Élections fédérales australiennes de 2025

Des élections législatives se tiendront en Australie à une date encore indéterminée entre mars et mai 2025[1]. Il s'agira de renouveler l'intégralité des 150 sièges de la Chambre des représentants et 40 des 76 sièges du Sénat de l'Australie. La gouverneure générale Sam Mostyn nommera ensuite Premier ministre la personne qui disposera de la confiance de la Chambre des représentants.

Contexte

Les précédentes élections en 2022 ont produit une alternance avec la victoire du Parti travailliste australien et l'arrivée au pouvoir de son chef Anthony Albanese. Les travaillistes disposent d'une majorité absolue des sièges à la Chambre des représentants, mais le Sénat demeure, comme à l'accoutumée, une chambre sans majorité.

Système politique et électoral

L'Australie est une démocratie parlementaire et une monarchie constitutionnelle. C'est un royaume du Commonwealth avec Charles III pour roi d'Australie. Ce dernier est dotée d'un rôle purement cérémoniel, et est représenté par un gouverneur général — choisi par le gouvernement australien — dont les fonctions sont également d'ordre symbolique, tout en conservant certains pouvoirs de réserve. Le pouvoir exécutif est exercé par le Premier ministre et son Cabinet. Ceux-ci sont responsables face à la Chambre des représentants et ne demeurent en fonction que s'ils bénéficient de la confiance d'une majorité des députés.

La Chambre des représentants et le Sénat sont tous deux pourvus au suffrage universel direct, mais selon des systèmes électoraux différents. La Chambre est par ailleurs renouvelée intégralement pour des mandats de trois ans, tandis que le Sénat est renouvelé par moitié, mais pour des mandats de six ans. Le vote est obligatoire et le fait de ne pas voter est puni d'une amende[2].

Chambre des représentants

Fonctionnement d'un vote à second tour instantané
Exemple de bulletin de vote utilisé à la chambre

La Chambre des représentants se compose de 150 sièges (un de moins qu'en 2022[3]) pourvus au vote à second tour instantané dans autant de circonscriptions électorales uninominales. Ce type de vote y est utilisé sous sa forme intégrale : les électeurs classent l'intégralité des candidats de leur circonscription par ordre de préférences en écrivant un chiffre à côté de chacun de leurs noms sur le bulletin de vote, 1 étant la première préférence. Au moment du dépouillement, les premières préférences sont d'abord comptées puis, si aucun candidat n'a réuni plus de la moitié des suffrages dans la circonscription, le candidat arrivé dernier est éliminé et ses secondes préférences attribuées aux candidats restants. L'opération est renouvelée jusqu'à ce qu'un candidat atteigne la majorité absolue. Les bulletins de vote doivent obligatoirement comporter un classement de l'ensemble des candidats. À défaut, ils sont considérés comme nuls. La loi électorale permet cependant de considérer comme valables les bulletins sur lesquels une seule case a été laissée non cochée[4].

Dans la pratique, des volontaires des partis politiques se tiennent à l'entrée des bureaux de vote le jour des élections et proposent aux électeurs des cartes « Comment voter » qui indiquent comment chaque parti préconise d'ordonner les candidats.

Sénat

Le Sénat se compose quant à lui de 76 sièges pourvus au scrutin à vote unique transférable dans des circonscriptions plurinominales. Chacun des six États constitue une circonscription de 12 sénateurs élus pour six ans, mais renouvelés par moitié, tandis que celles du Territoire du Nord et de la capitale Canberra comportent deux sénateurs chacun, élus pour trois ans et renouvelés intégralement. Si le renouvellement de la chambre est intégral, celui du Sénat a ainsi lieu par moitié environ, quarante sièges étant à pourvoir tous les trois ans : six par État et deux par Territoire[4]. Le Sénat peut toutefois être renouvelé intégralement en même temps que la chambre dans le cas d'une double dissolution, auquel cas la moitié des sénateurs des États effectuent exceptionnellement des mandats de trois ans.

Dans ce mode de scrutin, à finalité proportionnelle, les électeurs classent au moins autant de candidats que de sièges à pourvoir par ordre de préférences en écrivant un chiffre à côté de chacun de leurs noms sur le bulletin de vote, 1 étant la première préférence. La forme du système est ici non intégrale : les électeurs ne sont pas obligés de numéroter l'ensemble des candidats, mais seulement au moins autant que le double du nombre de sièges à pourvoir dans leur circonscription. Ils peuvent toujours en numéroter plus s'ils le souhaitent. En pratique, la loi électorale permet de considérer comme valables des bulletins sur lesquels au moins six candidats ont été numérotés[4].

Exemple de bulletin de vote utilisé au Sénat

Les candidats sont regroupés sur le bulletin de vote par partis, et les électeurs peuvent librement sélectionner l'ensemble des candidats de ce parti ou en sélectionner des candidats de partis différents. Les électeurs ont également la possibilité de voter directement pour le parti de leur choix en cochant une seule case, auquel cas l'ensemble de leurs préférences sont attribués aux candidats présentés par le parti dans l'ordre proposé par ce dernier. L'électeur choisissant ce type de vote par parti doit cependant en numéroter au moins six, bien que la loi électorale permette de considérer comme valables des bulletins sur lesquels un seul parti a été coché[4].

Les partis ne sont pas contraints de présenter autant de candidats que de sièges à pourvoir et tendent à en présenter un nombre restreint afin de limiter la dispersion des voix de leurs électeurs, notamment chez les petits partis. Les bulletins de vote sont imprimés avec les partis disposés horizontalement au-dessus d'une ligne sous laquelle leurs candidats sont disposés en colonnes verticales. Un vote directement par candidats est ainsi couramment appelé « En dessous de la Ligne » (Below the Line) et un vote par partis « Au dessus de la ligne » (Above the Line)[4],[5].

Au moment du dépouillement, il est d'abord établi le quota de voix à atteindre par un candidat pour obtenir un siège en divisant le nombre de votes valides plus un par le nombre de sièges à pourvoir plus un. Les premières préférences sont d'abord comptées et le ou les candidats ayant directement atteint le quota sont élus. Pour chaque candidat élu, les secondes préférences de ses électeurs sont ajoutées au total des voix des candidats restants, permettant éventuellement à ces derniers d'atteindre à leur tour le quota. Si aucun candidat n'a atteint le quota dans la circonscription, ou qu'il reste des sièges à pourvoir après attribution des secondes préférences, le candidat arrivé dernier est éliminé et ses secondes préférences attribuées aux candidats restants. Si un candidat est élu ou éliminé et que ses secondes préférences vont à un candidat lui-même déjà élu ou éliminé, les préférences suivantes sont utilisées, et ainsi de suite. L'opération est renouvelée jusqu'à ce qu'autant de candidats que de sièges à pourvoir atteignent le quota[4].

Du fait des circonscriptions plurinominales et du scrutin quasi proportionnel, le nombre de candidats pour le Sénat est généralement très élevé[6]. Le dépouillement peut souvent prendre plusieurs semaines[7].

Partis politiques et dirigeants

Tableau

Forces en présence
Partis Dirigeant Positionnement et Idéologie Résultats en 2022
Parti travailliste Anthony Albanese Centre gauche
Social-démocratie, troisième voie, progressisme
77 députés
26 sénateurs
Coalition Peter Dutton Centre droit
Alliance, libéralisme, conservatisme, agrarisme
58 députés
32 sénateurs
Parti libéral Peter Dutton Centre droit
Libéral-conservatisme, libéralisme économique
27 députés
15 sénateurs
Parti libéral national David Crisafulli Centre droit
Libéral-conservatisme, conservatisme libéralisme économique
21 députés
5 sénateurs
Parti national David Littleproud Centre droit à droite
Conservatisme, agrarisme
10 députés
0 sénateur
Parti rural libéral Lia Finocchiaro Centre droit
Libéral-conservatisme, agrarisme, Territoire du Nord
0 député
0 sénateur
Verts Adam Bandt Gauche
Écologie politique
4 députés
12 sénateurs
Une Nation Pauline Hanson Droite radicale
Populisme de droite, nationalisme, opposition à l'immigration, conservatisme social
0 député
2 sénateurs
Parti unifié d'Australie Ralph Babet Droite radicale
Populisme de droite, nationalisme, conservatisme social
0 député
1 sénateur

Voir aussi

Notes et références

Notes

Références

  1. (en) "When will the 2025 Australian federal election be held?", Special Broadcasting Service, 14 décembre 2024
  2. (en) « Voting within Australia – Frequently Asked Questions », sur Commission électorale australienne, .
  3. (en) "House of Representatives to return to 150 members", Commission électorale australienne, 27 juillet 2023
  4. a b c d e et f (en) « Frequently asked questions », sur Australian Electoral Commission, (consulté le ).
  5. (en) Stephen Morey, « Explainer: how does preferential voting work in the Senate? », sur The Conversation, https:facebook.comConversationEDU, (consulté le ).
  6. (en) « Hijacking of preferences by electoral sharpies will be countered by law changes », sur News.com.au, .
  7. « Les élections fédérales en Australie : le 21 mai prochain », sur lepetitjournal.com (consulté le ).