Étude du mouvement des chats

Étude du mouvement des chats
Artiste
Date
1513-1516
Technique
Dessin plume et encre avec lavis de craie blanche
Dimensions (H × L)
27 × 21 cm
No d’inventaire
RCIN 912363Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Étude du mouvement des chats est une feuille (27 x 21 cm) comportant une vingtaine de dessins exécutés par le peintre florentin Léonard de Vinci (1452-1519) vers 1513-1516 et représentant des chats ainsi qu'un dragon. Réalisée à la plume et à l'encre avec lavis de craie blanche, elle est conservée à la Royal Collection du château de Windsor sous la cote Royal Library 12363. Il s'agit de l'une des dernières œuvres de l'artiste, qui y exprime sa fascination devant la nature, notamment les animaux et tout spécialement les chats[1].

Le chat, un chef-d'œuvre

Léonard de Vinci, connu pour son amitié envers les animaux, vivait entouré de chats, de chiens, de chevaux et même de singes. Des félins en général et des chats en particulier, il admirait les mouvements, la souplesse, la dynamique. Il est l'auteur d'une remarque devenue proverbiale : « Anche il più piccolo dei felini, il gatto, è un capolavoro » (« Même le plus petit des félins, le chat, est un chef-d'œuvre »).

Description

L'étude sur les chats se trouve au château de Windsor en même temps qu'une autre feuille (29,8 x 21 cm) où figurent des chevaux, saint Georges et le Dragon et un lion, et datée de 1517-1518[1] (Royal Library 12331).

Une vingtaine de chats apparaissent ici sous la forme de courbes, d'échines arc-boutées, de muscles tendus par l'effort, dans une attitude flexible, à la fois défensive et offensive, aux aguets de proies qui ne sont pas représentées. Leur aspect physique, visible, est animé par une force invisible : celle du mouvement[1].

Comme il l'indique lui-même dans le Codex Arundel, Vinci envisage la nature comme un flux continu dont les changements incessants lui permettent d'échapper à la destruction du temps. Elle invente en permanence, à l'image de l'artiste qui, grâce au dessin, expérimente sans cesse de nouvelles possibilités. En captant d'un trait de plume les variations infinies de la mobilité des chats, Vinci analyse et reproduit le pouvoir de la nature : transformer des formes existantes en créations nouvelles[1].

Les chats dans l'œuvre de Vinci

Léonard de Vinci a réalisé plusieurs dessins sur le thème de la Vierge à l'Enfant avec un chat. On citera :

  • Étude pour la Madone au chat, plume sur une feuille avec d'autres dessins (13 x 9,4 cm), v. 1478-1481, conservée au British Museum, à Londres (inv. 1856-6-21-1), recto et verso. Une symétrie spéculaire entre les dessins des deux faces est visible par transparence[2].
  • Étude pour la Vierge et l'Enfant avec un chat ou Étude pour une Vierge à l'Enfant jouant avec un chat, encre brune sur papier beige, conservée au musée Bonnat-Helleu, à Bayonne[5].

Notes et références

  1. a b c et d « Leonardo's transformations of nature »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), par April Kiser, site de l'université de Virginie. Ce lien fournit une reproduction des deux études de Windsor : celle des chats et celle des chevaux.
  2. a et b « La Madonna del gatto : quando il fine giustifica i mezzi », site foglidarte. Ce lien fournit des reproductions et des analyses des œuvres concernées.
  3. Carlo Pedretti (éd.), I disegni di Leonardo da Vinci e della sua cerchia nel Gabinetto dei Disegni e Stampe della Galleria degli Uffizi a Firenze, Catalogo di Gigetta Dalli Regoli, Giunti Barbera, 1985, p. 59.
  4. « Léonard, un homme universel », site sur l'Exposition universelle de 2015.
  5. « Léonard de Vinci : études », site des Amis du musée Bonnat-Helleu.

Bibliographie

  • Frank Fehrenbach (éd.), Leonardo da Vinci : Natur im Übergang. Beiträge zu Wissenschaft, Kunst und Technik, (Munich, 2002).
  • Mary Garrard, « Nature’s special child : Leonardo da Vinci », in Brunelleschi’s Egg: Nature, art, and gender in Renaissance Italy (Berkeley, 2010), p. 123-155.
  • Martin Kemp, Leonardo da Vinci : Experience, experiment and design (Princeton, 2006).
  • Carlo Vecce, « Word and Image in Leonardo’s Writings », p. 59-77, in Carmen C. Bambach (dir.), Leonardo da Vinci : Master Draftsman, Metropolitan Museum of Art (New York, 2003).