mohamed ;
Ali ;
Raissoun ;
Rahmoun.
Notes et références
↑Al-Huwwat, Sulayman: Al-rawda al-maqsuda wa-l-hulal al mamduda fi ma âthir Bani Suda vol 2, p. 602
Ibn Mashish: Maître d'al-Shadili de Zakia Zouanat Editeur: Najah El Jadida, 1998.
T. Burckhardt, The Prayer of Ibn Mashish (As-Salat al-Mashishiyah), traduction et commentaire du seul texte subsistant d'Abd as-Salam ibn Mashish: la Prière sur le Prophète, Islamic Quarterly, London, 1978, vol. 20-21-22, no3, pp. 68-75