Cet article concerne le concept général de pandémie. Pour l'actualité, voir Pandémie de Covid-19. Pour les articles homonymes, voir Pandémie (homonymie).
Une pandémie Écouter (du grec ancien πᾶν / pãn « tous », et δῆμος / dễmos « peuple ») est une épidémie présente sur une large zone géographique internationale. Dans le sens courant, elle touche une partie particulièrement importante de la population mondiale.
Les pandémies surviennent lors de déséquilibres majeurs liés à des modifications sociales et environnementales au cours de l'histoire (révolution agricole, guerres et commerce, voyages et grandes découvertes, révolution industrielle et empires coloniaux, mondialisation…).
Les conséquences d'une pandémie non maîtrisée peuvent être très importantes, comme cela a été le cas de la peste noire en Europe et en Asie, où elle a tué en quelques années des dizaines de millions de personnes et a eu un fort impact sur la démographie, ou, plus récemment, avec l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) qui touche sévèrement l'Afrique subsaharienne.
Au XXIe siècle, la surveillance et le contrôle d'une pandémie reposent en premier lieu sur une coopération internationale.
Le terme pandémie apparait en français en 1752 sous le modèle de épidémie (epi « sur » et demos « peuple »)[1]. Une « pan-démie » est étymologiquement (sous-entendu) un mal qui s'étend sur l'ensemble (pan-) de la population (demos).
Dans son sens général, une pandémie désigne une épidémie qui se développe à l'échelle mondiale, ou sur de vastes zones internationales traversant des frontières, et touchant le plus souvent un grand nombre de personnes[2],[3].
Mais, selon le journaliste spécialisé Marc Gozlan, "il n’existe pas de définition claire et unanimement acceptée du terme pandémie"[4].
Une description pertinente d'une « pandémie » est en littérature celle de Jean de La Fontaine, dans « Les Animaux malades de la peste » : « Ils ne mouroient pas tous, mais tous eſtoient frappez ».
La notion de pandémie, et les concepts et modèles permettant d'y réagir, porte en premier lieu sur l'émergence de maladies infectieuses fortement contagieuses, et les modalités d'action permettant d'en atténuer la propagation, et les effets sanitaires ou sociaux. La question centrale est alors celle de sa propagation. La transformation d'une épidémie en pandémie est d'autant plus facilitée dans un monde de plus en plus globalisé[5].
Le terme de « pandémie » est parfois employé pour des maladies non infectieuses. En 1997, après une consultation tenue à Genève (3-5 juin), l'OMS a parlé d'une « épidémie globale » de l'obésité dans le monde. Le terme pandémie peut alors s'appliquer aux addictions, aux maladies cardiovasculaires, à celles liées au grand âge, etc. voire à tout phénomène ou comportement émergent devenant très répandu ou mondialisé[6]. Dans cette acception, la notion de « propagation » est au mieux secondaire (et probablement limitée à une question de structure sociale ou de comportement culturel) ; une pandémie renvoie simplement à la politique permettant de lutter à long terme contre son incidence, ou d'en atténuer les effets sanitaires ou sociaux.
Il faut attendre 2011 "pour que le mot pandemic entre dans le thesaurus des mots clés (MeSH) de la base de données biomédicales PubMed de la National Library of Medicine (Bethesda, Maryland, États-Unis)"[7].
Les épidémies mondiales de grippe saisonnière sont des « pandémies » au sens ordinaire : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) suit mondialement la grippe saisonnière pour la composition des vaccins antigrippaux[8]. Cependant, les termes de pandémie grippale ou de grippe pandémique sont utilisés pour désigner plus particulièrement l'apparition d'un nouveau virus grippal qui se propage mondialement[9].
Pour l'OMS, « Une pandémie est une épidémie mondiale d'une maladie. Une pandémie de grippe peut survenir lorsqu'un nouveau virus grippal apparaît contre lequel la population humaine n'est pas immunisée. »[10]. Cette définition élimine la référence précédemment retenue à un « nombre élevé de morts et de maladie »[11].
En effet, selon Patrick Zylberman, professeur émérite d’histoire de la santé :
« Une pandémie grippale sera dès lors [après celle de 1889-1890] définie d’un point de vue épidémiologique par un taux d'attaque élevé s’expliquant par une dissémination rapide et une très haute morbidité (un très grand nombre de cas) ; le niveau de la mortalité n’entre pas dans cette définition, un taux d’attaque élevé n’impliquant pas nécessairement une très forte pathogénicité – autrement dit, une partie importante de la population est infectée sans que n’augmentent en proportion les formes graves de la maladie). L’effet des pandémies grippales sur la mortalité est d’ailleurs difficile à mesurer ; « l’excès de mortalité » (nombre de décès supérieur à la moyenne attendue durant une épidémie de grippe ou à la mortalité à la même période dans les années précédentes), notion élaborée dans les années 1840 par William Farr, demeure encore aujourd’hui le seul concept utilisable. La morbidité est encore plus délicate à évaluer compte tenu du très grand nombre de cas bénins ou qui présentent peu de signes apparents et du nombre lui aussi très élevé de personnes infectées qui ne consultent pas »[12]. »
Dans ses plans de préparation (1999, 2005, 2009) contre une grippe pandémique, l'OMS a proposé des niveaux d'alerte organisés d'abord en six, puis en neuf phases[13],[14]. Les modifications actualisées de 2009 ont fait l'objet de critiques de la part de ceux qui y voient une influence de l'industrie pharmaceutique[15].
En 2017, l'OMS propose quatre phases pandémiques grippales : phase interpandémique, phase d'alerte (identification d'un nouveau sous-type de virus chez l'humain) phase pandémique (propagation mondiale), phase de transition (mesures de relèvement en fin d'épidémie). Ces phases mondiales ne doivent pas être confondues avec deux autres processus relevant, en dernier ressort, de la responsabilité du directeur général de l'OMS[16] :
Les actions nationales sont à dissocier des phases mondiales dans la mesure où l’évaluation mondiale du risque, par définition, n’est pas révélatrice de la situation dans chacun des États Membres[16].
Le facteur premier dans la propagation d'une épidémie est d'influer sur le nombre de reproduction de base, ou R0, c'est-à-dire le nombre de personnes qui sont en moyenne infectées par contagion par une personne malade, pendant la durée de sa maladie. Ce nombre est fondamental :
Sur un territoire donné, la lutte contre une pandémie abordera trois aspects.
Il existe quatre niveaux de causes différentes et spécifiques menant à une pandémie[17] :
Dans le cas de retour d'une maladie infectieuse déjà connue, seuls les niveaux trois et quatre sont concernés.
Le niveau 1 est surtout biologique. Il dépend des caractéristiques de l'agent, et de la capacité à le détecter. L'émergence est rendue visible par l'utilisation de nouvelles techniques (biologie moléculaire, bio-informatique). Par exemple, l'agent du sida n'a pu être conceptualisé que par la connaissance des virus ARN, de nouveaux coronavirus par l'utilisation de la bio-informatique.
Le niveau 2 est biomédical, mettant en œuvre des systèmes de surveillance épidémiologique de maladies ou de syndromes (découverte du sida par les CDC).
Les niveaux 3 et 4 sont, pour l'essentiel, d'ordre environnemental et social. Les facteurs en jeu sont nombreux[17],[18] :
Il s'avère de plus en plus que les rapports entre les germes microbiens et les populations humaines devraient dépasser les métaphores militaires qui les opposent de façon radicale. Il faudrait interpréter les pandémies (ou épidémies dans un « village mondial ») comme une coévolution darwinienne liée à des déséquilibres écologiques (démographie humaine et perturbations de l'environnement)[17].
En 2015, l'OMS publie une liste de 8 pathogènes émergents à surveiller en priorité (affectation de nouveaux moyens)[19] :
Cette liste est susceptible de révision annuelle en fonction de la situation mondiale, elle devrait varier entre 5 et 10 maladies prioritaires. Trois autres sont candidats prioritaires : maladie à virus Zika, Chikungunya, et syndrome de fièvre sévère avec thrombocytopénie[19].
En 2015, le virus Zika, transmis par moustique, provoque des épidémies (maladie à virus Zika) dans près de 70 pays, dont de graves atteintes chez les femmes enceintes au Brésil (nouveau-nés atteints de microcéphalie)[20].
D'autres maladies présentent un risque important, mais elles ne sont pas incluses dans la liste, car il existe déjà des moyens de contrôle ou d'importants secteurs de recherches consacrés à ces maladies : sida, tuberculose, paludisme, grippe aviaire et dengue[19].
En règle générale, le choix des maladies prioritaires se basent sur neuf critères[21] :
De façon plus détaillée, d'autres facteurs sont pris en compte, par exemple les facteurs par rapport au système immunitaire[21] :
Un autre exemple, les facteurs liés au contexte[21] :
Les moyens de contrôle d'une pandémie reposent en premier lieu sur une coopération internationale, concrétisée par un règlement sanitaire international, instrument juridique de droit international.
La surveillance épidémiologique est à la fois nationale, régionale (à l'échelle d'un continent) et mondiale. Elle porte à la fois sur la population humaine et la santé animale domestique ou sauvage. Au niveau régional ou mondial, il existe une surveillance par imagerie satellitaire (épidémiologie intégrée dans une écologie du paysage)[22].
L'expertise des agents pathogènes, notamment des virus, est le fait des méthodes de biologie moléculaire. Celles-ci sont menées dans des réseaux de laboratoires spécialisés, et pour les agents pathogènes les plus dangereux, dans des laboratoires de haute sécurité.
Sur le plan international, l'OMS peut formuler des recommandations et des conseils aux voyageurs. Une épidémie peut être déclarée par l'OMS d'abord comme une urgence de santé publique de portée internationale, puis comme une pandémie. En situation pandémique, l'OMS propose des recommandations sanitaires stratégiques et de gestion de crise, comme des mesures de confinement ou de limitation de déplacement.
Les mesures générales de santé publique sont adaptées à chaque situation particulière. Une mesure essentielle est l'information du public, en situation de crise. Pour être efficace, cette information doit s'appuyer sur une confiance réciproque entre ceux qui savent (experts), ceux qui peuvent (autorités politiques, équipes médicales ou de santé publique) et ceux qui sont affectés (communautés citoyennes). Au XXIe siècle, écouter et comprendre les croyances, les préoccupations et les perceptions du grand public est aussi important que d'apporter des informations exactes ou des recommandations appropriées. Exposer franchement ce qui est connu et ce qui reste incertain est essentiel dans l'établissement de la confiance[20].
Les épidémies deviennent possibles à partir de la révolution néolithique (vers 6000 av. J.-C. en Europe), dès que des groupes humains atteignent une taille suffisante, avec des contacts fréquents entre ces différents groupes, d'où l'importance de la sédentarisation et de l'urbanisation liées à l'agriculture et au commerce[23].
Les grandes épidémies sont d'abord rares, puis plus fréquentes avec les liaisons commerciales ou conflits militaires impliquant un réseau de cités de plus en plus peuplées et connectées à de longues distances. La première « pandémie » décrite est la peste d'Athènes en 428 av. J.-C., rapportée par Thucydide. Pandémie de typhus probable, elle serait venue d'Éthiopie, frappant l'Égypte, la Perse, et la Grèce[24].
De nombreuses épidémies sont signalées dans la première moitié de l'histoire romaine, notamment par Tite-Live mais elles s'étendent rarement au-delà des villes voisines. Vers le IIe siècle av. J.-C., la conquête romaine entraîne la construction d'un réseau routier en direction du Proche-Orient. De nouvelles épidémies apparaissent en Italie, dont la lèpre. En 65 ap. J.-C., Tacite rapporte une autre maladie - qu'il ne décrit pas - qui, en trois mois, fait 30 000 morts dans la ville de Rome, et s'étend en Gaule et en Germanie[25].
De grandes épidémies à l'échelle européenne surviennent jusqu'à la fin de l'Empire romain. Les plus connues sont la peste antonine (167-172 ap. J.-C.) ou peste galénique (décrite par Galien) qui serait une variole probable ; la peste de Saint Cyprien (251-256), décrite par Cyprien de Carthage, de nature indéterminée[25].
Plusieurs épidémies de « pustules » (maladie indéterminée, variole ou charbon selon les auteurs) surviennent au cours du IVe siècle, notamment celle décrite par Ammien Marcellin, lors de guerres perso-romaines[25].
Vers le Ve siècle, le commerce diminue avec comme corollaire l'absence d'épidémies notables, mais quelques « pestes » peuvent accompagner les grandes invasions. Du VIe au VIIIe siècle deux grandes pandémies frappent l'Europe, l'une de variole, l'autre de peste bubonique ou peste de Justinien (541-767) considérée comme la première pandémie de peste[26].
La lèpre devenue endémique dans l'Antiquité tardive recule au haut Moyen Âge, après l'an 800, les épidémies de variole s'espacent et la peste disparaît. Trois autres grandes épidémies frappent alors l'Europe : l'ergotisme, une intoxication venue d'Asie centrale, et qui atteint son apogée au XIIe siècle. À partir du Xe siècle de grandes épidémies (interprétées comme des grippes pandémiques) surviennent une ou deux fois par siècle ; le paludisme jusqu'alors confiné en Méditerranée, tend à s'installer dans les zones marécageuses de l'Europe du Nord[27].
À partir du Moyen Âge central, les nouveaux contacts avec le Proche-Orient relancent la lèpre. De grandes épidémies surviennent en Europe[28],[29]. Selon la chronique du moine Matthieu Paris, près de 19 000 léproseries existent en Europe au XIIIe siècle[30], les historiens estiment que l'Europe en 1300 comptait environ 600 000 lépreux sur une population totale de 75 à 80 millions d'habitants[31].
La peste bubonique réapparaît avec la peste noire qui fait environ 25 millions de morts en Europe entre 1346 et 1350 et probablement autant en Asie. C'est le début explosif de la deuxième pandémie de peste.
En Occident, de grandes maladies du Moyen Âge persistent après la Renaissance, comme la peste et la variole. La deuxième pandémie de peste se poursuit par plusieurs grandes épidémies qui se terminent à la fin du XVIIIe siècle. La variole tue près de 400 000 Européens chaque année à l'approche du XVIIIe siècle[32].
D'autres fléaux prennent de l'importance, comme le typhus lié aux camps militaires, le paludisme qui se répand à partir de l'Italie, et la tuberculose sous la forme des écrouelles.
Le développement des échanges humains et commerciaux, les grandes découvertes et les guerres favorisent l'extension des infections. Plusieurs maladies épidémiques sont distinguées ou redécouvertes comme la coqueluche, la diphtérie, les oreillons, la grippe, la rougeole ou la scarlatine[33].
Avec la découverte de l'Amérique par les Européens, l'Eurasie se trouve en contact avec le Nouveau Monde. Deux maladies en sont importées : la suette anglaise et la syphilis. Dans l'autre sens l'Europe exporte la variole, la lèpre, la rougeole, la tuberculose et le paludisme[33].
La variole et la rougeole déciment les civilisations amérindiennes au Mexique, en Amérique centrale, et même les Incas. Les envahisseurs décident de recourir à l'esclavage pour exploiter les colonies américaines. Avec le commerce triangulaire, l'Afrique noire rejoint le circuit pandémique entre les Amériques et l'Eurasie. Elle en reçoit les maladies et elle en exporte d'autres comme la fièvre jaune et le paludisme[33].
À partir du XVIIIe siècle, les règlements communaux ou régionaux de santé publique sont traités au niveau gouvernemental. Les politiques sanitaires et la lutte contre les épidémies deviennent l'affaire des états-nations, et d'accords internationaux au XIXe siècle (Conseil sanitaire international fondé à Constantinople en 1838, Conférence internationale de Paris en 1851, pour lutter contre la peste et le choléra)[34].
La collaboration internationale se développe en même temps que la puissance des pandémies. Celle-ci est multipliée par les mutations sociales de la révolution industrielle et les transports modernes utilisant la machine à vapeur.
La deuxième pandémie de peste se termine au Proche-Orient à partir de 1841 dans l'Empire Ottoman qui adopte et applique sévèrement les règlements européens. La peste épidémique est éliminée en quelques années, ne subsistant que sous la forme de cas locaux épisodiques[35]. Une troisième pandémie de peste réapparait en Chine dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle fait d'abord plusieurs millions de victimes en Chine et en Inde et elle se répand dans le monde entier, mais elle est bloquée au niveau des ports des autres continents ne faisant que quelques milliers de victimes[36].
Sept pandémies de choléra asiatique, venant de l'Inde, se succèdent au XIXe siècle. Les plus violentes frappant l'Europe et l'Amérique du Nord, sont les deuxième (1829-1837) et troisième (1840-1860) pandémies. Par exemple, le choléra de 1832 tue plus de 500 000 personnes en Angleterre et 100 000 en France[34].
Le paludisme ou malaria (principalement par Plasmodium vivax) décline en Europe, mais il atteint son expansion maximale en Amérique du Nord, où il est lié aux modifications de l'habitat et de l'activité agricole[37]. Plasmodium falciparum devient une véritable menace pour les colonisateurs et indigènes lorsqu'elle atteint pour la première fois le continent américain lors d'échanges d'esclaves. La malaria fait des ravages dans la colonie de Jamestown, ainsi que dans le Sud et le Midwest. En 1830, elle atteint le Pacific Northwest[38]. Pendant la guerre de Sécession, plus de 1,2 million de cas de malaria sont recensés chez les soldats des deux camps[39]. Le Sud des États-Unis continue à souffrir de la malaria dans les années 1930[40].
La fièvre jaune est à l'origine de plusieurs pandémies dévastatrices[41]. Des villes américaines telles que New York, Philadelphie et Boston, ont été touchées par cette pandémie. En 1793, l'une des plus grandes pandémies américaines de fièvre jaune tue plus de 5 000 personnes à Philadelphie — près de 10 % de la population. Près de la moitié des habitants ont fui la ville, y compris le Président George Washington[42]. À l'époque coloniale, l'Afrique de l'Ouest était connue sous le nom de « la tombe de l'Homme blanc » à cause de la malaria et de la fièvre jaune qui y régnaient[43].
Au XIXe siècle, la tuberculose aurait tué plus d'un quart de la population adulte en Europe[44]. Elle est liée à la révolution industrielle et à l'habitat (pauvreté en milieu urbain)[45]. En 1918, un décès sur six en France est causé par la tuberculose. Au XXe siècle, la maladie a tué approximativement 100 millions de personnes[46]. Elle est l'une des complications sanitaires les plus importantes en expansion dans le monde[47].
D'autres pandémies liées à la misère sont le typhus exanthématique et la fièvre récurrente. Celles liées à l'hygiène de l'eau (transmission hydrique) et des aliments sont des infections gastro-intestinales, par exemple le choléra, déjà cité, et la fièvre typhoïde[48].
Des maladies épidémiques frappent surtout les enfants, elles ne peuvent être vraiment combattues qu'après identification de l'agent causal et immunisation passive (sérothérapie) ou active (vaccins). Ces épidémies reviennent régulièrement et sont de gravité variable. Les plus importantes, en fréquence comme en gravité, furent ou sont la diphtérie, la poliomyélite, la scarlatine, et la rougeole[48].
Il y avait 3 à 4 millions de cas de rougeole aux États-Unis chaque année avant qu'un vaccin ne soit introduit en 1963[49]. La rougeole a tué près de 200 millions de personnes dans le monde en 150 ans[46].
Comme aux siècles précédents, de grandes épidémies de grippe sévissent au XIXe siècle, dont celle de 1847-1848, la grippe russe de 1889-1890 est considérée comme la première grippe pandémique bien documentée.
La grippe espagnole, de 1918 à 1920, a été l'une des pandémies les plus mortelles de l'histoire de l'Humanité, avec de 20 à 40 millions de morts (80 à 100 millions d'après des réévaluations récentes).
Les grippes pandémiques suivantes furent plus modérées : la grippe asiatique en 1957 (2 millions de morts), la grippe de Hong-Kong en 1968 (4 millions de morts), la grippe russe de 1977, et la grippe A(H1N1) de 2009[50].
La variole persiste au XIXe siècle, y compris dans les pays industrialisés, sous la forme d'épidémies de brève durée, mais parfois très meurtrières (France, hiver 1870-1871). Au XXe siècle, la maladie aurait tué près de 300 à 500 millions de personnes[51]. Au début des années 1950, 50 millions de cas de variole sont recensés chaque année[52]. À la suite de campagnes de vaccination ciblées à succès pendant les XIXe et XXe siècles, l'OMS déclare la variole éradiquée en décembre 1979. La variole est la seule infection humaine à avoir été éradiquée[53] et l'un des deux virus mortels ayant été éradiqués[54].
En 1971, Abdel R. Omran propose le concept de transition épidémiologique (en), inspiré de celui de transition démographique, pour distinguer trois âges dans l'histoire de l'humanité[55],[56] :
Si le concept de transition épidémiologique reste utilisé (ou modifié en transition sanitaire intégrant des facteurs sociaux), le modèle initial d'Omran a été invalidé (dans son âge 3) par le rebond inattendu, dans le dernier quart du XXe siècle, des maladies infectieuses, anciennes ou nouvelles. Parmi les anciennes, selon les pays, la tuberculose, la syphilis, la diphtérie, la dengue[55].
Depuis 1970, plus de 1500 nouveaux agents infectieux pathogènes ont été découverts, dont 70% ont été démontrés comme d'origine animale. Beaucoup n'ont guère d'importance en santé publique, mais plusieurs ont des conséquences considérables[20]. Parmi les maladies émergentes ou nouvelles maladies identifiées à la fin du XXe siècle, c'est le cas notamment de la maladie de Lyme, de la légionellose, d'Ebola… L'exemple le plus notoire étant le VIH / Sida qui provient du continent africain, puis s'étend aux États-Unis depuis Haïti entre 1966 et 1972.
En 2009, le nouveau rapport de la CIA estime que « l'apparition d'une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse, pour laquelle il n'existe pas de traitement adéquat, pourrait déclencher une pandémie mondiale ». Il considère que cette apparition pourrait être liée à des « souches hautement pathogènes de la grippe aviaire telles que le H5N1 », ainsi qu'à « d'autres agents pathogènes, comme le coronavirus du SRAS et diverses souches de la grippe », et qu'elle pourrait intervenir « sans doute dans une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux, comme il en existe en Chine et dans le Sud-Est asiatique où les populations vivent au contact du bétail »[57],[58],[59]. L'OMS théorisa la maladie X comme hypothèse d'un virus contagieux.
La troisième pandémie de peste est en phase dormante, mais une épidémie majeure a eu lieu à Madagascar en 2017, avec 2 417 cas confirmés ou suspects, dont 209 décès par peste pneumonique. Neuf pays en relation avec Madagascar ont dû se placer en alerte de peste. Cet exemple montre que les maladies anciennes disparaissent très rarement de façon définitive. D'autres exemples sont la fièvre jaune ou le choléra. Quarante épidémies de choléra sont signalées chaque année à l'OMS[20], la plus importante étant l'épidémie de choléra en Haïti de 2010.
Le syndrome d'immunodéficience acquise (sida) est une pandémie actuelle, qui touche plus de 25 % de la population sud et est-africaine. En 2006, la prévalence du VIH chez les femmes enceintes en Afrique du Sud est de 29,1 %. L'enseignement des relations sexuelles en toute sécurité aide à ralentir la pandémie dans de nombreux pays africains grâce au système éducatif scolaire. Les infections se répandent continuellement en Asie et dans les continents américains. Le nombre de décès liés au SIDA en Afrique pourrait, selon les estimations, atteindre 90 à 100 millions en 2025.
En 2009, l'épidémie de Grippe A (H1N1), qui se déclare au Mexique, évolue par la suite en pandémie. C'est la première grippe pandémique du XXIe siècle, moins sévère que prévu[20].
Fin 2019, le coronavirus SRAS-CoV-2 apparaît en Chine, déclenchant une urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020. Cependant, l'Organisation mondiale de la santé ne parle à ses débuts que d'un risque important de pandémie.
Le 11 mars 2020, l'Organisation mondiale de la santé annonce officiellement que l'épidémie de Covid-19 est devenue pandémique[60],[61]. Ceci intervient deux jours après la décision du gouvernement italien de placer tout le pays en quarantaine.
On dénombre plus de 528 millions de contaminations et plus de 6,3 millions de morts officiellement recensés à travers le monde à la date du 24 mai 2022[62]. Cependant, en tenant compte des morts non reportés dans les statistiques officielles, plusieurs sources estiment des quantités bien plus importantes : entre 12 et 22 millions de morts[63] selon une étude publiée par la revue Nature. Entre 13,3 et 16,6 millions de morts selon l'OMS[64].
En 2009, le risque d'une pandémie mondiale, une “nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse” est établi par des analystes de la CIA et publié[67],[59]
La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) publie en octobre 2020 un rapport[68] qui met en garde contre les risques d'une « ère des pandémies », concluant : « À moins que l'approche globale de la lutte contre les maladies infectieuses ne soit modifiée, des pandémies futures vont apparaître plus souvent, se propageront plus rapidement, causeront plus de dommages à l'économie mondiale et tueront plus de personnes que le COVID-19 ». Ce rapport, citant près de 700 articles de recherche, conclut que les activités humaines à l'origine du changement climatique (agriculture intensive, artificialisation des sols, mondialisation des échanges commerciaux…) favorisent la diffusion des agents pathogènes pour l'homme : « on estime à 1,7 million le nombre de virus non découverts actuellement présents dans les mammifères et les oiseaux, dont 827.000 pourraient avoir la capacité d'infecter les êtres humains »[69].
À la suite de la maladie du Covid arrivée depuis la rentrée 2019 et dans la crainte de l'arrivée de la Maladie X, un traité en ce sens pourrait être signé d'ici juin 2024[70]et entrer en vigueur 1 ans plus tard pour faire à une épidémue future, traité qui a l'air plutôt rassurant voire faible[71], entraînant néanmoins une désinformation[72].
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English railway company See also: Furness Line Furness RailwayFurness Railway locomotive No. 20OverviewDates of operation1846–1922SuccessorLondon, Midland and Scottish RailwayTechnicalTrack gauge4 ft 8+1⁄2 in (1,435 mm) standard gauge The Furness Railway (Furness) was a railway company operating in the Furness area of Lancashire in North West England. History Formation In the early 1840s, the owners of iron ore mines in the Furness district of Lancashire became in…
Nama ini menggunakan cara penamaan Spanyol: nama keluarga pertama atau paternalnya adalah Mato dan nama keluarga kedua atau maternalnya adalah Sanmartín. Joselu Joselu bermain untuk Espanyol pada 2022Informasi pribadiNama lengkap José Luis Mato Sanmartín[1]Tanggal lahir 27 Maret 1990 (umur 33)[2]Tempat lahir Stuttgart, Jerman BaratTinggi 191 cm (6 ft 3 in)Posisi bermain PenyerangInformasi klubKlub saat ini Real MadridNomor 14Karier junior1999–2002 SD…
1964 musical High SpiritsOriginal Cast RecordingMusicHugh MartinTimothy GrayLyricsHugh MartinTimothy GrayBookHugh MartinTimothy GrayBasisBlithe Spiritby Noël CowardProductions1964 Broadway 1964 West End High Spirits is a musical with a book, lyrics, and music by Hugh Martin and Timothy Gray, based on the play Blithe Spirit by Noël Coward, about a man's problems caused by the spirit of his dead wife. Martin and Gray adhered closely to Coward's original text, although they expanded the medium's …
Filipino politician In this Philippine name, the middle name or maternal family name is Blanco and the surname or paternal family name is Mitra. The HonorableAbraham Kahlil MitraMitra in 2018Chairman of the Games and Amusement BoardIncumbentAssumed office 2016PresidentRodrigo DuterteBongbong MarcosPreceded byJuan Martin GuanzonGovernor of PalawanIn officeJune 30, 2010 – June 30, 2013Preceded byMario Joel ReyesSucceeded byJose AlvarezMember of the Philippine House of Repre…
Itinerario Cultural del Consejo de Europa es un distintivo otorgado por el Consejo de Europa a aquellas rutas, recorridos y trayectos que aglutinen una serie de valores.[1] Con los itinerarios culturales, el Consejo de Europa pretende ir más allá del simple lanzamiento de productos culturales o turísticos y apuesta por la protección de los valores culturales europeos, por fomentar nuevas formas de encuentros entre los jóvenes europeos, poner en valor patrimonios poco apreciados y des…
American politician William C. Kortz IIMember of the Pennsylvania House of Representativesfrom the 38th districtIn officeJanuary 2, 2007[1] – January 5, 2021Preceded byKenneth W. RuffingSucceeded byNick Pisciottano Personal detailsBorn (1954-12-15) December 15, 1954 (age 68)Political partyDemocraticResidenceDravosburg, PennsylvaniaAlma materIndiana University of Pennsylvania William C. Bill Kortz II is a Democratic member of the Pennsylvania House of Represent…
وزارة الأمر بالمعروف والنهي عن المنكر وزارة الأمر بالمعروف والنهي عن المنكر (أفغانستان)الشعار تفاصيل الوكالة الحكومية البلد أفغانستان تأسست 1996 وعادت في 2021 المركز كابل، أفغانستان الإدارة الوزير شيخ محمد خالد المدير التنفيذي عاكف مهاجر، الناطق الرسمي تعديل مصدري - تعديل …
TravelistEditor-in-chiefFerzya FarhanKategoriTraveling, wisataFrekuensiDwi BulananTerbitan pertamaJuni 2011NegaraIndonesiaBahasaBahasa IndonesiaSitus webhttp://www.the-travelist.com Travelist adalah salah satu majalah online yang mengupas tentang keunikan destinasi wisata di Indonesia. Travelist menerbitkan edisi terbarunya setiap dua bulan sekali dan edisi pertama mulai terbit pada bulan Juni 2011. Karakteristik Travelist memuat berbagai macam cerita unik tentang tempat-tempat wisata menarik di…
German painter (1848–1911) Uhde in 1902 Fritz von Uhde (born Friedrich Hermann Carl Uhde; 22 May 1848 – 25 February 1911) was a German painter of genre and religious subjects. His style lay in-between Realism and Impressionism, he was once known as Germany's outstanding impressionist and he became one of the first painters to introduce plein-air painting in his country.[1] Biography Uhde, young Organ Grinder in Zandvoort, 1883, Alte Nationalgalerie Berlin Uhde was born in Wolkenburg,…
This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Dry enema – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (September 2014) (Learn how and when to remove this template message) A dry enema is an alternative technique for cleansing the human rectum either for reasons of health, or for sexual hygiene. It is accompli…
Koordinat: 2°43′51″S 101°26′40″E / 2.7308445°S 101.4443209°E / -2.7308445; 101.4443209 Kabupaten MukomukoKabupatenTari Gandai, tarian tradisional dari Mukomuko LambangMotto: Kapuang sakti ratau batuahSakti di wilayahnya sendiri serta bertuah bagi wilayah lainnyaPetaKabupaten MukomukoPetaTampilkan peta SumatraKabupaten MukomukoKabupaten Mukomuko (Indonesia)Tampilkan peta IndonesiaKoordinat: 2°35′00″S 101°07′01″E / 2.5833°S 101.11…
1990 compilation album by Ozzy OsbourneTen CommandmentsCompilation album by Ozzy OsbourneReleased1990 (1990)Recorded1980–1985Studio Ridge Farm Studio (Rusper, West Sussex) Townhouse Studios (London) AIR Studios (London) Studio Davout (Paris) Genre Heavy metal glam metal hard rock Length47:29Label Priority CBS Producer Ozzy Osbourne Randy Rhoads Bob Daisley Lee Kerslake Max Norman Ron Nevison Ozzy Osbourne chronology Best of Ozz(1989) Ten Commandments(1990) Just Say Ozzy(1990) Ten …
Bảo tàng Lịch sử SeoulThành lập21 tháng 5, 2002Vị trí2-1 Sinmunno 1 ga, Jongno-gu, Seoul, Hàn QuốcTrang webmuseum.seoul.kr Tên tiếng HànHangul서울역사박물관Hanja서울歷史博物館Romaja quốc ngữSeoul yeoksa bakmulgwanMcCune–ReischauerSŏul yŏksa pakmulkwan Bảo tàng Lịch sử Seoul là bảo tàng nằm ở Sinmunno 1-ga, Jongno-gu, Seoul, Hàn Quốc. Seoul là thủ đô của triều đại Joseon, và bảo tàng mô tả sự phát triển của th�…
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