L'élevage bovin en Belgique et aux Pays-Bas est lié au « plat pays », constitué de terres riches et bien arrosées, propices aux bovins. Ce dernier a pourtant dû cohabiter avec les cultures céréalières.
Selon Aline Durand et Philippe Leveau[2], en Gaule du nord les Romains trouvèrent des bovins de plus grande taille que dans le sud. (Il faut garder en mémoire que la basse vallée du Rhin s'appelait à l'époque « Gaule Belgique »). Donc, dès l'Antiquité, la population bovine était grande, probablement due à son ancêtre, Bos primigenius, l'aurochs.
Au cours des siècles, des peuples ont traversé la région, s'y sont installés et leur bétail s'est métissé avec celui des autochtones. Au Moyen Âge, cette région devient très prospère avec le commerce des marchands flamands. Leur travail réclame des produits issus de la culture du sol : lin, chanvre pour la draperie, houblon et orge pour la brasserie... Pour cultiver ces grandes terres, des races équines puissantes sont utilisées. Ainsi, le cheptel bovin passe-t-il presque au second plan. C'est ce qui va faire sa force. Élevé sur des surfaces petites dans une région densément peuplée, la sélection commence très tôt. Les éleveurs recherchent à produire le plus de fromage possible avec le minimum de surface et le minimum de vaches. Ce travail mené pendant plus de mille ans va donner des races très spécialisées dans la production laitière.
Plus au sud, dans le massif ardennais, les chevaux sont utilisés pour le débardage et les parcelles cultivables sont petites à cause du relief. Le cheptel bovin devient un moyen de valoriser les zones non labourables, et les bœufs trouvent un emploi dans les labours. Dans cette région, quelques races vont être sélectionnées sur leur mixité.
En juin et juillet 2022, les Pays-Bas connaissent des manifestations importantes d'agriculteurs et d'éleveurs, soutenus par les pêcheurs, en raison d'un plan de réduction drastique des rejets d'azote de la part du gouvernement qui entend lutter contre le protoxyde d'azote N2O, un gaz dit à effet de serre, issu des engrais et des effluents d'élevage lors du pâturage et contre l'ammoniac[3]. Pour les agriculteurs, ce plan signifierait une diminution d'environ 30 % du bétail. Ceux-ci jugent les objectifs du gouvernement à risque pour la survie du secteur. Pour Alessandra Kirsch, directrice des études d'Agriculture Stratégies, le risque est également de réduire la production nationale est d'augmenter les importations pour continuer à faire tourner ces infrastructures[4].
Élevage actuel
Il est marqué par une prépondérance laitière. La pie noire règne en maitre, ayant reléguée au second plan les autres races. La production sert à alimenter les industries laitière et fromagère. Une race bouchère très spécialisée est alors apparue, la blanc bleu belge. Cette race issue d'une race mixte a été sélectionnée (à l'excès selon certains). Elle est une race destinée à valoriser les veaux de vaches laitières. Croisés avec la BBB, ils donnent des jeunes à la croissance exceptionnelle, et aux carcasses très recherchées en boucherie.
En 2022, on dénombre quatre millions de bovins aux Pays-Bas[3].
Notes et références
↑Daniel Babo "races bovines françaises" aux éditions France agricole. Introduction: les grandes familles bovines en Europe
↑Aline Durand et Philippe Leveau, Les agricultures de la France méditerranéenne et le peuplement des campagnes à la fin de l'Antiquité et le haut Moyen Âge. L'apport des travaux archéologiques et de sciences de l'environnement durant les 20 dernières années, 2004.