Des élections législatives partielles se tiennent au Vanuatu le et le pour pourvoir vingt-trois sièges vacants, dont vingt-deux rendus vacants par une crise politique.
En 1988, cinq députés emmenés par Barak Sopé quittent le Vanua'aku Pati et créent le Parti progressiste mélanésien. Ces cinq députés sont expulsés du Parlement le par le président du Parlement, Onneyn Tahi, à la demande du gouvernement Lini, invoquant une loi de 1983 qui rend vacants les sièges de députés qui changent de parti politique en cours de législature. Barak Sopé ainsi que Maxime Carlot qualifient alors Walter Lini de « dictateur », et dix-huit des vingt députés de l'UPM boycottent le Parlement. Le , ayant été absents du Parlement trois jours consécutifs, ces dix-huit députés sont expulsés à leur tour par Onneyn Tahi, qui considère qu'ils ont démissionné de leur mandat. En septembre, la Cour suprême confirme la légalité de la destitution de ces vingt-trois députés, ouvrant la voie à la tenue d'élections partielles[3]. Les deux seuls députés UPM qui ne sont pas expulsés sont Vincent Boulekone et Gaetano Bulewak, qui ont refusé la stratégie de boycott de l'UPM. Exclus par contre du parti, ils re-fondent l'Union tan[4],[5].
Tenue des élections partielles
Les élections partielles pour les dix-huit sièges rendus vacants par l'expulsion des députés de l'Union des partis modérés se tiennent le , l'expulsion des cinq députés dissidents du Vanua'aku Pati ayant été suspendue par décision de justice. L'UPM et le Parti progressiste mélanésien (PPM) les boycottent. Seuls le Vanua'aku Pati et l'Union tan présentent des candidats. Pour neuf des sièges, il n'y a qu'un seul candidat[6],[7]. Le taux de participation dans les circonscriptions où il y a des candidats à départager n'est que de 40 % environ, les partisans de l'opposition suivant la consigne du boycott[8].
L'expulsion de Barak Sopé et de ses quatre collègues députés ayant finalement été confirmée par la justice, des élections partielles pour ces cinq sièges vacants se tiennent le . Là aussi, seuls le Vanua'aku Pati et l'Union tan y participent, ces élections étant boycottées par l'UPM et le PPM[9].
Résultats
À l'issue de ces scrutins, le gouvernement de Walter Lini dispose d'une majorité écrasante des sièges au Parlement. Le seul parti d'opposition présent est l'Union tan de Vincent Boulekone. Les résultats sont les suivants[10],[9].
Un siège n'ayant pas été pourvu en décembre 1988, une nouvelle élection partielle est organisée. Il y a un seul candidat, qui est donc déclaré élu sans vote.
Le , quatre jours après les élections partielles, le président de la RépubliqueGeorge Sokomanu déclare le Parlement dissous et annonce que des élections anticipées se tiendront en . Le gouvernement Lini considère cette dissolution comme étant anticonstitutionnelle et n'en tient pas compte. Le , le président Sokomanu nomme un « gouvernement par intérim » mené par son neveu Barak Sopé. Le même jour, le gouvernement Lini ordonne et obtient l'arrestation de Sokomanu, de Sopé et d'autres membres de ce prétendu gouvernement. Le , la Cour suprême de Vanuatu(en) déclare anticonstitutionnelles les actions du président Sokomanu, la Constitution de Vanuatu ne permettant pas au président de la République de dissoudre le Parlement de sa propre initiative, ni de nommer un gouvernement qui n'aurait pas la confiance du Parlement[6].
En , le Premier ministre Lini est contraint de démissionner à la suite d'une fronde interne à son parti, et à une motion de censure à son encontre au Parlement. Donald Kalpokas, nouveau chef du Vanua'aku Pati, devient Premier ministre en amont des élections de décembre[11].
↑(en) MILES, William F.S., Bridging Mental Boundaries in a Postcolonial Microcosm: Identity and Development in Vanuatu, Honolulu : University of Hawaii Press, 1998, (ISBN0-8248-2048-7), p.24
↑Vincent Boulekone, « La politique du Tan-Union » dans Howard Van Trease et Michelle Craw (dir.), La politique mélanesienne: Stael Blong Vanuatu, université du Pacifique Sud, 1995, pp.207 et suivantes
↑(en) Roland Rich, Luke Hambly et Michael G. Morgan, Political Parties in the Pacific Islands, Australian National University Press, 2008, p.123