Une épidémie de choléra au Yémen commence en octobre 2016[1],[2],[3] et culmine en 2017 avec plus de 2 000 décès signalés rien que cette année-là[4],[5]. Entre 2017 et 2019, le Yémen, déchiré par la guerre, représente 84 % et 93 % des cas de choléra détectés dans le monde, les enfants constituant la majorité des cas signalés[6]. En novembre 2021, plus de 2,5 millions de cas ont été signalés et plus de 4 000 personnes décédés lors de l'épidémie de choléra au Yémen, que les Nations Unies considèrent à l'époque comme la pire crise humanitaire au monde[7],[8]. Cependant, l'épidémie diminue considérablement en 2021, avec un programme de vaccination réussi mis en œuvre et seulement 5 676 cas suspects et deux décès signalés entre le 1er janvier et le 6 mars 2021[9].
Vulnérable aux maladies d'origine hydrique avant le conflit, seize mois s'écoulent avant qu'un programme de vaccination orale ne soit lancé[7]. L’épidémie de choléra s’aggrave en raison de la guerre civile en cours et de l'intervention menée par l’Arabie saoudite au Yémen contre le mouvement Houthis qui a débuté en mars 2015[7],[5]. Les frappes aériennes endommagent les infrastructures hospitalières[10] et l'approvisionnement en eau et l'assainissement au Yémen sont affectés par le conflit en cours[5],[11]. Le gouvernement du Yémen cesse de financer la santé publique en 2016[12]; les agents sanitaires ne sont pas payés par le gouvernement, ce qui entraîne une accumulation d'ordures[10], et les agents de santé ont soit fui le pays, soit n'ont pas été payés[5].
Les directeurs exécutifs de l'UNICEF et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarent : « Cette épidémie mortelle de choléra est la conséquence directe de deux années de conflit intense. L'effondrement des systèmes de santé, d'eau et d'assainissement a privé 14,5 millions de personnes d'un accès régulier à l'eau potable et à l'assainissement, augmentant la capacité de propagation de la maladie. Les taux croissants de malnutrition ont affaibli la santé des enfants et les ont rendus plus vulnérables à la maladie. On estime que 30 000 agents de santé locaux dévoués, jouant le rôle le plus important pour mettre fin à cette épidémie, n'ont pas reçu leur salaire depuis près de dix mois »[13].
↑« Re-Emerging Vaccine-Preventable Diseases in War-Affected Peoples of the Eastern Mediterranean Region-An Update », Frontiers in Public Health, vol. 5, , p. 283 (PMID29119098, PMCID5661270, DOI10.3389/fpubh.2017.00283)
↑ abc et d« Cholera in Yemen - An Old Foe Rearing Its Ugly Head », The New England Journal of Medicine, vol. 377, no 21, , p. 2005–2007 (PMID29091747, DOI10.1056/NEJMp1712099)
↑ a et bSnyder S, « Thousands in Yemen get sick in an entirely preventable cholera outbreak », Public Radio International, (lire en ligne [archive du ], consulté le )