L'église Saint-Louis est une église située à Vichy, dans le département de l'Allier. Principal édifice catholique de la ville, sa construction fut financée par Napoléon III et elle fut ouverte au culte en 1865.
Situation
L'église est située dans le centre de Vichy, au bout de la rue Clemenceau, la principale rue commerçante de la ville, sur laquelle ouvre son esplanade. Elle est bordée de chaque côté par les rues Sainte-Cécile (où se trouve le presbytère) et Sainte-Barbe et à l'arrière par l'avenue du Président-Doumer.
Histoire
Le , Napoléon III arrive à Vichy pour sa première cure. Le dimanche 7, il se rend à la messe dans la minuscule église Saint-Blaise où le curé Louis Dupeyrat lui réclame « un temple digne de Dieu ». Quelques semaines plus tard, un décret impérial daté du prévoit la construction d'une nouvelle église, d'un presbytère et d'un nouvel hôtel de ville[1].
La première pierre est posée le par le maire de la ville, Norbert Leroy[1], et l'architecte Jean Lefaure[Note 1], architecte de l'État auprès de la Compagnie fermière de Vichy, sur un emplacement libre au bout de la principale rue commerçante, la rue de Nîmes[1] (aujourd'hui rue Clemenceau). Elle est ouverte au culte sous le vocable de Saint-Louis le par Mgrde Dreux-Brézé, évêque de Moulins, en l'absence de l'Empereur, qui n'est pas venu à Vichy cette année-là (« Qu'on livre sans délai l'édifice au culte », avait-il demandé). Saint-Louis a été choisi car Louis est le nom de baptême de l'empereur[1], de son père, Louis Bonaparte et de son fils, le prince impérial Louis-Napoléon Bonaparte[1].
Lors de son dernier séjour à Vichy en 1866, l'Empereur découvre l'église en assistant aux messes du avec de nombreux dignitaires et du avec le prince impérial.
En 1868, au décès de l'abbé Dupeyrat, Vichy est divisée en deux paroisses, Saint-Louis et Saint-Blaize. L'abbé, pourtant à l'initiative de la construction de Saint-Louis et curé de Saint-Blaise et Saint-Christophe, avait refusé d'abandonner ses anciennes églises et d'occuper le nouveau presbytère[1].
En 1914, la peinture qui recouvrait l'intérieur de l'église, obscurcie au fil des ans, est entièrement décapée sauf quatre aigles à la croisée du transept[1].
L'église s'est enrichie en d'une toile marouflée d'Alphonse Osbert (1857-1939)[Note 3] intitulée À la gloire de saint Louis. Couramment appelée La Fresque d'Osbert[1], cette toile de 12 mètres de long pour 2 mètres de haut[1], a été peinte en cinq morceaux à Paris avant d'être collée au mur sous les vitraux de l'église. Elle représente en vingt-trois personnages la vie de saint Louis[1].
Un orgue Michel - Merklin & Kuhn à quatre claviers est installé en 1943. Arrêté en 1986, il sera remplacé par un orgue Aubertin à trois claviers, inauguré au début de l'année 1991[2].
Une nouvelle statue, Saint Louis juvénile, due au sculpteur cussétois Raymond Rivoire (1884-1966) est installée et bénie le 27 août 1944 par le nonce apostolique Valerio Valeri[1].
Une plaque dans le chœur rappelle le souvenir du Révérend pèreVictor Dillard (1897-1945), un jésuite surnommé « l'homme le plus courageux de Vichy »[1] par la liberté de ton de ses homélies et mort en déportation à Dachau le 12 janvier 1945[Note 4].
Rénovations dans les années 2010
En 2011 et 2012, les toitures de l'église ont été rénovées.
La ville a engagé, en 2013, des travaux de rénovation du parvis de l'église pour mettre en valeur le patrimoine. Les rues adjacentes (Sainte-Cécile et Sainte-Barbe) ont été rénovées et les toilettes souterraines ont été supprimées pour des raisons d'accessibilité[5]. Le parvis, dorénavant accessible aux handicapés, est décoré d'arbres de type magnolias, d'arbustes et de plantes vivaces. Ce nouvel aménagement, inauguré le , a coûté 1,37 million d'euros TTC[6].
Architecture
L'église présente une facture assez classique avec des caractères à la fois néo-romans et néo-gothiques[7], quelquefois qualifié de « roman composite [1]». On peut ainsi retrouver un style roman bourguignon ou clunisien[1] pour le narthex et les deux tours carrées et de roman auvergnat[1] avec le pignon mosaïqué et quelques touches d'art gothique principalement avec la rosace en douze pétales[1].
Le porche d'entrée est surmonté d'un tympan représentant le Christ entouré des quatre évangélistes ailés : à gauche, Matthieu en ange et Luc en bœuf et à droite, Jean en aigle et Marc en lion[1]. Juste en dessous, sur le linteau, une phrase est gravée en latin : « À Dieu et à saint Louis, l'empereur Napoléon III a pris soin de faire édifier à ses frais cette église. 1864. »
En 1949, pour faciliter la sortie des offices, deux petites portes latérales sont ajoutées de chaque côté de la porte principale[1].
Les portes d'entrée donnant sur les bras du transept sont surmontées de deux lions pour la porte nord et d'un agneau à la croix pour la porte sud.
Le chœur avec la toile À la gloire de saint Louis placée sous les vitraux.
Intérieur avec vue sur l'orgue.
Arrière de l'église, côté avenue Président-Doumer.
Le tympan avec le Christ entouré des quatre évangélistes ailés et symbolisés.
Curés
Depuis 2023 : Antoine Lam Tran
2015-2023 : François Guillaumin et Jean-François Diouf, curés in solidum[1].
En 2007, la paroisse Saint-Louis prend le nom de paroisse Notre-Dame des Sources, regroupant toutes les églises de Vichy — sauf celle de Jeanne d'Arc, rattachée à la paroisse de Cusset — et celles de huit communes de l'agglomération[1].
2007-2015 : Jean-Paul Chantelot
2000-2007 : Michel Pierron (préalablement curé de Commentry)
En 2000, les paroisses de Saint-Blaise et Saint-Louis sont réunifiées sous le nom de paroisse de Saint-Louis.
1984-2000 : Michel Mercier (nommé à Paris, puis curé de Montmarault depuis 2003)
1933-1938 : Firmin Lamy (1888-1939), puis évêque de Langres de 1938 jusqu'à sa mort l'année suivante
1897-1933 : Eugène Goutet (1856-1933) préalablement curé de Bellerive (de 1886 à 1894) , il sera curé de Saint-Louis du 30 novembre 1897 jusqu'à son décès le 19 juillet 1933. En 1929, il est à l'initiative de la construction de l'église Jeanne d'Arc où il est inhumé. Son vicaire dans les années 1910 était Édouard Combeau[1] (1884-1974), le fondateur de la société de gymnastique de la JAV
1869 (23 février)-1897 (30 novembre) : Fernand Houssin (lazariste et 1er curé de l’église paroissiale après la création de deux paroisses distinctes à Vichy, la paroisse Saint-Louis et la paroisse Saint-Blaise)
Un chanoine de l'ICRSP assure la messe en latin, dans la forme traditionnelle de la liturgie romaine, chaque dimanche et deux autres fois en semaine[8].
Notes et références
Notes
↑Jean Lefaure (24 septembre 1814- après 1864) est également l'architecte des chalets impériaux et de l'ancienne mairie de Vichy (à l'actuel emplacement du palais des parcs.
↑Saint Napoléon est le nom donné en France à Saint Neopolis (ou Neapolis), martyr du début du IVe siècle. Le chanoine Léon Côte, qui fut le curé de Saint-Louis de 1941 à 1963, avait écrit dans la revue Rayon en 1965 que le vitrail n'aurait pas représenté pas l'empereur, mais son neveu, Napoléon-Jérôme Bonaparte dit « Plon-Plon », qui lui ressemblait fortement. Napoléon III aurait ainsi voulu se moquer de son cousin, républicain et peu catholique. « Voilà comment dans l'église dédiée par un empereur au roi Saint Louis, un saucissonnier du Vendredi Saint, en beau costume de chevalier romain, préside depuis cent ans aux offices liturgiques ! »
↑Alphonse Osbert était marié à une Vichyssoise. Il avait réalisé deux fresques pour le hall du Grand établissement thermal: La Source (1903) et Le Bain (1904).
↑La plaque dédiée au Père Victor Dillard indique une date erronée pour son décès à Dachau — décembre 1944 — alors qu'il est mort le 15 janvier 1945.
Références
↑ abcdefghijklmnopqrstuvwxyz et aaAlain Carteret, « Église de Saint-Louis, 150 ans d'histoire », Revue de la Société d'histoire et d'archéologie de Vichy et environs (SHAVE), no 164, 1er semestre 2015, p. 57 à 67 (ISSN1153-3277).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
Jacques Corrocher, Saint-Louis de Vichy : architecture, décoration, histoire, Vichy, Paroisse Saint-Louis, , 147 p.
L'orgue Aubertin de Saint-Louis de Vichy, Vichy, Association renaissance des orgues et musique sacrée,
Alain Carteret, « Église de Saint-Louis, 150 ans d'histoire », Revue de la Société d'histoire et d'archéologie de Vichy et environs (SHAVE), no 164, 1er semestre 2015, p. 57 à 67 (ISSN1153-3277)