Sa famille est originaire de Lorraine, très ouverte sur les sciences. Sous l'influence de son oncle, Emile Roubaud s'oriente vers les sciences naturelles pour être licencié en 1901.
En 1906, il quitte Paris pour Brazzaville, chargé de mission sur la maladie du sommeil. En 1909, il publie sa thèse de Doctorat ès-Sciences Naturelles sur cette maladie. De 1909 à 1912, il parcourt l'Afrique Occidentale Française, étudiant la répartition et le rôle pathogène de 9 espèces de glossine, plus connue sous le nom de mouche tsé-tsé.
Revenu à Paris, il se consacre aux travaux en laboratoire, et forme de nombreux chercheurs émérites, entomologistes ou protistologues, créant une véritable école scientifique.
Discret et modeste, il aimait travailler en solitaire. Il alliait l'indépendance, la sûreté de jugement, le sens de l'observation et la dextérité manuelle dans ses manipulations d'insectes[2].
Il meurt en 1962. Il avait deux filles, Gabrielle, violoncelliste, épouse du cancérologue André Baron, et Geneviève Word (1920-2013), née Roubaud, première danseuse du Ballet de l'Opéra de Paris[2], ainsi qu'une fille (prénommée Louise) de sa conjointe Suzanne, fille d'Adrien Veillon collaborateur de Pasteur[3].
Travaux
Outre ses travaux sur les trypanosomes et leur transmission par les glossines, Émile Roubaud s'est consacré au paludisme et aux anophèles, à la fièvre jaune et à la biologie d' Ædes ægypti, développant des moyens de lutte contre les vecteurs.
Il est l'auteur de nombreux travaux sur la biologie générale des insectes parasites, portant sur la diapause et l'anhydrobiose, comme sur la biologie d'espèces particulières (pyrale du maïs, Culex pipiens, etc.)[2].
Publications principales
La Glossina palpalis, sa biologie, son rôle dans l'étiologie des Trypanosomiases, 1909 (thèse de doctorat).
La maladie du sommeil au Congo français, 1909 (en collaboration avec G. Martin et A. Lebœuf).
Prophylaxie de la fièvre jaune, Journal officiel de l’Afrique Occidentale Française, 1912.
Études sur la faune parasitique de l’Afrique occidentale française, 1914.
Les insectes et la dégénérescence des arachides au Sénégal, Annuaire et Mémoires du Comité d’Études historiques et scientifiques de l’Afrique occidentale française, 1916
Les mouches tsé-tsé en Afrique occidentale française. Nos connaissances actuelles sur leur histoire et leur rôle pathogène, Bulletin du Comité d’Études historiques et scientifiques de l’Afrique occidentale française, 1920
Les principes directeurs de la prophylaxie pratique du paludisme, Bulletin de la Société de pathologie exotique, 1925
Essai synthétique sur la vie du moustique commun Culex pipiens. L’évolution humaine et les adaptations biologiques du moustique, Annales des sciences naturelles, 1933